- Année 2017
- Prédictions
Promis, ces treize mecs vont percer en 2017
Ils ne sont pas tous précoces ni voués à jouer un jour la Ligue des champions. Parmi eux figurent peut-être même de belles erreurs de casting. Il n'empêche que pour ces treize gars, 2017 ressemble à l'année de la véritable éclosion.
Dayot Upamecano (Reb Bull Salzbourg)
À dix-huit ans, Dayotchanculle Upamecano est déjà bien connu dans le circuit. L’international U19 français est un taulier du Red Bull Salzbourg, qu’il a rejoint en 2015 alors qu’il était pisté par l’OM, et est aujourd’hui approché par le Barça et la Juve. Séduits par les défenseurs centraux made in France depuis le recrutement de Samuel Umtiti (ou de celui de Philippe Christanval selon un autre courant de pensée), les blaugrana devraient s’aligner dès le prochain été pour s’attacher les services du gamin d’Évreux. Deux ou trois apparitions suffiront alors pour mettre tout le monde d’accord.
Jérémie Porsan-Clemente (Marseille)
L’année 2016 a été celle de la révélation de Maxime Lopez à l’OM. 2017 sera celle de l’autre pépite du centre formation marseillais, son acolyte des équipes jeunes, qu’il goinfrait de passes décisives. À dix-neuf ans, Porsan-Clemente est fin prêt à grappiller du temps de jeu derrière un Bafé Gomis qui va forcément commencer à tirer la langue. Et vu sa capacité à planter, il ne faudra pas longtemps pour convaincre. Ce sera toujours mieux que Leya Iseka.
Ryan Sessegnon (Fulham)
Le premier joueur né dans les années 2000 à marquer un but dans une ligue professionnelle anglaise. Il lui a fallu une minute de jeu face à Cardiff City et il est arrière gauche. C’était le 20 août dernier, et depuis, le gamin de Fulham (Championship) est devenu une des cibles prioritaires de tous les gros de la Premier League. Alors l’été prochain, celui que l’on compare déjà à Gareth Bale cassera tout. Où ça ? Allez, envoyons-le à Tottenham, là où il sera en mesure de faire encore un peu chuter la moyenne d’âge des Spurs. Et puis Ryan Sessegnon, sacré blase !
Ferland Mendy (Le Havre AC)
Patrice Évra, Layvin Kurzawa, Lucas Digne. Messieurs, préparez-vous à faire de la place à Ferland Mendy. À vingt et un ans, le latéral gauche du HAC, qui aurait certainement percé au sein de la formation du PSG si une sale blessure à la hanche n’avait pas freiné sa progression, a largement rattrapé le temps perdu. Cet été, le HAC n’avait pas réussi à renforcer un couloir gauche qu’il estimait un peu faiblard. Une manière de snober le potentiel du beau Ferland, fusée aux pieds de velours, qui, en une demi-saison dans la peau du titulaire, a fait de la Ligue 2 sa chose. S’il n’oublie pas ce que le HAC a fait pour lui en lui tendant la main lorsqu’il était retourné se refaire la cerise chez les U19 DH du FC Mantois, Mendy garde aussi en tête le manque de soutien à son égard lorsque Bob Bradley l’a écarté de ses plans la saison dernière sans la moindre explication. Voilà pourquoi il a annoncé clairement qu’il quitterait très vite le club haut-normand pour voir plus haut. Monaco, qui a recruté Benjamin Mendy l’été dernier, pense déjà à l’avenir et s’est positionné sur le dossier. Les Mendy formés au HAC au poste de latéral gauche sont en général de bonnes pioches. La phrase prononcée par Benjamin il y a deux ans au moment de quitter le HAC pour Marseille prend aujourd’hui une belle dimension : « Ferland Mendy est mon remplaçant idéal. »
Mergim Berisha (Red Bull Salzbourg)
La vie de Mergim Berisha est bien compliquée. Albanais, né en Allemagne, au RB Salzbourg depuis ses dix ans, il joue actuellement pour deux clubs. Pour Salzbourg donc, avec les moins de dix-neuf ans, où il est le meilleur buteur de Youth League avec sept buts en deux matchs. Mais aussi pour le FC Liefering (actuel 2e de D2 autrichienne), club satellite du Red Bull qui compte quatorze nationalités et où le plus joueur le plus vieux du vestiaire a vingt et un ans. Actuellement, l’attaquant de dix-huit ans tourne à 11 buts en 19 matchs. Bref, un mec qui a du talent, et qui va rejoindre la maison mère dès la saison prochaine pour tout casser en Ligue des champions.
