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Pourquoi tu restes stérile, la prolongation ?

Par Théo Denmat
Pourquoi tu restes stérile, la prolongation ?

Quatre prolongations, quatre purges, un seul but. Résolument défensif, l'Euro 2016 confirme depuis son lancement une tendance débutée il y 20 ans par les pays européens : ne pas savoir marquer au-delà des deux premières mi-temps. Démonstration, à coups de chiffres, que Quaresma est un buteur en voie de disparition.

Elles étaient quatre, et elles étaient chiantes. Les fameuses prolongations. Cet exercice qui vient chapeauter 90 minutes d’intenses débats, ou non, et ultime rempart avant la séance de tirs au but. Comme un dernier avertissement, en somme « attention, derrière vous ne maîtriserez plus grand-chose » , semblent énoncer les lois du jeu. Seulement dans cet Euro, c’est à croire que les joueurs aiment les tirages lotos de Vincent Cerutti. Jusqu’ici, quatre rencontres sont allées jusqu’à la prolongation : Suisse-Pologne, Portugal-Croatie, Pologne-Portugal et Italie-Allemagne. Et jusqu’ici… ben ce n’est pas fameux. Niveau buts, c’est un bilan incroyable d’un but marqué, et une qualité de jeu misérable, illustrée par des joueurs qui font tourner la balle sans réelle volonté de créer du jeu. Même concernant les crampes, les types semblent être immunisés. Comme si l’Europe de la grande prolongation était terminé, désormais résignée à passer par les penaltys dans une compétition de toute façon très défensive. À vrai dire, avant le but de Quaresma face à la Croatie, pour trouver trace d’un but en prolongation lors d’un Euro, il fallait remonter… à 2008 et un quart de finale Pays-Bas-Russie (1-3), avec des buts de Dmitri Torbinskiy et d’Andreï Arshavine, encore à Saint-Pétersbourg.

En 20 ans, 6 buts seulement inscrits en prolongation

En fouillant encore un peu, il s’avère que le problème des prolongs’ est un mal typiquement européen. Sur les six dernières éditions – en comptant l’actuelle – 19 rencontres ont continué au-delà du temps réglementaire. Et sur ces 19 rencontres, 6 seulement se sont réglées dans le jeu, sans séances de tirs au but. Trois d’entre elles l’ont d’ailleurs été à l’époque du but en or, soit Allemagne-Tchéquie 1996, France-Portugal 2000 et France-Italie 2000. Cette règle supprimée, il faut aller chercher Grèce-Tchéquie en demi-finales 2004, le Pays-Bas-Russie 2008, et Croatie-Portugal, donc. Trois pauvres matchs en douze ans d’histoire d’une compétition. Un réel souci d’engagement que les joueurs imputeront à la fatigue, à la peur d’en prendre un, au manque de lucidité, de chance, à l’intervention d’un streaker nu… à la différence de la Ligue des champions qui offre souvent des sommets de dramaturgie lors de la prolongation, l’Euro n’a que faire de la règle du but à l’extérieur. Une bonne raison de marquer en moins, déjà. Le plus souvent, le scénario ressemble à celui de Pologne-Portugal : une occasion de chaque côté en début de période, puis plus rien de tranchant. Comme si le boulot était fait, à l’autre maintenant de se découvrir. À ce propos, Sepp Blatter déclarait déjà en 2010 réfléchir « à la disparition de la prolongation lors des matchs du Mondial. Si les deux équipes ne sont pas capables de se battre l’une l’autre, elles pourraient faire face directement à une séance de tirs au but. » Radical, et pas vraiment satisfaisant.

Tirs au but avant prolongation

L’économiste anglais Dario Perkins préconisait de son côté sur son blog une solution beaucoup plus intéressante après la finale de Ligue des champions 2016. Pour lui, les tirs au but devraient être tirés avant la prolongation. Et en cas d’égalité persistante à la fin de ces dernières, c’est l’équipe sortie vainqueur des TAB qui l’emporterait. Ce dispositif obligerait alors la team perdante à jouer son va-tout pour marquer, tout en sachant qu’un but inscrit par les vainqueurs des pénos signifierait la fin du match. Un système de plus qui ne trouvera aucun écho officiel, mais dont l’esprit pourrait intéresser les pays participants à l’Euro. D’autant plus qu’en jetant un coup d’œil aux Coupes du monde 2014 et 2010, tous les buts marqués en prolongation l’ont été lors de rencontres impliquant au moins un pays situé hors Europe (Argentine, Uruguay, États-Unis, Ghana et Algérie). Tous sauf… la finale 2010, et la volée d’Andrés Iniesta à la 116e minute face aux Pays-Bas. Pour rappel, à quoi tient le titre de « match du siècle » d’Italie-Allemagne 1970 ? À sa prolongation. Juste histoire de rappeler que ça peut exciter, de temps en temps.

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