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Privat : « Ma passion pour l’aviation fait rigoler les gens »

Propos recueillis par Florian Cadu
6 minutes
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Après avoir connu le placard guingampais depuis le début de saison, Sloan Privat a choisi de se relancer à Valenciennes. Avec lequel il a déjà marqué lors de son premier match. Emballé par son nouveau projet, l'attaquant n'oublie pas la période de doute qu'il vient d'endurer et revient sur sa carrière. Sans oublier de parler aviation, sa grande passion.

Marquer le week-end dernier pour ton premier match avec Valenciennes a dû te faire du bien, toi qui n’avais plus trouvé le chemin des filets depuis presque un an…C’est clair. Surtout après six mois sans jouer. Moi, je suis attaquant, donc mon travail reste de marquer des buts. Et je n’en avais pas inscrit depuis le 31 mars, pour être exact (contre Nancy, ndlr). Depuis, plus rien en Ligue 1. Mais en même temps, je ne jouais pas. Donc bon…

Pourquoi ça n’allait plus à Guingamp ? Tu n’avais plus la forme ?Je ne faisais plus partie des plans, tout simplement. Ce sont les choix du coach.

Tu en as parlé avec Antoine Kombouaré ?Oui, mais ça reste entre nous. Et ça n’a rien changé. C’est le jeu des choix sportifs.

Pourtant, c’est bien lui qui avait souhaité lever ton option d’achat lorsqu’il est arrivé au club, en 2016 ?Oui, oui. C’est ça. Après, les choses évoluent. J’avais bien démarré ma saison, mais les coachs changent souvent d’avis. C’est la loi du football. J’ai vécu six mois difficiles, c’est sûr. Maintenant, la page est tournée. Il faut avancer. À moi de faire ce qu’il faut pour rebondir.

Qu’est-ce qui a été le plus dur durant cette demi-année ?Quand on ne joue pas, il faut travailler deux fois plus que les autres, car on perd le rythme et on est moins bien physiquement. Moi, je suis toujours resté professionnel. Les amis et la famille m’ont beaucoup aidé, beaucoup soutenu. Ils ne comprenaient pas pourquoi je ne jouais pas. Et paradoxalement, c’est aussi ça qui est frustrant : tout le monde te pose des questions sur ta situation, cherche des explications. Toi, tu n’en as aucune à donner.

Avant de signer à VA, les médias ont fait état de contacts avec Troyes. Vrai ?Même plus que ça. J’ai eu les dirigeants, tout était quasiment calé. Puis je n’ai plus eu aucune nouvelle, du jour au lendemain. Sans qu’on me dise pourquoi. Sinon, il y a eu d’autres clubs qui m’ont approché.

Lesquels ?Des clubs français et étrangers.

Ta priorité était de rester en France ?Non, pas forcément. Le plus important pour moi, c’était de retrouver du temps de jeu, de retrouver le plaisir de jouer. Enchaîner les matchs pour retrouver mon niveau. À partir de là, je pense que la meilleure solution pour relancer ma carrière était la France. Car les gens me connaissent. Je passe de la première division à la Ligue 2, mais c’est un peu faire un pas en arrière pour en préparer deux en avant. Valenciennes était le meilleur choix, le coach m’a appelé pour me dire qu’il avait besoin de mon profil, de mon expérience et j’ai senti un climat de confiance. Quand ils m’ont pris, ils savaient très bien que je n’étais pas à 100% physiquement, puisque ça faisait un moment que je n’avais pas joué. En plus, je connais déjà toute l’équipe. Ou pratiquement. Ce sont des joueurs contre lesquels j’ai joué, ou que j’ai croisés étant jeune. Ça, ça facilite l’intégration. C’est important, surtout quand ça concerne un transfert de mercato d’hiver : je n’ai pas de temps à perdre, VA non plus, le groupe est déjà lancé, donc il faut être opérationnel tout de suite. Même si on va prendre le temps et ne pas faire n’importe quoi. Le premier match est encourageant, même si j’ai eu du mal à partir de la 65e minute. Ce qui est tout à fait normal.

L’En Avant n’a pas rechigné à te laisser partir sans indemnité de transfert ?Ça a été un peu compliqué de me libérer. Mais c’est comme ça.

Quand on regarde ton parcours, on a l’impression que tu privilégies toujours ton temps de jeu, au risque d’évoluer à un niveau inférieur.De toute façon, il faut jouer pour être performant dans le foot. Le reste, ça vient tout seul. Aller dans un gros club et y toucher beaucoup d’argent pour être mis sur le côté pendant des mois, ça ne m’intéresse pas. Ça ne sert à rien, c’est une mort à petit feu.

Se satisfaire d’un statut de remplaçant dans une grande équipe, certains le font !Oui, mais je ne pense pas que ça dure longtemps. Aujourd’hui, il y a tellement de joueurs dans le foot qu’on les oublie vite. Plus tu joues, plus on te voit, et plus tu augmentes tes chances d’aller plus haut. Moi, je marche comme ça en tout cas. J’en ai besoin pour m’épanouir dans mon métier. Parce que c’est un métier, il ne faut pas l’oublier.

Un mot sur ton expérience belge, qui est la seule que tu as vécue à l’étranger pour l’instant. Tu as quels souvenirs de La Gantoise ?Ah… C’était assez spécial, quand même. Le coach qui m’a fait venir est parti au bout d’un mois et demi. Donc ça a changé plein de choses. C’était une belle expérience quand même : le stade était très beau, le public aussi. Mais niveau sportif, c’était étrange. D’autres joueurs, comme Lucas Deaux, sont du même avis.

Sochaux, Clermont, Caen, Guingamp… En général, les clubs que tu rejoins reflètent un peu…(Il coupe.) Ma personnalité ?

Peut-être pas ta personnalité, mais l’image que tu renvoies. Discrétion, travail…Je n’aime pas parler de moi, c’est vrai. Ni me montrer ou m’éparpiller dans les médias. Je suis du genre timide. Moi, je fais juste mon boulot. Le reste, je m’en fous entre guillemets.

On peut quand même parler aviation ?Ah, c’est vrai que je suis passionné d’aviation. Depuis tout petit. Je fais même de l’aéromodélisme. J’étais inscrit dans un club quand j’étais à Guingamp. J’y allais après les matchs, le week-end, pour couper du foot et penser à autre chose. Ce n’est pas commun, hein ? Ça fait parfois rigoler les gens, parce qu’ils croient que ce sont des jouets. Alors que non : ce sont des appareils que je fabrique moi-même. Ça réclame énormément de patience, de rigueur. Il faut se montrer très minutieux, très exigeant pour qu’ils puissent voler par la suite. Se remettre en question à chaque nouveau projet est nécessaire, comme dans le foot.

Pas le meilleur endroit pour cette activité, la Bretagne…Il pleut souvent, oui ! Je ne pouvais pas y aller toutes les semaines. Mais dès qu’il faisait beau, j’y étais.

Tu envisages de te reconvertir dans le milieu de l’aviation après le foot ?On verra, ouais. Mais j’y pense. Ça me plairait bien davantage que de devenir entraîneur !

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Propos recueillis par Florian Cadu

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