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Prends ça, l’indice UEFA du Portugal !
Ce soir, le PSG se déplace à Lisbonne pour prendre ses marques pour la finale de la Ligue des champions. Une finale à laquelle Benfica et Porto ont peu de chances de participer. Mais ce PSG-Benfica, c’est surtout le symbole de la lutte entre le Portugal et la France pour la cinquième place à l’UEFA. Et pour le moment, la Ligue 1 regagne du terrain. Pour le moment…
Souvenez-vous, c’était en mai dernier. La Liga Sagres fêtait la présence de Benfica en finale de l’Europa League, qui condamnait ainsi le troisième de Ligue 1 à se taper un tour de qualification supplémentaire en Ligue des champions. Le sort avait par ailleurs voulu que les Lisboètes – et surtout Cardozo – éliminent Bordeaux, dernier représentant français en D2 européenne, pour mieux marquer le coup. D’autre part, les Portugais pouvaient se vanter d’aligner deux têtes de série en Ligue des champions (Porto et Benfica), contre aucune pour la France.
3 éliminés en C3
Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts. La Ligue 1 a séché ses larmes et la Liga Sagres est redescendue sur terre. Benfica a beau être tête de série et le PSG dans le chapeau 2, ce sont bien les hommes de Jorge Jesus qui sont sur le point de dire au revoir à la Ligue des champions dans quelques heures. Il est vrai que les Aigles, autant que leurs rivaux de Porto, peuvent encore passer en huitièmes de finale, mais ces deux-là doivent prévoir un détour par Fatima et la case miracle. De fait, Benfica doit taper un PSG en feu en espérant un faux pas de l’Olympiakos, tandis que Porto dépend d’un exploit de l’Austria de Vienne contre le Zénith tout en tapant l’Atlético à Madrid. Autant dire que l’Europa League tend les bras aux deux seuls champions du Portugal depuis onze ans. En parlant de C3, aucun pensionnaire de Liga Sagres ne mettra les pieds en 16es de finale – sauf reversement des deux gros. Guimarães, pourtant bien parti, a décidé de faire une grève de buts, alors que les puceaux d’Estoril et Paços de Ferreira ont gagné le droit de sortir par la toute petite porte. Elle n’est pas belle la vie ? Bah non.
La France ne va pas mieux
Il paraît que le malheur des uns fait le bonheur des autres. Voilà qui aurait pu être le cas pour la Ligue 1. Mais les clubs français n’ont pas vraiment profité de la dérive du football lusitanien. En témoigne l’indice UEFA des deux pays pour ce début de saison (5.083 pour le Portugal et seulement 5.166 pour la France). L’avance est dérisoire. C’est trop peu pour fanfaronner, surtout au vu des prestations dégueulasses des membres du championnat concurrent. Porto, Benfica, Guimarães, Estoril et Paços de Ferreira ont fait de la merde depuis le mois de septembre ? Oui. Mais à part le Sporting Braga, tous se sont qualifiés pour l’Europe, où la Liga Sagres comptait cinq représentants contre quatre pour la « Liguain » . Ou comment partir à la guerre avec une jambe en moins. Merci Nice et Saint-Étienne. Et parmi les forces en présence, seul le Paris Saint-Germain a fait le plein de points UEFA. Après un début très inquiétant, Lyon a limité la casse. Mais à côté de ça, les clubs français n’ont pas mérité plus d’éloges que leurs homologues portugais. L’OM réalise pour le moment un sans-faute dans le groupe de la mort, mais dans le mauvais sens, tandis que Bordeaux compte une victoire et quatre défaites dans un groupe à sa portée, dont il ne sortira même pas vivant. Heureusement pour Thiriez et sa clique que le Portugal ne se trouve pas dans la même forme que l’an passé, car la L1 aurait déjà accumulé assez de retard pour jouer le dernier tour de qualifications de la C1 pour les cinq prochaines années.
Porto et Benfica en C3 = danger pour la Ligue 1
D’ailleurs, rien ne dit que Porto et Benfica feront moins bien que le PSG et l’OL sur la seconde partie de saison. Surtout s’ils passent à la trappe en C1 pour être reversés en Europa League, ce dont rêvent beaucoup de Français à tort. Il vaudrait en effet mieux que Portistas et Benfiquistas se qualifient miraculeusement pour les huitièmes de finale de la C1, tirent un gros poisson et se fassent sortir assez vite pour rapporter un minimum de points à leur pays. Évidemment, tout cela n’est qu’hypothèse, car d’ici février, Benfica et Porto ont le temps de changer de visage et qui sait, de sortir un ou deux mastodontes européens. Mais en C3, les chances de voir ces deux-là réaliser une grosse campagne et se retrouver au bout sont bien plus grandes, voire carrément réelles. Sans oublier que la Ligue des champions comporte deux matchs en moins que sa petite sœur, un avantage certain pour la Liga Sagres si l’un de ses membres venait à disputer la finale pour la deuxième année consécutive. La France n’a donc qu’à espérer que le PSG fasse au moins aussi bien que l’année dernière en Ligue des champions, ce qui ne sera aisé. Concernant l’OL, le manque de profondeur de banc risque d’être préjudiciable dans une compétition aussi longue. Bref, sauf grosse surprise, la Ligue 1 se dirige à nouveau vers une nouvelle année moisie. Et c’est bien dommage, parce que les Portugais lui avaient construit une autoroute… en azulejos.
Par William Pereira