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Promis, ces dix joueurs vont exploser en 2021

Par Simon Butel et Florian Cadu
10 minutes
Promis, ces dix joueurs vont exploser en 2021

Ils sont jeunes, ils sont doués et ils vont faire de 2021 leur année en la rendant plus belle. Eux, ce sont les dix joueurs de moins de vingt ans qui n'ont pas encore vraiment percé et qu'il va falloir regarder.

Rhys Williams (19 ans, Liverpool)

« Oh mon Dieu, il a été exceptionnel ! » Signé Jürgen Klopp. Le 16 décembre dernier, Rhys Williams fait sa toute première apparition en Premier League contre Tottenham. Et quelle présence… En une mi-temps, le défenseur cache dans sa poche Harry Kane. Qui se replace du côté de Fabinho après l’entracte, afin d’éviter cet inconnu bourré de talent et de sérénité.

« Si fort dans les airs », « confiant » et « simple » : en quelques mots, son entraîneur a éclairci les points forts de l’arrière anglais déjà entrevus en League Cup ou en Ligue des champions. Sélectionné avec les U21 des Three Lions, le Britannique a fait oublier le temps de quelques matchs la blessure de Virgil van Dijk. De là à former une charnière centrale avec le Néerlandais chez les Reds, lorsque ce dernier sera rétabli ?

Son année 2020 chez les pros : Deux matchs en championnat (dont une titularisation), deux titularisations en Coupe de la Ligue et six matchs en C1 (dont trois titularisations).


Mario Stroeykens (16 ans, Anderlecht)

À quatorze piges, il tombait d’accord avec Anderlecht pour son premier contrat professionnel. À quinze, sa signature était officialisée. À seize, il devrait bientôt prendre part à sa première rencontre avec Anderlecht… avant beaucoup d’autres ? Tout porte à le croire, au vu des qualités du gamin.

Milieu offensif aussi technique que physique, le Belge impressionne chez les jeunes par sa vision de jeu et son sens du dribble ou de la frappe. Régulièrement élu meilleur joueur des tournois auxquels il participe, la pépite enflamme les espoirs de Vincent Kompany. « C’est un talent exceptionnel, qui a toutes les cartes en main pour devenir Diable rouge et pour évoluer dans un club européen de premier plan », s’est emballé l’ancien de Manchester City. À croire qu’il a terminé les fesses par terre à l’entraînement.

Son année 2020 chez les pros : Une présence sur le banc, en championnat.


Adam Hložek (18 ans, Sparta Prague)

En Tchéquie, Adam Hložek n’est déjà plus un anonyme. Car avec le Sparta Prague, le bonhomme compte déjà deux saisons et demie dans les jambes. Sauf qu’en Europe, la grand attaquant (1,88 m) n’a pas encore de réputation attitrée. Ce qui devrait arriver en 2021, au regard de ses statistiques récentes : en six matchs de première division, le garçon a déjà planté à quatre reprises depuis le mois d’août. Sans compter ses nombreuses passes décisives.

À l’aise balle au pied et redoutable en un contre un, celui qui a été recruté au Sparta par les Rudí en même temps que son frère (qui a malheureusement été atteint d’une tumeur au cerveau, et qui a donc dû abandonner ses rêves de carrière) et qui comptabilise deux capes avec son pays (une en amical, une en Ligue des nations) a distillé des promesses partout où il est passé. Ne reste plus qu’à les respecter.

Son année 2020 chez les pros : vingt et un matchs de championnat (dont vingt titularisations, sept buts), trois titularisations en Coupe CMFS (un but) et un match de C3.


Giovanni Reyna (18 ans, Borussia Dortmund)

Lui commence à être connu, pour ses prestations encourageantes avec le Borussia Dortmund. Et lui aussi a connu un drame de santé avec son frère, décédé d’un cancer cérébral. Formé à New York City, l’Américain aux origines portugaises et argentines prend actuellement une certaine revanche sur la vie en s’installant progressivement en Bundesliga.

