- France
- Ligue 1
- 2e journée
- Marseille/Montpellier (0-2)
Première ratée pour l’OM au Vélodrome
C'est ce qu'on appelle une première loupée. Pour leur dépucelage à domicile dans un Vélodrome flambant neuf, les joueurs de l'Olympique de Marseille se sont logiquement inclinés face à une très bonne équipe de Montpellier (0-2). Pour la bande à Bielsa, le mois d'août est déjà trop long.
OM – Montpellier (0–2) A. Mounier (18′), M. Sanson (65′) pour Montpellier.
Ça se saurait si l’habit faisait le moine. Marcelo Bielsa, avec son infâme jogging, n’aurait pas la réputation qui est la sienne. Rolland Courbis, T-shirt col V, teint halé et chaîne en or qui brille, jouerait dans un clip de IAM. La jolie pelouse du Vélodrome ne se décollerait pas comme la peau d’un Anglais entre juin et août. Et un stade flambant neuf serait le théâtre d’une prestation douce et délicate de l’équipe qu’il héberge. Comme des mendiants au Ritz, les joueurs de l’Olympique de Marseille ont fait tache dans ce beau Vélodrome. Largement dominés par d’excellents Montpelliérains, toujours aussi fébriles derrière et en manque d’inspiration offensive, les coéquipiers de Florian Thauvin se sont logiquement inclinés pour leur grande première à domicile. Dans la cité phocéenne, août n’est pas terminé qu’il est déjà trop pénible.
Le sketch André Ayew
Des habits, André Ayew n’en a plus. C’est le sketch proposé par l’Olympique de Marseille au début de la seconde période. Touché à la tête après un cafouillage dans la surface montpelliéraine lors du premier acte, le Ghanéen doit enlever son maillot imbibé de sang. Sereins, les médecins marseillais enlèvent le pansement autour du crâne de Dédé à la pause, mais le joueur le tache à nouveau dès son retour des vestiaires. Le banc phocéen n’a plus de maillot floqué « Ayew 10 » et Marcelo Bielsa, furieux, est obligé de sortir son joueur et de lancer Payet dans le bain tiède du Vélodrome. Ce symbole de l’après-midi marseillaise, les Montpelliérains s’en moquent. Maîtres de leur sujet, très performants au milieu du terrain où Stambouli impressionne, les hommes de Courbis marchent sur Marseille depuis le début de la rencontre, et plus particulièrement depuis la 18e minute de jeu, moment choisi par Brice Dja Djédjé pour terminer en apothéose son entame de match catastrophique. Parti seul dans le dos du latéral phocéen et largement couvert par Nkoulou, Anthony Mounier profite d’un bon ballon et de la bonne heure que la défense marseillaise lui offre pour ajuster Mandanda d’un lob bien senti. Les Héraultais mènent et c’est logique : à part Jérémy Morel et Giannelli Imbula, les Phocéens ne se bougent pas. Florian Thauvin a beau remuer, ses kilomètres parcourus sont annulés par le nombre de fois où, lancé, il refuse de lever la tête. Hasard ou pas, c’est lorsqu’il fait jouer ses partenaires que les hommes de Bielsa se créent des occasions. Il offre notamment à Dja Djédjé une opportunité de se rattraper, mais la frappe du droit de l’ancien joueur d’Évian est contrée par la défense montpelliéraine.
Le all-in de Bielsa, les parades de Jourdren
Être mené 0-1 à domicile, ça ne plaît pas à Marcelo Bielsa. À peine l’heure de jeu a-t-elle pointé le bout de son nez que le fada sort Dja Djédjé et envoie Batshuayi rejoindre André-Pierre Gignac sur le front de l’attaque. Un changement qui conforte Giannelli Imbula dans son rôle de « celui qui ressort tous les ballons et tant pis s’il rate » . Un changement qui a le mérite de réveiller l’Olympique de Marseille. Mais les quelques velléités offensives phocéennes ne masquent pas les lacunes défensives. Jouer le tout pour le tout a du bon, mais sur un modèle de contre, les Montpelliérains en profitent pour abattre l’OM. Parfaitement lancé en profondeur, Mounier distille un ballon parfait à Sanson qui n’a qu’à pousser le ballon au fond des filets. Un but PlayStation. Facile. Alors les Marseillais pourront toujours se plaindre du destin. Cette frappe de Romain Alessandrini aurait pu terminer ailleurs que sur le poteau de Jourdren. Ce bon ballon venu de la gauche aurait pu finir ailleurs qu’entre les jambes d’André-Pierre Gignac, renard des surfaces. Et Geoffrey Jourdren aurait pu être un peu moins bon que cet après-midi. Toujours est-il qu’en plus d’un vide défensif que l’on connaissait, l’OM a, Imbula mis à part, déçu sur le plan offensif. Heureusement, il y a ce beau Vélodrome. Oui, quand le fond n’est pas satisfaisant, l’apparence, c’est important. Un moine mauvais, mais bien sapé, en somme.
Par Swann Borsellino