- Ligue 1
- J16
- PSG-Lille (0-0)
Presnel Kimpembe : la charité qui se fout de l’hôpital
Après s'être incliné face à Marseille et Lyon, le PSG aurait pu faire la passe de trois face à Lille. Mais Presnel Kimpembe en a décidé autrement en donnant son corps à la science pour couper une contre-attaque nordiste et réaliser le geste défensif de l'année... avant d'aller remplir encore un peu plus l'infirmerie parisienne.
Benjamin André avait donné le ton en avant-match en hurlant sur ses coéquipiers : « On sait ce qu’on a à faire, on a très bien travaillé, aujourd’hui c’est un vrai tournant, un vrai match, un match de Ligue des champions. Il n’y a pas de pression à avoir, juste une ambition : les mettre à quatre points, il faut les taper ! Ce soir on les tue ! » Des paroles qui n’ont pas vraiment été suivies par des actes tant les Lillois se sont montrés fébriles dans le jeu, laissant volontiers le ballon au PSG pourtant privé de Neymar et de Mbappé, dont les fesses étaient posées sur le banc au coup d’envoi.
Un manque d’ambition dans le jeu qui aurait pu être oublié avec cette contre-attaque de la 77e minute portée par Burak Yılmaz. Alors qu’ils n’attaquaient qu’à deux ou trois depuis le début de la rencontre, les hommes de Christophe Galtier se retrouvent à quatre dans la moitié de terrain parisienne face au seul Presnel Kimpembe. Un but assuré ? Eh bien non, puisque le champion du monde français lit parfaitement le contre des Lillois et s’arrache pour tacler et retirer le cuir des pattes de l’attaquant turc. Un geste d’autant plus extraordinaire que le défenseur parisien se claque sur ses premiers appuis et a le temps de grimacer au milieu de tout ça. Et alors qu’il aurait pu faire comme tout le monde en arrêtant sa course, lever une main en l’air et poser l’autre sur la cuisse, Presnel Kimpembe a préféré se dépouiller pour éviter au PSG de s’incliner face à un nouveau rival pour le titre après ses défaites face à Marseille (0-1) et l’Olympique lyonnais (0-1). Et ainsi sauver peut-être la tête de son coach qui l’a remercié en conférence de presse : « Kimpembe a sauvé le match pour nous. C’était absolument décisif. J’ai fait deux changements(Mbappé et Herrera)qui ont affecté la couverture. Heureusement Kim’ a sauvé la situation. »
2020, année XXL
L’avantage d’un match qui se dispute un 20 décembre est que l’on peut avoir le recul nécessaire pour élire une action comme étant celle de l’année. Alors n’ayons pas peur des mots : Presnel Kimpembe a réalisé LE geste défensif de l’année 2020. Et finalement, c’est loin d’être étonnant tant le Parisien a été coutumier du fait ces douze derniers mois. Une année que le Colonel a marqué de son empreinte en réalisant un Final 8 de Ligue des champions extraordinaire – à l’image de sa tête défensive devant Robert Lewandowski en finale – avant de s’installer (enfin) comme titulaire en équipe de France après une performance XXL face au Portugal de Cristiano Ronaldo au Stade de France en octobre dernier (0-0). Mieux, Presnel Kimpembe a désormais ajouté la constance et la concentration à sa palette déjà bien remplie. Deux nouveaux attributs qui lui permettent d’être bon dans tous les matchs, que ce soit un quart de finale de C1 ou un match de Ligue 1 face à un promu. Si bien que désormais les mauvaises prestations de Presko en 2020 peuvent se compter sur un doigt où il serait écrit « Olympique lyonnais, 13/12/2020 » .
Il reste de la place à l’infirmerie ?
Sur les réseaux sociaux, Presnel Kimpembe termine l’ensemble de ses messages d’un hashtag « La Force » qui définit bien le caractère et le jeu de l’international français. Sauf que le natif de Beaumont-sur-Oise a beau être un soldat redoutable et avoir réalisé une action digne des Avengers, il n’a pas l’armure d’Iron Man pour le protéger et le régénérer. C’est donc en boitant et en se tenant la cuisse que le défenseur de 25 ans est sorti après son geste fabuleux. Une image que les supporters Parisiens et Thomas Tuchel ont déjà vue à plusieurs reprises cette saison. Il y a un mois, l’entraîneur allemand s’était déjà plaint après la victoire face au RB Leizpig au Parc des Princes en C1 (1-0) du nombre de blessés dans l’effectif : « On a eu presque 100 joueurs blessés depuis le début de saison, avec une moyenne de 7 par match. » Un chiffre qui n’a pas diminué depuis. Pire, il a même augmenté puisque le PSG se déplaçait à Lille sans Neymar, Icardi et Sarabia. Mais surtout avec un secteur défensif déplumé de Diallo, Danilo et Bernat. Des blessés auxquels s’ajoutent donc Presnel Kimpembe, Alessandro Florenzi – fauché par Thilo Kehrer (!) – et Layvin Kurzawa tous trois sortis sur blessure face à Lille. Heureusement pour Paris, la trêve hivernale arrive vite. Il faudra juste jouer avec Verratti en libéro et Moise Kean en latéral gauche face à Strasbourg ce mercredi.
Par Steven Oliveira