Capable de trouver l’espace pour la bonne passe au bon moment ou de sentir l’odeur du tremblement de filets à venir, Giovanni Reyna a tout pour continuer sur sa lancée et maintenir sa trajectoire linéaire pour former l’un des duos les plus redoutables du futur avec Erling Braut Haaland. Jusqu’à lui piquer son Ballon d’or prédestiné ?

Son année 2020 chez les pros : vingt-huit matchs de championnat (dont douze titularisations, trois buts), quatre matchs de coupes (dont un de Supercoupe et deux titularisations, deux buts) et huit matchs de C1 (dont quatre titularisations).


Renyer (17 ans, Santos)

En voilà, un beau pari ! Pas encore majeur, Renyer a réalisé ses premiers pas en pro à seize balais et 206 jours. Il y a tout juste un an, maintenant. Pas fan des efforts défensifs, ce gaucher évoluant la plupart du temps dans le couloir droit compense par une explosivité et des exploits personnels typiques des solistes brésiliens.

Selon les rumeurs, Benfica et l’Inter seraient déjà sur le coup. Les bruits de couloir parlent également d’une clause libératoire de 100 millions d’euros, ce qui reste à confirmer. Mais la vraie question, posée en référence au passage commun à Santos des deux joueurs, demeure la suivante : et s’il était là, le nouveau Neymar ? À ne pas confondre avec Reinier, faux homonyme.

Son année 2020 chez les pros : Trois matchs de championnat.


Capita (18 ans, Mouscron/Lille)

Annoncée en même temps que celle d’Isaac Lihadji, sa signature – ou plutôt son escale – à Lille le 2 juillet est un peu passée inaperçue. Tout l’inverse de ses perfs à la CAN U17 en avril 2019, où Osvaldo Pedro Capemba a cassé pas mal de reins dans son couloir gauche et planté quatre fois en cinq matchs en finissant meilleur buteur. Puis au Mondial de la catégorie en octobre de la même année, où celui que l’on surnomme Capita a guidé l’Angola jusqu’en huitièmes de finale.

Suffisant pour attirer l’attention de City ou Leipzig, et faire fondre le LOSC qui l’a arraché à Trofense. Un club de troisième division portugaise où l’ailier a débarqué en janvier en provenance du CD Primeiro de Agosto, son club formateur. Songeant d’abord à le couver au sein de leur réserve, les Dogues ont finalement opté pour un apprentissage accéléré au sein de leur club partenaire de Mouscron en D1 belge où l’explosivité et l’aisance technique de l’Angolais tardent un peu à s’exprimer. Une simple question de temps ?

Son année 2020 chez les pros : Trois matchs de D3 portugaise, trois entrées en jeu en Jupiler Pro League.


Filip Stevanović (18 ans, Manchester City)

Un premier pion et un premier doublé en pro à seize ans, puis une promotion au sein de l’équipe espoirs de Serbie dans la foulée : Filip Stevanović avait prévenu tout le monde dès l’été 2019, il n’a pas le temps. Confirmation un peu plus d’un an plus tard avec une signature à Manchester City, où le crack serbe débarque ce 1er janvier. Tant pis pour Nice et Lyon, un temps sur le dossier. Et tant pis pour la Ligue 1, peut-être déjà trop petite pour le talent du gamin.

Formé au Partizan Belgrade, avec qui il s’est incliné en finale de la Coupe de Serbie en 2020, le natif d’Užice était ces derniers mois un titulaire indiscutable au sein du club de la capitale. Très à l’aise dans les un-contre-un et prompt à provoquer balle au pied ou capable de déborder sur son côté gauche comme de rentrer pour frapper, le milieu offensif sera donc dès cette année en concurrence avec Sterling, Mahrez, Bernardo Silva ou Ferran Torres. De quoi vite voir ce qu’il a dans le ventre… Mais en le soufflant notamment à United, City a déjà tout gagné.

Son année 2020 chez les pros : 27 matchs de D1 serbe (six buts, trois passes décisives), trois matchs de Ligue Europa et quatre matchs de Coupe de Serbie.