Alexander Isak (AIK Stockholm)
À dix-sept ans, Alexander Isak s’ouvre les portes d’une carrière XXL. Le 21 septembre dernier, le jour même de son anniversaire, le Suédois né de parents érythréens marquait un doublé lors de la victoire de l’AIK, son club formateur, dans le derby face à Djurgården. Avec dix buts au total marqués en 2016 pour sa première saison pro, l’attaquant d’1,90 m affole la « scoutosphère » , Real et PSG en tête. Ses fans ne pourront pas longtemps le retenir en Suède, même en lui chantant cette complainte sur un air de Khaled : « AIK AIK écoute-moi, AIK AIK t’en va pas ! »
Tammy Abraham (Bristol City)
L’Ashton Gate Stadium de Bristol a l’habitude des jeunes pousses. Lors des six dernières années, les supporters des Robins ont vu défiler du beau monde : Stephen Caulker, Danny Rose, Yannick Bolasie ou encore Tom Heaton. La nouvelle belle gueule s’appelle Tammy Abraham et fait partie d’un système dont Arsène Wenger a fait un combat personnel : celui des prêts à outrance de Chelsea. C’est simple, rien que cette saison, les Blues ont près de quarante joueurs prêtés à travers l’Europe. Sauf qu’Abraham est rapidement devenu un peu plus que ça. Comment ? En défonçant les défenses de Championship avec des buts de renard sur le front de l’attaque de Bristol City – actuellement dix-septième – et en échangeant des textos avec Antonio Conte qui continue à le conseiller en permanence. Résultat : Tammy Abraham, dix-neuf ans, est la nouvelle attraction anglaise, un Rashford « en mieux » selon certains et l’été prochain est déjà attendu. C’est toujours drôle les espoirs du Royaume parce qu’en général, on sait comment ça se termine.
Gian-Luca Itter (VfL Wolfsburg)
Si l’Allemagne est allée jusqu’en demi-finale de l’Euro U17 qui s’est disputé en Azerbaïdjan, c’est en partie grâce à Gian-Luca Itter. Omniprésent, le latéral gauche a brillé tout au long du tournoi, aussi bien par son envie d’avaler les kilomètres que par ses passes millimétrées. Des performances qui lui ont permis de glaner la Fritz-Walter-Medaille (récompense du nom de l’ancien capitaine de la Mannschaft) dans sa catégorie. Avec son frère Davide-Jerome (qui lui joue à droite) dont il est inséparable, Gian-Luca Itter joue actuellement chez les U19 de Wolfsburg après avoir débuté à l’Eintracht Francfort. Arsenal est évidemment déjà sur les rangs pour faire venir la famille Itter, mais un autre club friand de jeunes s’est récemment manifesté : le RB Leizpig. Et il y en aura sûrement d’autres pour les deux jeunes qui auront dix-huit ans cette semaine.
Domingos Quina (West Ham)
Champion d’Europe U17 avec le Portugal en mai dernier, Domingos Quina a été le pire cauchemar des défenseurs adverses durant cette compétition. Grand seigneur, il a offert quelques caviars à son pote José Gomes (Benfica) qui a fini meilleur buteur avec sept réalisations. Dans le même temps, le milieu de dix-sept ans quitte Chelsea pour rejoindre West Ham. Et, après avoir explosé avec les U23 durant la première partie de saison, le Portugais a eu le droit à s’asseoir sur le banc lors des cinq derniers matchs de West Ham en Premier League. Avant de profiter du départ à la CAN d’André Ayew et du transfert probable de Sofiane Feghouli pour gratter du temps de jeu, et prouver à Slaven Bilić qu’il mérite sa place. Lors de la réception de Chelsea le 4 mars prochain, le milieu portugais offrira la victoire aux Hammers et les supporters pourront chanter « We’ve got Quina. Domingos Quina ! I just don’t think you understand. » Payet who ?
