Pourquoi Peter Crouch est-il un joueur formidable ?

Parce que c’est un joueur atypique

Il n’y a pas besoin d’être un expert du ballon rond pour le comprendre. 2,03 mètres pour 75 kilos, c’est pas banal comme profil sur un terrain de football. Depuis maintenant quinze ans, Peter Crouch traîne sa grande carcasse sur tous les terrains de Premier League, sans qu’on arrive à s’habituer à son apparence. « Il est très grand, certes, mais ce qui frappe, c’est qu’il est très maigre surtout. C’était vraiment impressionnant. Moi qui faisais 1m73, dans la douche, je me mettais pas souvent à côté de lui, je peux vous le dire » , s’amuse Léandre Griffit, ancien coéquipier de Crouchie à Southampton.

Perhaps I shouldn’t stand next to jockeys 😕 pic.twitter.com/c3Ah9c9Pca

— Peter Crouch (@petercrouch) 22 janvier 2015

Parce que le Joga Bonito, c’est lui

On résume bien trop souvent Peter Crouch à sa taille, et donc à sa potentielle force dans le domaine aérien. Mais la vérité, c’est qu’à défaut d’être excellent de la tête, Crouchie est très habile de ses pieds, surtout pour un gaillard d’un double mètre. Et des buts exceptionnels, il en a mis partout où il est passé. Son penchant pour les frappes improbables et les retournés acrobatiques fait la joie des compiles Youtube. Et avec ses grandes guibolles, l’amplitude de ses gestes est pour le moins incroyable. « Les ciseaux, c’était sa marque de fabrique, même à l’entraînement. C’était facile pour lui » , se souvient Léandre Griffit. « Ceux qui ne jouent pas avec lui ne s’en rendent pas forcément compte, mais c’est un joueur très technique, surtout par rapport à sa taille. Il est très fort. Et puis, il aime ça, le beau jeu, les talonnades, les gestes fous. Il cherchait le plaisir avant tout » , poursuit-il. Oui, Peter Crouch est un esthète.

Parce qu’il a des stats pas dégueulasses

« He’s tall, he’s lean, he’s a freaky goal machine. » . Les supporters de Norwich City ont été les premiers à reconnaître le talent du géant anglais. Partout où il est passé, il a marqué : 35 buts avec Portsmouth, 16 avec Southampton, 42 avec Liverpool, 24 avec Tottenham, 44 avec Stoke City et surtout 22 avec la sélection anglaise, en seulement 42 matchs. Qu’on se le dise, Peter Crouch est un acteur principal du championnat anglais. Dans sa carrière, il a marqué plus de buts en Premier League que Dennis Bergkamp, Fernando Torres ou encore Cristiano Ronaldo. Encore plus surprenant, il a délivré plus de passes décisives qu’un certain Paul Scholes. Certes, on peut faire dire un peu ce qu’on veut aux statistiques, mais quand même. C’est pas Nolan Roux, le mec.

S’il fait ses pompes comme ça, normal qu’il soit maigrichon…

Parce que c’est un bon gars

S’il est autant apprécié en Angleterre, c’est avant tout parce que c’est un mec bien, drôle et qui a de l’auto-dérision. « Je savais qu’il y avait des problèmes de prise de décision à la FIFA quand j’ai vu que je ne faisais pas partie de la liste pour le Ballon d’or » , tweetait-il ironiquement fin 2014. Tous ceux qui l’ont côtoyé sont unanimes. « C’est un gars qui ne s’est jamais pris au sérieux, il fait tout le temps des vannes » , explique Steven N’Zonzi. Un blagueur, avenant, qui joue le rôle d’intégrateur dans les vestiaires. Son humilité en fait le coéquipier idéal, qui ne se plaindra jamais d’être sur le banc. « Performance incroyable les gars ! Pas étonnant que je ne puisse plus entrer sur le terrain » , postait-il carrément sur Twitter cet hiver après la spectaculaire victoire de ses coéquipiers contre Everton (4-3), alors qu’il était tout en bas de la hiérarchie des attaquants. « Il fait souvent son auto-critique. Trop parfois. L’année où on est descendu, il faisait une très bonne saison, mais ça n’a pas suffi. Je me souviens d’une fois où il avait pris la parole. Il avait fait tout un discours pour s’excuser, pour expliquer qu’il aurait dû marquer plus. C’était surprenant » , se souvient Griffit. Qui a dit que tous les footballeurs avaient le melon ?

ImPECcable 🙈 pic.twitter.com/pTF2VdqcmR

— Peter Crouch (@petercrouch) 6 décembre 2014

Parce qu’il sait célébrer un but

Le 30 mai 2006, contre la Hongrie, il célèbre son but de manière originale, en faisant la danse du robot. Quelques jours plus tard, il récidive après ses deux buts contre la Jamaïque. Les journalistes anglais adorent et à chaque interview, ils lui demandent quand est-ce qu’il va la refaire. « C’était marrant un moment, mais je ne veux pas continuer jusqu’à ce que ça ne le soit plus » , explique-t-il en septembre. Pas grave, Crouchie trouvera toujours le moyen de faire rire les supporters sans devenir lourd. Comme lorsqu’il a imité Cristiano Ronaldo avec son corps tout maigre. L’humour british.