- Allemagne
- Bundesliga
- 18e journée
- Mönchengladbach/Bayern Munich
Pourquoi regarder la Bundesliga alors que le Bayern a déjà gagné ?
L'Allemagne revient. Les stades pleins, les buts nombreux et spectaculaires et les gestes fous reviennent. Alors que le suspense a été tué (presque) définitivement par le Bayern, la Bundesliga va régaler dans les quatre prochains mois. C'est promis.
Avec près de 10 points d’avance sur son dauphin – 10, en supposant une victoire contre Stuttgart –, le Bayern a déjà assommé la concurrence en Bundesliga. Les poursuivants se marchent dessus : Dortmund est à la peine avec ses blessures à répétition, Leverkusen n’arrive pas à être pris au sérieux, Schalke s’est perdu en route. Bref, la Bundesliga est finie, le Bayern a gagné, préparez les litres de Paulaner sans alcool à déverser sur Ribéry, Guardiola et Müller et partons dans l’année 2014/2015. Sauf que non. La Bundesliga va se défendre, six mois durant, avec un championnat toujours plus fou.
Panzer et gestation
Dans le haut du tableau, tout d’abord, les équipes vont devoir offrir du spectacle sur la phase retour. Derrière le Bayern, il reste trois places pour la Ligue des champions, dont deux directes, et quatre prétendants. Leverkusen et Dortmund sont naturellement bien placés. Mais avec la blessure infinie et au-delà de Gündogan, le milieu Borussen souffre dans l’accumulation des compétitions. L’autre Borussia lui est passé devant. Mönchengladbach a été agréable à voir sur les premiers mois et a fini son tour par un match nul contre l’autre équipe en embuscade, à la cinquième place. Impressionnant depuis trois mois et avec un recrutement façon Panzer (de Bruyne après Luiz Gustavo), Wolfsburg promet de provoquer une secousse dans la hiérarchie au cours des dix-huit prochains mois. À commencer par un espoir d’intégrer le top 4 dès 2014.
Mais toute la saveur de la Bundesliga réside dans son ventre très bedonnant, où les clubs restent en gestation. La moyenne de buts doit beaucoup aux matchs improbables d’Hoffenheim, aux errements défensifs d’Hambourg et Brême et à l’espoir jusqu’à la dernière journée de finir tout proche des places européennes – même si l’écart, pour une fois, est un peu plus prononcé entre le 9e et le 10e. Mais les clubs veulent naître et sortir de ce ventre. Après « l’engrossement » , c’est la course au renforcement pour certains dans l’hiver : Hanovre a changé son entraîneur, Hambourg s’appuie sur des prêts de Hollandais pour aider Van der Vaart, Augsbourg a chopé Ji pour six mois avant sa signature au BVB et Mayence tente Koo. Hoffenheim, Schalke et le Werder repartent, eux, avec les mêmes, faute de mieux. Allez savoir là-dedans ce qui marchera et ce qui foirera, et in fine, qui accouchera d’un bel effectif compétitif.
Les petits poussaient
Pour ceux qui veulent du suspense, du sang et des buts cruciaux, il faut jeter un œil sur le bas de tableau de première division, et le haut de la seconde. Cette fois-ci, absolument rien n’est joué d’avance. Seul Cologne devrait finir sans problème, en tête de la 2. Bundesliga. Pour la troisième place, par contre, c’est plus que jamais confus. Entre Kaiserslautern (3e) et Sankt-Pauli (6e), il n’y a pas même un petit point d’écart. Tous à 31, avec l’Union Berlin et Karlsruhe. Alors s’ils savent qu’il ne pourront pas tous monter ensemble, c’est l’avenir à moyen terme qui va se préparer dans les prochains mois.
De l’autre côté, dans le bas du classement, c’est la même rengaine : sauvons ce qui peut encore l’être pour l’année et demie à venir. Pas seulement engagés dans la lutte à la survie en première division, les clubs du fond pensent à gérer leur saison suivante, qu’elle soit au même étage ou au rang inférieur. Francfort a décroché la signature de Madlung pour améliorer sa défense, Brunswick un attaquant norvégien de Salzbourg en prêt pour dix-huit mois, Nuremberg des renforts essentiels et un regain de moral avec quelques victoires en amical. Seul Fribourg est resté calme et imperturbable, même après sa défaite 5-0 en amical contre l’Union Berlin, concédant tout juste une recrue offensive (Zulechner, en provenance de Grödig). Mais Christian Streich a prévenu : il faut « mettre dix-sept fois le feu sur le terrain » . Allez-y, allumez.
par Côme Tessier