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Pourquoi Trezeguet n’ira pas à l’Euro 2012

Par Thomas Pitrel
Pourquoi Trezeguet n’ira pas à l’Euro 2012

Le plus grand scandale de la première liste dévoilée par Laurent Blanc pour l’Euro, c’est bien évidemment l’absence de David Trezeguet. Si nous ne pouvons pas excuser ce choix, essayons au moins de l’expliquer.

Nous n’étions peut-être que de doux rêveurs. Lorsque nous ouvrions nos cœurs et nos esprits, nous récoltions parfois des quolibets, mais quelques-uns étaient sensibles à nos arguments et finissaient par nous suivre dans notre combat acharné contre les moulins à vent du football français. Nous luttions pour que l’équipe de France soit un sourire d’enfant plutôt qu’une grimace cynique. Malheureusement, en ce triste mercredi 9 mai, dans les locaux d’une chaîne de télévision qui a élevé la rationalité économique au rang de dogme, la réponse nous a été donnée : non, David Trezeguet ne participera pas à l’Euro 2012.

Perbet avant Trezeguet

Sans lever les yeux de sa feuille, le nom avant le prénom, comme on ferait l’appel en 4ème E au collège René Coty, Laurent Blanc a égrené sa liste de joueurs évoluant à l’étranger. Plus tard, quand on lui demandera s’il comptait appeler ceux qu’il n’a pas sélectionnés pour leur expliquer son choix, il répliquera que non, il n’a pas que ça à faire, vous comprenez, sélectionneur est un métier prenant. Sans vouloir passer pour un hippie naïf, on a envie de dire : et la tendresse, bordel ? Souviens-toi du vase de Lens, contre le Paraguay en 98. Cette tête piquée, sans laquelle tu n’aurais pas marqué, sans laquelle tu ne serais peut-être pas champion du monde, sans laquelle tu ne serais donc peut-être pas sélectionneur aujourd’hui, ça ne vaut même pas un petit coup de fil sur le 0054* de David ?

Au fond, le pire du pire, c’est que même s’il avait décidé de contacter les grands absents, Blanc n’aurait pas appelé Trezeguet. La vérité est dure à lire, encore plus à écrire, mais il n’a tout simplement jamais pensé à lui. Poussé par les questions des journalistes, le sélectionneur a bien évoqué les cas de Jérémy Mathieu, ou encore de Raphaël Varane, mais dans son interview à L’Equipe, ce mercredi, il a aussi cité naturellement les 25 buts de Jérémy Perbet dans le championnat belge. Jérémy Perbet ! On n’a rien contre ce garçon, mais prendre en exemple de surprise possible un mec qui a fait une bonne saison avec le Royal Albert Elisabeth Club de Mons à 27 ans, alors qu’il avait le meilleur buteur étranger de l’histoire de la Juventus dans les cartons, c’est un peu fort de café.

Un pédalo et de la Quilmes

Reste à comprendre les raisons pour lesquelles le comité de sélection (il l’a lui-même rappelé, Laurent Blanc n’est pas le seul coupable) a omis de dessiner les neuf lettres de ce nom de famille sur son paperboard. La plus rassurante serait celle du choix tactique. Blanc l’a dit clairement au moment d’annoncer sa liste, il ne veut pas surcharger les postes inutilement. Logiquement, s’il compte ne titulariser qu’un seul vrai avant-centre en la personne de Karim Benzema, il devrait donc se contenter d’embarquer le seul Olivier Giroud en tant que remplaçant. Espérons que cette explication soit la bonne car sinon, cela signifiera qu’il n’a pas songé un seul instant que Trezegol était un meilleur choix que Gameiro ou Hoarau. Nous pourrions alors nous dire que notre lobbying n’a pas été suffisamment agressif, et que nous avons mené notre campagne comme un vulgaire Philippe Poutou, simplement heureux d’être là, sans jamais songer que la victoire était possible. Souhaitons que la liste du 15 mai ne nous jette pas cette vérité au visage.

Si la déception est grande, nous devons cependant voir du positif dans la défaite de notre candidat. Non, David Trezeguet n’aura pas à quitter le passionné football argentin pour la froideur d’une compétition qui n’aura, à coup sûr, de grande que l’épithète. Comment aurait-il pu se sentir en confiance dans des stades remplis d’invités et de VIP, lui qui déclarait, lors d’une interview à El Grafico reprise dans le dernier So Foot : « On va en car au stade, et par la fenêtre, je regarde les gens qui nous suivent à moto, en voiture ou dans ces bus pleins comme des œufs. Puis, je regarde les tribunes et je me dis : c’est ça le football. » Cette simple phrase nous ôte l’envie de suivre l’équipe de France dans ses pérégrinations ukraino-polonaises. A l’heure où notre pays vient d’élire un président qualifié durant la campagne de « capitaine de pédalo » , on voudrait en louer un, traverser l’Atlantique et frapper à la porte de David avec un pack de Quilmes. On sortirait la télé dans la rue, on allumerait un asado, on regarderait l’Euro sans le son et on discuterait de la vie en rigolant.

*Oui, c’est l’indicatif de l’Argentine

Dans cet article :
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Par Thomas Pitrel

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