Pourquoi tout le monde s’en fout ?

« On va leur marcher dessus, l’OM va vire l’enfer » . Arthur Jorge dans le texte. C’était le bon vieux temps. L’époque où le clasico était une bataille incontournable. Force est de constater que 2009 adoucit les mœurs. Entre deux séances de coaching capillaire, Christophe Jallet balance ses pics. « Je crois que nous aurions tous aimé jouer il y a un mois. Les circonstances ont fait que le match a été repoussé. A la fin du match, cela aura été bénéfique à l’équipe qui aura pris les trois points » . Mouais. Direction Marseille alors pour trouver les premières salves vindicatives. « Giuly est très efficace, c’est un capitaine à sa manière, un leader d’ambiance » tance Deschamps. Encore raté. Bon, on ne va pas vous mentir, le clasico n’est plus ce qu’il était. Deux jours après la fièvre irlandaise qui a pris le peuple Bleu, le choc du football français ne monte pas en pression. Pas une insulte, pas un clash, pas un sous-entendu… Pis, même les ultras des deux camps ont mieux à faire. Pourquoi ?

Un match déjà joué. Dimanche 25 octobre, sans cette chimère de H1N1, le clasico aurait débouché sur un premier acte violent. Paris aurait pris une valise (RTL) et Marseille aurait définitivement lancé sa saison. Mais c’était sans compter sur la Grippe A, le report du match et le bordel en ville qui s’en suivit. Pour l’opinion publique, la foudre est déjà tombée. Forcément, un mois après, le soufflet est retombé.

Une date à la con. Vendredi soir, 21h. A priori, les gens ont une vie sociale, sortent, prennent du plaisir… Autant de choses incompatibles avec un match de Ligue 1. Habituellement, ce créneau horaire est dévolu à la Ligue 2. CQFD.

L’ombre de l’Equipe de France et de l’Algérie. Comment, deux jours après les qualifications conjuguées de la France et de l’Algérie, le monde du ballon rond hexagonal peut-il encore s’enflammer ? Barbès a vibré, les Champs ont eu leur lot d’embrouilles, le Vieux Port a pris son pied. Le quota de joie et de débordements a déjà été atteint pour la semaine. Conséquence directe : on se repose.

Deux présidents invisibles. Robin Leproux et Jean-Claude Dassier. Deux chefs d’entreprise, mais surtout deux novices. L’un manque de charisme quand l’autre manque de couilles. La rivalité historique entre les deux clubs date des Tapie et Denisot, des mecs qui en avaient. Actuellement, les deux clubs phares de la Ligue 1 sont présidés par des novices en matière de vanne facile. Pourrir un match, c’est tout un art.

Le boycott des Ultras. Les Parisiens devaient descendre à 2000 en octobre. Ce soir, à peine 700 Franciliens garniront finalement le parcage visiteur du Vélodrome. La faute à ce TGV sécurisé mis en place par le PSG et les pouvoirs publics. Pour protester, les Ultras franciliens bleu et rouge ne seront pas du voyage. Une organisation contraire à leur principe d’indépendance. En leur absence, la garnison lutécienne comportera les habituels “suiveurs”. L’ambiance en prendra un coup.

Un choc de milieu de tableau. Quand on regarde le classement, on flippe. OM/PSG, c’est le 8ème contre le 12ème. L’équivalent d’un Sunderland/Everton ou autre Bilbao/Getafe. Pas de quoi faire sauter une braguette. Du fait de leur “aura” médiatique et populaire, les deux clubs jouissent d’une surexposition permanente. Pourtant, l’OM n’a plus gagné le championnat depuis 1992, et le PSG a accroché son dernier titre de champion en 1994. Une éternité.

Une programmation télé imbattable. Difficile de rester sur le Grand Match quand les concurrents balancent du lourd. TF1 a sorti son joker pour vendredi soir : Le plus grand quizz de France. M6 n’est pas en reste et propose son classique NCIS. Pour les nostalgiques, il y a toujours Thalassa sur France 3. Enfin, les adeptes de Frédéric Mitterand pourront se régaler avec High School Musical 3 sur Canal Family.