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Pourquoi Rennes fait un blocage contre Guingamp ?
Ce vendredi soir, Rennes affronte Guingamp pour le compte de la huitième journée de Ligue 1. Un club contre lequel les Rennais ont un peu de mal.
→ Parce que les Rennais gèrent mal la pression
9 mai 2009. On joue la 70e minute, et le Stade rennais pense enfin rompre la série infernale de 38 saisons sans décrocher le moindre titre. Opposés aux voisins guingampais, modestes pensionnaires de Ligue 2, en finale de la Coupe de France, ils viennent de prendre l’avantage grâce à une tête de Carlos Bocanegra sur un coup franc de Bruno Cheyrou. Le plus dur semble être fait, mais les Rennais ressentent soudain la peur de gagner. Les approximations défensives se multiplient, permettant à Eduardo de renverser le score en moins de dix minutes. Cinq ans plus tard, Rennes a eu le temps de perdre une finale de Coupe de la Ligue et Guingamp de remonter en Ligue 1. Mais l’affiche est la même, et Rennes est encore une fois annoncé comme favori. Mais Martins Pereira et Mustupha Yatabaré tuent vite le suspense en mettant l’En Avant sur la route du titre. Et voilà comment se coller une étiquette de « loser » sur le front pour le Stade rennais.
→ Parce que Lionel Mathis
Le point commun entre ses deux finales perdues : la titularisation de Lionel Mathis au milieu de terrain. En 2009, il venait d’arriver par la petite porte sous forme de prêt en provenance de Sochaux. En 2014, il revient en force avec le brassard de capitaine. Et ce n’est pas tout, puisqu’en plus de ça, Lionel Mathis a vaincu le Stade rennais en 2010 en Coupe de la Ligue et deux fois en championnat lors de la saison 2013-2014. Ce qui fait qu’au total, Lionel Mathis a battu cinq fois le Stade rennais, en sept confrontations. Heureusement pour les Rennais, Lionel est reparti en pré-retraite dans son club formateur à Auxerre.
→ Parce qu’il n’y a pas la motivation d’un vrai derby
C’est le retour du derby breton ? Eh bien non. Si les joueurs rennais ne sont pas forcément à bloc question motivation, c’est que la rivalité est plus que cordiale entre les deux clubs. Voire inexistante. Pour Guingamp, c’est contre le Stade brestois que le ton est amené à monter. Comme lorsque que les Brestois avaient déployé en 2008 une banderole sur laquelle était inscrit : « Nos enfants sont dans les stades, les vôtres dans les congels » . Pour Rennes, le vrai match qu’attendent les supporters, c’est celui contre Nantes, afin de savoir où se situe la capitale de la Bretagne, une bonne fois pour toute. Et là, tout de suite, ça va mieux pour les Rennais. Depuis dix ans, en onze matchs contre Nantes, Rennes n’a perdu qu’une seule fois et l’a emporté à six reprises.
→ Parce que tout le monde préfère Guingamp
Sachant que le public du Stade rennais n’est pas franchement le plus chaud de France, ce ne serait pas de refus de s’attirer un peu la sympathie du public « neutre » dans cette histoire. Mais manque de pot, il existe un autre club breton qui joue en rouge et noir et il se trouve que tout le monde l’aime bien. Dès que l’EAG affronte Rennes dans un match plutôt important, soit on s’en fout, soit on aura tendance à avoir une petite affection pour les Guingampais. La petite bourgade de 8 000 habitants, le stade du Roudourou qui comptent deux fois plus de places, les supporters second degré qui n’hésitent pas à rire de leur image de « paysans » … Tout ça, ça attendrit beaucoup plus qu’un club géré par un multi-milliardaire incapable d’enrôler autre chose que Giovanni Sio. Rennes, le mal-aimé.
Par Kevin Charnay