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Pourquoi Watford peut secouer Manchester City
Finaliste de la FA Cup pour la première fois depuis 1984, Watford a les arguments pour empêcher City de réaliser un triplé national historique. Voilà pourquoi.
Parce que les Hornets ont déjà bousculé le champion
Javi Gracia l’affirme haut et fort : « Nous avons montré que nous pouvions les battre. » Et le technicien espagnol a les preuves en poche. Si Watford a été battu deux fois en deux matchs cette saison en Premier League, les Hornets ont secoué le City de Guardiola à chaque fois, que ce soit à l’aller à Vicarage Road (1-2) ou au retour, à l’Etihad (3-1), où les Citizens avaient dû attendre la seconde période pour faire la différence. « Ces deux exemples montrent que c’est possible » , glissait Gracia vendredi matin, ce à quoi Pep Guardiola a répondu en sortant d’abord sa langue en bois – « C’est une finale, tout peut arriver » –, puis en poussant sa réflexion : « Normalement, les meilleures équipes gagnent, mais une décision arbitrale peut aussi faire la différence. En Premier League, vous avez une chance de vous rattraper, mais là, ce n’est pas le cas : votre adversaire peut mieux préparer sa finale, peut trouver une tactique que vous n’aviez pas anticipée… Il faut trouver l’antidote pour les battre. » Dans tous les cas, pour Guardiola, ce serait une première, lui qui n’a jamais remporté la FA Cup, alors que Manchester City ne l’a remportée qu’une fois au cours des années 2000 (en 2011, contre Stoke). Pour Watford, c’est la première finale depuis la défaite contre Everton (2-0) en 1984.
Parce que Javi Gracia est peut-être la plus belle surprise de l’année
Gianfranco Zola, Giuseppe Sannino, Óscar Garcia, Billy McKinlay, Slaviša Jokanović, Quique Sánchez Flores, Walter Mazzarri, Marco Silva… En huit ans de Gino Pozzo, Watford a vu défiler les noms, mais Javi Gracia, débarqué en janvier 2018 sur le banc des Hornets, a réussi l’exploit d’imposer la stabilité. Résultat, cette saison, l’Espagnol a filé au club le meilleur classement de son histoire en Premier League (11e) et une réputation aux yeux de Guardiola : « En dehors du top six, Watford et Wolverhampton sont les meilleures équipes du pays. Javi Gracia est un entraîneur expérimenté, qui a travaillé dans différents pays (Grèce, Russie, Espagne) et je pense que c’est un coach excellent. » Excellent car Watford a désormais un style défini tout en étant toujours capable d’embrouiller des gros, ce qu’il a fait avec Tottenham (2-1) cette saison, malgré une défense pas toujours rassurante. Après Sean Dyche en 2018, l’Angleterre tient l’une de ses belles surprises.
Parce qu’Étienne Capoue est en feu
Si Watford a assuré offensivement cette saison grâce à Troy Deeney et Gerard Deulofeu, le meilleur joueur de la saison des Hornets est sans hésiter un mec qui avoue préférer s’envoyer un match de NBA que n’importe quel match de foot à la télé. Qui ? Étienne Capoue, bien évidemment, qui a claqué un exercice monstrueux en mettant son autorité nonchalante au service de Gracia et de son double au milieu, Abdoulaye Doucouré. Pour sa sixième saison en Premier League, le bonhomme s’est imposé comme une référence à son poste, a ramassé les louanges et aura notamment lâché une demi-finale XXL contre Wolverhampton (3-2). Bon, cela ne l’a pas empêché de se faire tirer son permis après quelques excès de vitesse sur la M25.
Parce que City a d’autres soucis à régler
Drôle de semaine post-titre pour City entre justifications sur les célébrations et bâtons dans les roues glissées par l’UEFA, qui menacerait le club anglais d’une exclusion pour la prochaine C1 pour avoir enfreint les règles du fair-play financier. Balancé au feu vendredi, Pep Guardiola a tenté de rassurer son monde à l’heure où Manchester City a la possibilité de s’enfiler un triplé national historique (Premier League, FA Cup, League Cup). Problème, cette semaine, la majorité des débats a tourné autour des problèmes judiciaires du club, ce qui a, selon Vincent Kompany, ajouté du sel à une finale, le Belge ayant déjà affirmé que ses coéquipiers se préparent à jouer cette rencontre comme « des lions » .
Par Maxime Brigand