Leon Bailey (Racing Genk)
La célébrité d’un homme se repère à son surnom. Celui de Leon Bailey depuis quelques semaines claque bien : Mister Europe. La raison ? Ses 7 buts en 12 matchs de Ligue Europa cette saison avec Genk. Élu rookie 2015/2016 en Jupiler League, le Jamaïcain voit sa cote grimper de manière exponentielle ces temps-ci. Manchester United a l’air bien chaud pour récupérer ce « wonderkid » qui évolue au poste d’ailier gauche et qui vaudrait déjà un bon 20 millions d’euros.
Laurent Jans (Waasland/Beveren)
Quand la France se rendra au Luxembourg le 25 mars en éliminatoires du Mondial-2018, elle connaîtra déjà un peu les Messins Vincent Thill (seize ans) et Chris Philipps (vingt-deux ans). Peut-être même aussi le délicieux Christopher Martins (dix-neuf ans), qu’une blessure a empêché d’exploser à Lyon en 2016 mais qui ressemble plus à une bombe à retardement qu’à un flop de la formation de l’OL. Reste qu’aux yeux des supporters de la sélection grand-ducale, le chouchou, le patron, celui qui a les joues plus rouges que les autres à la fin des matchs s’appelle Laurent Jans. Après sa première saison en pro chez les Belges de Waasland/Beveren, le latéral droit de vingt-quatre ans est l’homme sur lequel le FC Bruges a misé, l’été dernier, pour succéder à Thomas Meunier. L’affaire ne s’est pas conclue, Jans s’étant empressé de prolonger à Beveren. De manière à intégrer des clauses lui permettant de partir plus facilement à l’étranger ? C’est possible, puisqu’aux dernières nouvelles, Claude Puel et Southampton étaient les plus chauds pour donner un peu plus d’épaisseur à la carrière du Luxembourgeois.
Kévin Fortuné (Lens)
À vingt-sept ans, Kévin Fortuné n’a plus le temps. Le nouvel attaquant lensois n’a pas attendu plus de trois journées pour éclabousser de son talent la Domino’s Ligue 2. Arrivé un mois plus tôt chez les Ch’tis, le joueur passé par Béziers, Martigues, Albi et Luzenac inscrit face à Nîmes l’un des plus beaux buts du championnat. Pour son premier contrat pro après six saisons passées entre CFA et National, le meilleur buteur du dernier exercice de national avec le club biterrois, n’a pas besoin de temps d’adaptation. Titulaire indiscutable il a déjà inscrit six buts en dix neuf rencontres. La suite s’annonce belle pour le Parisien de naissance. Grand artisan de la montée en Ligue 1 du RC Lens à la fin de la saison, il va découvrir l’élite à vingt-huit ans. 2017 sera celle de Fortuné ou ne sera pas.
Mehdi Merghem (Châteauroux)
Le cours de la saison de la Berrichonne de Châteauroux a basculé une première fois en septembre dernier. Du haut de ses dix-neuf piges et après moins de trente matchs de National dans les pattes, Jean-Philippe Mateta était vendu à Lyon pour quelques millions d’euros. Depuis, c’est quelques hauts, quelques bas, mais surtout une inconstance qui pourrait une nouvelle fois voir le club déraper sur l’échelle vers la Ligue 2. Un espoir ? Oui, déjà un nouveau. Cette fois, il a dix-neuf ans aussi, s’appelle Mehdi Merghem et est le nouveau prodige de la formation berrichonne. Un nom qu’on entend depuis plusieurs années dans le Berry, qui réveille Gaston-Petit et qui va fracasser l’année 2017. Car si Châteauroux brille encore, c’est par sa jeunesse.
Par Maeva Alliche, Maxime Brigand, Kevin Charnay, Régis Delanoë, Ali Farhat, Steven Oliveira et Matthieu Pécot