Pourquoi Vitré-Nantes est le vrai match à ne pas manquer ce mercredi soir

Parce que le stade Francis-Le Basser sera sublimé

D’ordinaire, le vendredi soir, ils sont 3872 en moyenne à se rendre dans ce formidable outil connecté (au Grill Courtepaille de la rocade de Laval). Autant dire que l’enceinte mayennaise a l’habitude de sonner creux et c’est bien dommage. On a vu son potentiel de chaleur lors du récent amical entre la France et l’Allemagne, lorsque 10 238 mordus de ballon rond sont venus la garnir. Ce mercredi, le chiffre montera à un peu plus de 11 000. 11 000 courageux prêts à engloutir les 43 kilomètres d’A81 depuis Vitré pour venir faire trembler les murs de ce monument du football provincial, pour une rencontre historique et qui se jouera à guichets fermés. Conséquence indirecte pour le Stade lavallois : son match face à Marignane sera décalé à 20h ce samedi. Soit l’horaire classique d’un match de Ligue 1. Il n’y a pas de petite symbolique.

Parce qu’il y aura plus de suspense

Qui croit sérieusement que Manchester United pourrait renverser le PSG après sa déculottée reçue à domicile (0-2) ? Personne évidemment. Subir une remontada, les Parisiens ? Et puis quoi encore ? Ce serait bien leur genre, tiens. Tandis qu’à Vitré, c’est une épopée qui est en train de s’écrire. Après la gifle infligée au Havre (3-0), les Bretons l’ont emporté sur le gong face à un Lyon-Duchère (3-2) pourtant archidominateur. En face, Nantes s’est qualifié en quarts à la faveur d’un tout petit 1-0 arraché sur la pelouse de Sannois-Saint-Gratien. 1-1, balle au centre et avantage psychologique aux amateurs, comme souvent en Coupe de France. En plus, les supporters parisiens auront l’occasion d’observer l’élégant jeu pratiqué par leur potentiel futur adversaire. Et de l’analyser dans la foulée. Au calme donc, et non devant la balade de santé qui attend le PSG au Parc des Princes.

Parce qu’il y a déjà une belle histoire

Comme d’habitude ceci dit, et c’est ce qui fait, pour reprendre l’expression consacrée, « la magie de la Coupe de France. » Normalement, sur les coups de 18h30, Jordan Lebacle, Jérémy Billy et Kévin Aubeneau auraient sûrement terminé de surveiller quelques sales mômes collés pour avoir trop bavardé en classe. Quant à Emmanuel Aubert, il aurait probablement eu encore un peu de paperasse à remplir avant de retrouver son chez-lui. Il n’en sera rien : les trois premiers, surveillants au collège Sainte-Marie de Vitré, iront défendre les couleurs sang et or de leur club à la place. Quant au quatrième, conseiller d’éducation dans le même établissement, il sera également présent, pour épauler l’entraîneur Michel Sorin sur le banc de touche. Un kif similaire à celui d’une sortie anticipée quand le cours de maths de 15h est annulé parce que le prof est malade.

[COUPE DE FRANCE]Remise des maillots officiels #PetitPoucetPMU à l’@asvitrefootball ! @PMU_Sportif @DistrictFoot35 @coupedefrance pic.twitter.com/WD5qxXZtfB

— LigueBretagneFoot (@LBFoff) 4 mars 2019

Parce que Vitré aborde la rencontre avec l’esprit Sorin

À l’AS Vitré, il y a le clan du collège Sainte-Marie et le clan des Sorin. Michel Sorin, entraîneur principal donc, et ses deux rejetons Arthur (33 ans), défenseur, et Eliott (25 ans), milieu. Après avoir fait leurs classes au Stade rennais, les frangins ont bourlingué entre le Danemark, la Suède, Dijon et Sedan, pour finalement regagner le bercail et vivre cette belle aventure. Avec leur paternel, mais pas que : « Toute ma famille sera là. Pour n’oublier personne, j’ai réservé près de 150 places, que pour la famille » , explique Michel au Télégramme, qui rappelle que ce dernier compte tout de même sept frères et quatre sœurs. Un niveau au-dessus des 40 Mateta pour la première de Jean-Philippe à Mayence. Et un selfie nettement plus impressionnant que ceux de Neymar avec sa cadette.

Parce que la victoire en chantant leur ouvre la barrière

Et il ne reste qu’à la franchir. Loin des playlists faites de tubes internationaux et qui résonneront dans le cadre mondialisé du Parc des Princes, l’AS Vitré débarque – comme les Herbiers l’année dernière – avec une chanson qui fleure bon l’esprit de clocher. Composé par un DJ du coin, le clip met en scène le SOK, le kop de l’AS Vitré, dans les rues de la cité. D’aucuns qualifieront les paroles de simplistes, mais parfois, c’est un jeu simple et direct qui permet de remporter le gros lot. Un peu comme le PSG face à United ceci dit.