- Premier League
- J15
- Arsenal-Chelsea
Premier League : Arsenal-Chelsea, sens et direction contraires
Résultats depuis le début de la saison, dynamique actuelle, politique de transferts lors des derniers mercatos... Entre les Gunners et les Blues, dans l'obligation de se réinventer après de gros changements sur leur banc respectif, le rebond paraît bien différent.
Les signes sont parfois cruels, tant ils peuvent projeter un futur totalement opposé à la réalité qui s’apprête à s’écrire. Il y a un peu plus de quatre mois, alors que l’exercice 2019-2020 s’achevait plus tard que prévu en raison de la pandémie de coronavirus, tous les voyants semblaient au vert pour Arsenal qui rencontrait Chelsea en finale de FA Cup. Le travail de Mikel Arteta, arrivé sur le banc en décembre de l’année pré-Covid, paraissait porter ses fruits dans le jeu et sa formation s’adjugeait le trophée (son quatorzième sacre, dans la compétition) grâce à une victoire 2-1. Ainsi, l’Espagnol devenait le premier homme à s’emparer de cette coupe en tant que coach après l’avoir gagné avec le costume de capitaine et le premier technicien des Gunners à s’offrir un titre lors de sa première saison depuis George Graham (1987). Autant dire qu’à l’époque, les espoirs de sommets étaient permis pour les supporters des Canonniers malgré une huitième place au classement.
1 – Mikel Arteta is the first person to win the FA Cup with Arsenal as both a captain and a manager. Leader. #FACupFinal #ARSCHE pic.twitter.com/RcP0MxYGPz
— OptaJoe (@OptaJoe) August 1, 2020
En face, les Blues terminaient de leur côté Fanny et sans la moindre récompense. Certes, leur quatrième position en Premier League et le rajeunissement de l’effectif comme du onze demeuraient encourageants. Mais il manquait quelque chose pour convaincre totalement les fans que Frank Lampard, dont les fesses sont posées à Londres depuis l’été 2019, était vraiment l’homme de la situation. Surtout que juste avant lui, avec une philosophie pas davantage sexy, le moins populaire Maurizio Sarri s’était débrouillé pour récolter un package triangulaire Ligue Europa-League Cup-podium. Beaucoup mieux que l’Anglais sur le papier, donc.
Rouges : moments et montants gênants… jusqu’à quand ?
Une vingtaine de semaines plus tard, ces (débuts de) courbes ont-elles dessiné la trajectoire que beaucoup attendaient ? À l’heure où sonne le coup d’envoi de la quinzième journée de Premier League, qui propose un « choc » londonien Arsenal-Chelsea pour la première fois depuis la finale, la réponse s’avère claire : non, absolument pas. Malheureusement pour les Gunners, qui n’en finissent pas de chuter sur le plan des résultats et du spectacle déployé. En dépit d’un Community Shield glané devant Liverpool et d’un perfecten Ligue Europa (six succès sur six, en phase de poules), les potes d’Alexandre Lacazette pointent en effet au quinzième rang national de PL où ils ne se sont imposés que… deux fois (sans parler de la Coupe de la Ligue, où Manchester City vient de les expédier). De quoi penser au maintien, et d’envisager un nouveau changement de tête sur la touche.
Ce qui représenterait un véritable échec, pour les dirigeants du club : après le bide Unai Emery et l’éphémère Fredrik Ljungberg, le revenant Arteta incarnait réellement un possible vrai successeur d’Arsène Wenger (jamais suppléé). Sauf que pour l’instant, les choix ne payent pas. Tout comme la stratégie de recrutement installée, consistant à placer des montants mirobolants sur de mauvais paris (80 millions d’euros sur Nicolas Pépé qui n’est même pas titulaire, 50 sur un Thomas Partey trop souvent blessé, 30 sur un William Saliba déjà sur le départ…) en tentant en parallèle des profils pas synonymes de valeurs sûres (Pablo Marí, Willian, Cédric Soares, David Luiz…).
Bleus : investissements gagnants… pour l’instant
Tout l’inverse des Blues, auteurs d’un mercato plutôt bien pensé et pour l’instant jugé réussi après un été à zéro dépense imposé (à cause d’une sanction). En lâchant près de 250 millions, les boss de Lampard ont comblé de bonheur leur patron sportif. Lequel peut désormais se faire plaisir en alignant Kai Havertz (80 millions), Timo Werner (53), Ben Chilwell (50), Hakim Ziyech (40) ou encore Édouard Mendy (24). Jusque-là, peu d’entre eux font figure de flops et le bilan comptable suit. Logiquement, la dynamique par rapport à leurs adversaires du jour est largement en leur faveur : cinquième et facilement qualifiée en huitièmes de finale de Ligue des champions, la bande de N’Golo Kanté est agréable à regarder et peut espérer voir bien plus haut si elle gagne en régularité.
Après le passage express de Sarri, celui de Lampard pourrait donc s’allonger un peu plus longuement que d’habitude au sein d’une entité peu réputée pour laisser les rênes de l’équipe entre les mains d’un seul bonhomme plus de deux ans (depuis Claudio Ranieri puis Mourinho au début des années 2000, personne n’a eu le droit à trois saisons pleines). Reste qu’en l’espace de quelques mois, tout peut complètement se renverser. Ce ne sont pas les deux ennemis s’affrontant ce samedi qui oseront prétendre le contraire.
Par Florian Cadu