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Presnel Kimpembe, la coupe colonel
Auteur d'une prestation XXL face au Portugal (0-0), Presnel Kimpembe est venu rappeler le défenseur qu'il est devenu avec le Paris Saint-Germain ces dernières semaines. À savoir un roc défensif impassable qui assure la relance proprement. De quoi gagner définitivement sa place aux côtés de Raphaël Varane en défense centrale ?
La vérité d’un jour n’est pas celle du lendemain. Alors celle d’il y a deux ans l’est encore moins. Presnel Kimpembe en est la preuve. Il y a deux ans jour pour jour, le défenseur du PSG connaissait une deuxième titularisation chez les Bleus très compliquée lors d’un match amical face à l’Islande à Guingamp (2-2). Et c’est un doux euphémisme, les deux buts islandais étant pour sa pomme. Le premier sur un excès de confiance qui lui a fait perdre le ballon en position de dernier défenseur. Le second en perdant un duel aérien. Deux ans plus tard, il ne semble plus rien rester du Presnel Kimpembe du Roudourou qui se faisait marcher dessus par des Vikings. Désormais, c’est le Colonel qui dicte sa loi aux attaquants adverses. Et il est plutôt sévère.
Presnel Kimpembauer
Face au Portugal, Presnel Kimpembe avait pourtant fort à faire en ayant face à lui Bernardo Silva, João Félix, Bruno Fernandes et surtout Cristiano Ronaldo. Mais comme face à Lionel Messi un soir de Saint-Valentin 2017, le défenseur du Paris Saint-Germain a avalé ses adversaires après les avoir mâchés un à un. C’est bien simple, Presko n’a jamais semblé être mis en difficulté. Et si le Portugal n’a pas réussi à planter le moindre but, c’est en partie grâce à un tacle sublime de Lucas Hernandez, à une parade folle d’Hugo Lloris, mais surtout à toutes les interventions de celui qui disputait seulement sa 11e sélection. Ça, c’est pour le côté défensif.
Parce que le Parisien n’est pas seulement un roc impossible à contourner. C’est aussi un joueur qui n’est pas allergique au ballon. Et qui sait donc parfaitement l’emmener avec lui sur quelques mètres vers l’avant ou le passer parfaitement à un pote à lui. Il n’y a qu’à voir ses 98% de passes réussies (meilleur total chez les Bleus) pour s’en rendre compte. Statistique toujours, Kimpembe a aussi été le seul joueur de l’équipe de France à avoir récupéré plus de ballons qu’il n’en a perdu. Et pas qu’un peu, puisqu’il a récupéré le cuir à 9 reprises et qu’il ne l’a égaré qu’une fois. Bref, ne cherchez pas plus loin le compère idéal de Raphaël Varane, qui toutes proportions gardées trouve en Kimpembe son Sergio Ramos. Et tant pis si Clément Lenglet et Dayot Upamecano ont montré des belles choses, Presko est tout simplement plus fort et plus complémentaire du Madrilène.
Le Presko nouveau
Finalement, la performance de Presnel Kimpembe n’est pas étonnante tant le natif de Beaumont-sur-Oise est étincelant depuis quelques mois avec le PSG, avec en point d’orgue un Final 8 de Ligue des champions de patron. D’ailleurs quelques minutes après le coup de sifflet final, Didier Deschamps est venu rappeler que son défenseur était bien plus qu’un ambianceur de vestiaire, comme il l’a été lors du Mondial 2018 avec son enceinte greffée à sa main : « Ce n’était pas un test, ça fait un moment qu’il est avec nous. Il a toujours cette qualité athlétique, il y a ajouté plus d’application, de concentration, donc tant mieux. » Des propos qui vont de pair avec ceux prononcés par Thomas Tuchel il y a quelques jours après la victoire du PSG face à Angers (6-1) : « Il est très très fort. Il a un caractère spécial, un peu fou, mais c’est bien, car il est toujours courageux. Et il a toujours été totalement fiable dans les grands matchs, mais dans les matchs dits normaux, il manquait parfois de concentration. Mais il a fait un grand pas en avant depuis quelques semaines. Il est dans l’esprit, très concentré, toujours très fort avec ou sans le ballon. » Et si dans les semaines à venir, Presnel Kimpembe retombait dans ses travers, Didier Deschamps peut toujours se rassurer en se disant que durant l’Euro, il n’y aura que des grands matchs. Et ceux-là, Presnel Kimpembe ne les a jamais ratés.
Par Steven Oliveira, au Stade de France