Ömer Beyaz (17 ans, Fenerbahçe)

Une passation de témoin. C’est à ça qu’a ressemblé la dernière d’Emre Belözoğlu sous le maillot de Fenerbahçe, le 25 juillet dernier. Au moment de quitter la scène à l’heure de jeu, la légende turque a cédé son brassard à un gamin de seize piges que l’on surnomme déjà le Messi Turc en raison de sa taille (1,71 m), sa précocité, son pied gauche et son poste de meneur de jeu capable également d’évoluer côté droit : Ömer Beyaz. Façon de lui dire qu’il incarne le futur du club stambouliote ? Probable, Emre ayant ensuite endossé le rôle de directeur sportif du Fener.

Considéré par son glorieux aîné comme l’un des meilleurs jeunes de sa génération, y compris « à l’échelle européenne », Beyaz a toutefois une idée bien à lui de son propre avenir : « Jouer dans les plus grands clubs, et gagner le Ballon d’or. » Rien que ça. Si le second objectif attendra sans doute un peu, son premier rêve pourrait se réaliser dès cet été, pour peu qu’il enchaîne les matchs de Süper Lig d’ici là : en fin de contrat avec Fenerbahçe, qui entend bien le faire prolonger, le gaucher est dans le viseur de la Juve et de Dortmund. Entre autres.

Son année 2020 chez les pros : Huit matchs avec la première de Fenerbahçe, dont trois titularisations.


Koki Saito (19 ans, Lommel)

Voir un club de D2 belge claquer plus de deux millions d’euros sur un espoir japonais suscite, forcément, pas mal de curiosité. Surtout quand le club en question se nomme Lommel, membre du City Football Group (le propriétaire de Manchester City) depuis le mois de mai. Le signe, s’il n’a pas encore l’étoffe d’un Citizen, que Koki Saito vaut au moins « le coup d’œil », comme dirait Alain Colonna, influent agent campé par Gérard Lanvin dans le film Trois zéros.

C’est en tout cas le sentiment du Yokohama FC, qui a récemment offert des adieux en grande pompe à l’international U20 japonais avant son envol pour le Plat Pays début janvier. C’est donc là, dans le Limbourg, que cet attaquant de poche (1,70 m) polyvalent et doué des deux pieds a contre toute attente choisi d’aller se faire les dents en privilégiant le temps de jeu pour sa découverte du Vieux Continent. En attendant d’être suffisamment chevronné pour mériter un permis de travail, et croquer dans la Premier League ? Son année 2020 chez les pros : 32 matchs de J-League (trois buts, trois passes décisives), deux matchs de Coupe de la Ligue japonaise.


Joelson Fernandes (17 ans, Sporting CP)

Les clauses libératoires extravagantes ont beau être une tradition dans la péninsule ibérique, on ne fixe pas celle d’un néophyte de seize ans à 45 millions d’euros par hasard. Ce montant, c’est celui qu’aurait songé à claquer Arsenal cet été. Et c’est depuis mars 2019 et sa signature en pro celui de Joelson Fernandes, dix-sept piges désormais et aucun lien de parenté avec Gelson. Aucun lien tout court, d’ailleurs : là où l’ancien Rennais et Stéphanois à la retraite aimait allonger ses compas et mettre des boîtes, l’ado préfère, lui, ambiancer son aile gauche.

Un petit aperçu des ravages que peut faire Joelson Fernandes

Aussi bien sous le maillot des U21 portugais, avec lesquels il est déjà surclassé, que du Sporting Portugal, avec qui il a débuté en juillet. Ce qui lui vaut d’être comparé à CR7, Nani ou Quaresma, quelques-uns de ses illustres prédécesseurs au sein du club lisboète. Mais pour l’heure, c’est surtout avec les U23 des Leões que le natif de Guinée-Bissau fait parler son coup de rein, sa faculté d’élimination et son déhanché. Sans doute plus pour très longtemps.

Son année 2020 chez les pros : Quatre entrées en jeu, sept présences sur le banc.

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