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Oudéa-Castéra contre Le Graët : l’absent a eu tort

Par Mathias Jobert, à Paris
4 minutes

Ce mardi, la Cour de justice de la République a vu Amélie Oudéa-Castéra, ex-ministre des Sports, répondre d’accusations de diffamation envers Noël Le Graët, ex-patron de la FFF. Une affaire née d’un rapport accablant sur ses comportements. Noël Le Graët se désiste, laissant Oudéa-Castéra seule au tribunal. Entre passes d’armes et critiques sur l’instrumentalisation de la justice.

Oudéa-Castéra contre Le Graët : l’absent a eu tort

Sacrée castagne à la CJR.

Ce mardi, la Cour de justice de la République a vu s’affronter Amélie Oudéa-Castéra et, indirectement, Noël Le Graët. L’ex-ministre des Sports était convoquée pour diffamation publique envers l’ancien président de la Fédération française de football, une affaire née de déclarations faites début 2023 à la suite d’une enquête par l’Inspection générale de l’éducation du sport et de la recherche (IGESR). Dans ce match judiciaire, Noël Le Graët a joué la carte du désistement de dernière minute après avoir retiré sa plainte il y a deux semaines, laissant Oudéa-Castéra seule sur le terrain.

AOC arrive au tribunal, sobre et posée, tout de beige vêtue. Son ton doux cache mal qu’elle est prête pour la bataille. Les accusations ? Ses déclarations basées sur les conclusions de l’IGESR, qui dénoncent des comportements inappropriés de Noël Le Graët envers des femmes et notamment des SMS douteux. Face à cela, le Breton nie en bloc : tout est faux, rapport et SMS inclus. À la sortie, l’ex-ministre précise qu’elle avait inclus ces fameux SMS dans le dossier pour souligner les accusations « infondées » de l’ex-président. De son côté, l’avocate de Le Graët justifie son absence pour raisons de santé et annonce officiellement son désistement. Depuis la fin de l’enquête policière, NLG se dit dans une démarche « d’apaisement », préférant se concentrer sur « sa famille et sa passion de toujours, le football ».

Un procureur et un avocat offensifs

Le procureur général de la Cour de cassation, Rémy Heitz, entre en scène pour ce procès. Plus qu’agacé par ce désistement, il regrette ouvertement le temps perdu – 18 mois ont été nécessaires pour instruire cette plainte. Étonnamment, il distribue des cartons dès le début du match. « Un procès en diffamation est parfois un procès que l’on se fait à soi-même », lâche-t-il. Mais il ne s’arrête pas là. Si l’enquête de police a été classée sans suite parce que les faits sont « insuffisamment caractérisés », cela ne veut pas dire qu’il n’y avait rien à reprocher à l’ancien président. Le procureur enfonce le clou. Selon lui, cette instruction relève plus de « l’instrumentalisation de la justice » que d’un « nécessaire accès au juge ».

Si Noël Le Graët avait comparu, il aurait marqué un but contre son camp.

L’avocat d’Amélie Oudéa-Castéra

Dans la foulée du procureur, l’avocat d’AOC, Me Nicolas Brault, prend le relais avec le même ton incisif. Cette plainte serait une « instrumentalisation » pure et simple, car sa cliente « n’a fait que relire mot pour mot ce qui a été dit. La synthèse était plus gentille que le rapport en lui-même », précise-t-il. Ce dernier en profite pour tacler sévèrement l’attitude de l’ancien président de la FFF, qui a soigneusement évité le tribunal tout en multipliant ses apparitions médiatiques : « Il n’a pas hésité à dire que “tout était faux“, que “les SMS étaient faux”, et qu’il s’agissait d’une “cabale politique”. » Pour lui, cette ligne de défense relève clairement d’un « déni de réalité ». Et parce qu’une bonne plaidoirie ne finit jamais sans une punchline : « Si Noël Le Graët avait comparu, il aurait marqué un but contre son camp. »

AOC pour le KO

Quand son tour arrive, AOC ne se contente pas de valider le désistement de Noël Le Graët. Elle saisit l’occasion pour se mettre en mode ultra-offensive. « Le Graët a médiatisé cette affaire », lâche-t-elle, expliquant qu’il n’a pas hésité à s’exprimer dans différents médias pour détourner le débat de son véritable fond. Pour Amélie Oudéa-Castéra, la stratégie de NLG était : « La meilleure défense, c’est l’attaque. » Oudéa-Castéra, elle, réfute toute accusation de diffamation en rappelant qu’elle s’est contentée de reprendre « scrupuleusement les conclusions des inspecteurs ». Des conclusions qu’elle déroule avec précision : un président de la FFF « en perte totale de légitimité », des comportements « déplacés », surtout envers les femmes, « un management toxique », et une lutte « bien trop faible » contre les violences sexistes et sexuelles, notamment envers les mineurs.

Pour l’avocate de Noël Le Graët, Me Florence Bourg, le constat est amer. Cette audience, selon elle, a servi de tribune pour relancer un dossier qui aurait dû être clos, alors que la procédure a pris fin car son client a retiré sa plainte.

Dans cet article :
Pierre Samsonoff : « Le Graët a un bilan plutôt positif »
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Par Mathias Jobert, à Paris

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