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Pourquoi Saint-Étienne va mettre fin à 19 ans de lose
19 ans. Cela fait 19 longues années que les joueurs de l’AS Saint-Étienne ne se sont pas imposés à domicile face au rival lyonnais. Et si, du côté de Lyon, la fameuse expression « jamais 19 sans 20 » fait foi, du côté du Chaudron, on sent bien que cette saison est celle qui marque la fin de cette horrible spirale. Et on a bien raison.
Parce que les supporters de l’OL ne sont pas là
Maxime Gonalons a envoyé LOVE au 86 630 et ça a marché. « Les supporters seront présents dans nos cœurs » , a balancé le milieu de terrain des Gones dans une interview Poetic Lover pré-derby. Au vrai, les tarés de l’OL, en plus d’être dans le petit cœur de Maxime Gonalons, seront bien présents, puisque certains de leurs faciès figureront sur les flocages des Gones. Un chouette clin d’œil qui ne risque pas de peser bien lourd dans un Chaudron qui va être bouillant. Déjà impressionnant lors de la réception du Paris Saint-Germain, Geoffroy-Guichard sait comment accueillir ses voisins. Malheureusement, à la suite d’un arrêté préfectoral, la fête aura lieu sans les supporters lyonnais qui se seraient pourtant bien offert un petit voyage en TER, histoire de voir si la gare de Rive de Gier est toujours aussi belle.
Parce que Brandão
À Saint-Étienne, il y a les patates de Corgnet, les débordements de Hamouma, les cheveux gris de Lemoine, le côté « enfant du bled » de Loïc Perrin, mais il y a surtout Brandão. Un type qui ne paye pas forcément de mine, mais sans qui rien ne se passe vraiment dans le 42. Il n’est ni un goleador ni un de ces facilitateurs de l’ombre, et pourtant, sans que cela se voit et sans que personne ne puisse trouver quelque chose à redire, le Brésilien s’est fait une place de choix du côté de l’Étrat. La vérité statistique est épatante : l’an dernier, l’ASSE a remporté 62% de ses matchs avec lui sur la pelouse contre 17,6% lorsqu’il n’était pas là. Au fond, à Sainté comme à Marseille, Brandão est une espèce d’amulette. Une amulette qui met des coups et des buts et qui va peser lourd face à la fébrile défense lyonnaise ce dimanche soir.
Parce que l’OL, c’était mieux avant
Un supporter un peu trop âgé de l’OL aurait pu faire un bon infarctus au moment où ses yeux abimés se sont posés sur le groupe convoqué par Rémi Garde pour affronter Rijeka en Europa League. Une équipe majoritairement composée de jeunes inconnus issus du centre de formation qui a de quoi mettre un peu de baume au cœur des fans de l’ASSE. Car si le nombre de joueurs issus du centre de formation dans le groupe professionnel lyonnais est grandissant, cela n’est pas vraiment un gage de qualité. Au vrai, les Verts, qui ont mangé des fessées de Sonny Anderson, Cavegoal, Juninho, Fred, Tiago et compagnie durant leurs 19 années de disette, sont enfin en mesure de se dire que cette saison, leur effectif est supérieur qualitativement à celui du voisin qui se remet à croire en Jimmy Briand et à fantasmer d’un retour de Juninho via le pied droit de Grenier. Du fake.
Parce que c’est la meilleure revanche pour Bafé Gomis
Le 10 novembre, on a une pensée pour les sourcils de Leonid Brejnev, décédés il y a 31 ans. Bafetimbi Gomis ne déroge pas à la règle. Après une petite pensée russe, l’ex-panthère de Saint-Étienne, auteur de cinq buts dans le derby du Rhône (3 avec l’OL, 2 avec l’ASSE), se dit, sur un air de Marseillaise, que le jour de gloire est arrivé. Maltraité par sa direction, passé par la CFA, le natif de Toulon a eu le temps de réfléchir à sa vengeance. Celle-ci se dégustera froide, sur la pelouse de Geoffroy Guichard. De retour en forme, Bafé, aligné en pointe, ne se contentera pas de louper quelques occasions. Ça, il le laisse à Alexandre Lacazette. Le CSC ? Trop voyant. Ça, il le laisse à Bakary Koné. Confiant au moment d’envisager la défaite des siens, Bafé portera simplement un maillot de l’ASSE sous sa liquette de l’OL et ira faire la fête sous le nez d’Aulas à chaque but des Verts. En interview avec Paga à la fin du match, il balancera un très sobre : « Merci à Toifilou pour cette bandelette « Un passeport français pour Alex et Aloiso ». »
Swann Borsellino