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Pourquoi Strasbourg va taper Marseille
Promu et relégable, le Racing n’a pas à nourrir de complexes d'infériorité face à l’OM. Car les Alsaciens disposent dans leur manche de plusieurs cartes susceptibles de mettre au tapis les Olympiens. Tout dépendra de la conjoncture économique, d’une combinaison lardons-oignons-crème et si Laurey se décide à sortir un lapin de son chapeau.
Parce que Strasbourg est plus que « le Marseille de l’Est »
Un club populaire faisant la quasi-unanimité dans sa région, de la ferveur, des kops qui savent mettre de l’ambiance… Cette première grosse affiche de la saison à la Meinau ne devrait pas déroger à la règle. Côté tribunes, le parallèle avec l’Olympique de Marseille se tient et est même utilisé comme argument marketing par le club strasbourgeois. Mais pourquoi vouloir se comparer aux Phocéens quand certains éléments permettent d’assurer sa singularité, voire sa supériorité ? Déjà, on sert des bretzels et des flammenkuechen dans les stands autour de la Meinau, ce qui n’est pas le cas au Vélodrome. Ensuite, on a déjà vu des Marseillais déserter les gradins lorsque leur équipe traversait une mauvaise passe, alors que les Strasbourgeois ont toujours répondu présents, même en CFA2. Et si les hommes de Rudi Garcia se sentent comme à la maison dans ce « Marseille de l’Est » , c’est tout bénef pour le Racing. Car cette saison, les Olympiens sont plus friables à domicile qu’à l’extérieur (7 points contre 9). Plus qu’à balancer du Van Halen au moment de l’entrée des joueurs et le piège sera parfaitement en place.
Parce que c’est l’heure de Martin Terrier
Faire son enterrement de vie de garçon un dimanche soir, en prime time sur Canal + face à l’OM, ça pourrait avoir de la gueule. Surtout pour un joueur de 20 ans décrit comme discret, intimidé par les grands joueurs qu’il croisait dans les vestiaires du LOSC. Mais Martin Terrier semble avoir vécu récemment ce qu’on appelle communément un coup de foudre. Ou plutôt une prise de conscience de ses qualités, depuis qu’il a été prêté à Strasbourg cet été, mais surtout grâce à ses performances avec les Bleuets. En trois sélections avec les Espoirs, le Nordiste a marqué à six reprises, à chaque fois au moment où la sélection était sur le point de vaciller : un triplé face au Kazakhstan (4-1), un but pour relancer l’équipe de Ripoll face au Monténégro (2-1) et un doublé face au Luxembourg (3-2) alors que la France était menée. Si on y ajoute cette égalisation heureuse en fin de partie avec Strasbourg à Dijon avant la trêve (1-1), le voilà aujourd’hui libéré et prêt à prouver à Marcelo Bielsa qu’il sera arrivé à maturité lorsqu’il retrouvera son club formateur lillois à la fin de la saison. Et Dieu sait qu’El Loco gardera un œil attentif sur cette rencontre face à Marseille pour s’en assurer. Pour Martin Terrier, le timing est idéal pour sortir de son trou.
Parce qu’ils l’ont déjà fait avec la manière il y a 15 ans
Lors des vingt dernières années, le Racing s’est payé la tête de l’OM sur ses terres une fois sur deux : cinq victoires pour trois nuls et deux défaites. Mais la victoire la plus retentissante reste celle administrée le 17 octobre 2003. Dauphin de Monaco, le Marseille d’Alain Perrin, de Daniel van Buyten et de Didier Drogba, les mêmes qui seront cette année finalistes de la Coupe UEFA, a dû s’incliner face à des Strasbourgeois désireux de rendre un dernier hommage à Jacqueline, une de leurs plus fidèles supportrices. Corentin Martins, Mamadou Niang, Danijel Ljuboja et Fabrice Ehret buteurs, les hommes d’Antoine Kombouaré étaient plus forts ce soir-là (4-1). Et si l’histoire était un éternel recommencement ? Une thèse validée par les économistes qui croient aux cycles courts de Juglar. Même si ça paraît compliqué de voir cette année Monaco en finale de la Ligue des champions et un Olympique lyonnais champion, le duel de ce dimanche soir permettra d’avoir un premier élément de réponse.
Parce que l’OM réussit bien à Thierry Laurey
Le coach alsacien n’a plus connu la défaite face à l’OM depuis décembre 1993. Dans sa carrière de joueur, Thierry Laurey ne s’est incliné qu’à quatre reprises sur la vingtaine de fois où il a croisé Marseille entre 1982 et 1998 (une fois avec Montpellier, une fois avec le PSG et deux fois avec Sochaux). Un club qu’il connaît aussi de l’intérieur pour avoir porté le maillot ciel et blanc lors de la saison 1986-1987. Mais c’est surtout sur un banc de touche que le technicien a posé des problèmes à Marseille. Avec le petit poucet du Gazélec Ajaccio, il avait mis à mal les plans de Michel en allant décrocher un nul 1-1, à l’aller comme au retour. En conférence de presse, Rudi Garcia a reconnu se méfier de son homologue : « Strasbourg a un très bon coach, Thierry Laurey fait un excellent boulot. C’était un vrai challenge de faire remonter le Racing en L1. On sait à quoi s’attendre. Ils utilisent en ce moment un système qui est un peu particulier. On est prêt à répondre à tous les paramètres que le Racing peut proposer. » Un discours qui se résume en substance en un slogan : « Je Laurey un jour, je Laurey. »
Par Mathieu Rollinger