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- Manchester City-Manchester United
Un derby, deux grands corps malades
En quête d’un cinquième titre de champion d’Angleterre consécutif, Manchester City est en retard sur son tableau de marche avec huit points de moins que Liverpool. Son voisin United n’a pas non plus de quoi faire le beau, coincé en deuxième partie de tableau. Ce qui rend le derby dominical difficile à lire, et forcément excitant.
Comme on se retrouve ! Rúben Amorim et Pep Guardiola s’étaient quittés le 5 novembre sur un cinglant 4-1 en faveur du Portugais. Un mois s’est écoulé. Le bourreau du technicien catalan est désormais à la tête de Manchester United et s’apprête à plonger dans son premier derby dimanche (17h30). Pas dans la meilleure des positions puisque United est en plein ventre mou, à 10 points du podium et de la zone rouge. Mais City ne va pas beaucoup mieux, et ça, c’est une vraie nouveauté dans l’histoire récente du derby local.
Champion recherche défense désespérément
On pensait le quadruple champion d’Angleterre en titre requinqué par sa promenade contre Nottingham Forest le 4 décembre (3-0), mais il continue de creuser semaine après semaine. Bilan des dix derniers matchs ? Une victoire, deux nuls et sept défaites. Le cyborg Erling Haaland, qui reste sur « seulement » quatre buts en neuf matchs, est comme son collectif : en manque d’huile et de jus. À l’heure de recevoir leur voisin, les Skyblues, quatrièmes du championnat, peuvent se raccrocher à quelques branches. Notamment la montée en puissance espérée de Kevin De Bruyne, qui vient d’enchaîner trois titularisations, et leur forme un peu moins mauvaise à domicile (sept victoires, trois nuls, une défaite depuis le début de la saison).
En conférence de presse vendredi, Guardiola tenait un discours combatif, malgré l’état de son infirmerie. « L’âme et l’état d’esprit de cette équipe sont là. Je comprends complètement que nos fans puissent être tristes. Ce groupe de joueurs a accompli des choses qui n’avaient jamais été faites. J’appelle les supporters à être là jusqu’à la fin. Ce que les joueurs font dans ces circonstances est incroyable. » Le Catalan sera encore privé de Rico Lewis, John Stones, Nathan Aké, Manuel Akanji et Rodri ce dimanche. Il reste de la main-d’œuvre hautement qualifiée avec Joško Gvardiol, Rúben Dias ou Kyle Walker, mais « peut-être qu’un ailier devra jouer latéral » pour combler les manques. On bricole, on bricole…
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United tire tout autant la tronche, si ce n’est plus. Les Red Devils ne comptent que 19 points après 15 journées, occupant une piteuse treizième place. L’arrivée de Rúben Amorim a cependant ravivé la flamme, à défaut de provoquer un électrochoc immédiat sur les résultats. « Je ne peux pas vivre ce derby comme un derby normal entre deux grandes équipes qui se battent pour le titre, comme ça devrait l’être, a posé le Portugais en conf’, marquant quelques points supplémentaires auprès de ses supporters. Ils sont dans une meilleure position que nous pour ce qui est de la compréhension du jeu, de la façon de jouer et de la confiance qu’ils ont. Nous allons affronter un grand adversaire, je me concentre davantage sur nos problèmes, nous en avons beaucoup. »
Andre Onana est toujours aussi fébrile, et sa défense a plié neuf fois en six matchs depuis l’arrivée d’Amorim. La menace est d’autant plus grande que City prend habituellement un malin plaisir à châtier son meilleur ennemi à l’Etihad. Les trois derniers derbys disputés dans l’antre des Citizens ont livré des verdicts sans appel : 4-1, 6-3 et 3-1. Il faudra évidemment du temps pour qu’Amorim puisse mettre son jeu en place, mais le coach note déjà « des progrès sur les phases de transition » et le retour en forme de Rasmus Højlund (cinq buts en quatre matchs) n’est pas passé inaperçu. Suffisant pour entraver l’opération remontée de son voisin ? Le tableau de chasse mancunien fait peur cette saison : les Red Devils n’ont battu que Fulham, Southampton, Brentford, Leicester, Everton, Barnsley, le PAOK, Bodø/Glimt et Plzeň. Le chemin sera long, mais City ne s’est jamais présenté en étant aussi diminué. Sur un malentendu, ça pourrait marcher…
Par Quentin Ballue