- Anniversaire du dernier homme sur la Lune
Pourquoi Michael Owen sera le premier homme à monter à cheval sur la Lune
L'un devenait le dernier homme à marcher sur la Lune, l'autre naissait dans le Nord-Est de l'Angleterre. Dans les deux cas, c'était un 14 décembre, en 1972 pour Eugene Cernan, en 1979 pour Michael Owen. Entre l'homme de la mission Apollo 17 et le footballeur devenu jockey révélé à 17 ans en 1997, un lien qui dépasse le cadre terrestre s'est noué. Désormais, l'ancienne idole de Liverpool ne peut plus échapper à son destin : il sera le premier homme à monter à cheval sur la Lune.
Sacrée Guerre froide. Les canons fumaient encore de la boucherie de 1939-1945 et les bottes étaient à peine rangées dans les placards en attendant la prochaine fois que, déjà, de part et d’autre du planisphère, les grands de ce monde recommençaient à froncer les sourcils. L’Oncle Sam en voulait à l’ogre soviétique et vice versa, et le monde était parti pour quasiment un demi-siècle de provocations, de menaces, de course à l’armement et de coups de menton agressifs. L’Ouest contre l’Est. Les bleus contre les rouges. L’immonde grand capital contre l’abject bolchevisme. Dans le sport, cela se traduira par les JO de Moscou de 1980 contre ceux de Los Angeles en 1984, tous les deux boycottés par le camp adverse. Dans les arts, par l’affrontement entre Rocky Balboa et Ivan Drago. Et quelques kilomètres au-dessus de nos têtes, les ricains et les soviets se lanceront dans une compétition effrénée pour la conquête de l’espace et de la Lune. En 1961, l’URSS envoie Youri Gagarine dans l’espace pour le premier vol spatial humain, 1-0 pour Moscou. En 1969, Washington égalise en photographiant Neil Armstrong sur la Lune. Pas mal. Et le 14 décembre 1972, il y a quarante-cinq ans jour pour jour, les USA bouclent la boucle lunaire avec le voyage d’Eugene Cernan, qui reste à ce jour le dernier homme à avoir marché sur la Lune. Depuis, l’Homme s’est découvert des envies de planète rouge et a laissé de côté le bon vieux satellite de notre bonne vieille Terre. Heureusement que Michael Owen est là pour relancer la machine ! Car oui, le 14 décembre 2030, Michael Owen deviendra le premier homme à faire du cheval sur la Lune. C’est écrit.
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14 décembre 2017. À Houston, au Texas, la NASA souffle donc les quarante-cinq bougies du petit trip d’Eugene Cernan, décédé en début d’année et qui n’est plus là pour festoyer. Exactement au même moment, mais huit mille kilomètres plus à l’est, au pays de la Reine, Michael Owen sabre le champagne pour fêter ses trente-huit ans. Une petite sauterie à laquelle sont conviés tous ses proches, évidemment. Et tandis qu’Owen et ses copains se partagent les parts d’un mauvais gâteau dans des assiettes en carton, au fond du jardin, Calder Prince est en train de plonger son gros museau dans une gigantesque botte de foin. « CP » pour les intimes est le cheval avec lequel l’ancien Ballon d’or a disputé sa première course comme jockey il y a trois semaines. Michael Owen a raison de prendre soin de sa bête.
Calder Prince est un fier canasson de quatre ans à robe anthracite, qui arbore une sympathique tache blanche sur le front et qui est surtout promis à un grand destin. Car même s’il ne le sait pas et qu’il ne comprend rien aux délires spatiaux des humains et à leur folle quête d’explorer les cieux, son destin est intimement lié à celui d’Eugene Cernan. En effet, il y a quarante-cinq ans, après avoir planté sa Star Spangled Banner au beau milieu de la vallée Taurus-Littrow là-haut, sur la Lune, Cernan remontait dans son module lunaire peint aux couleurs de la mission Apollo 17. Dix-sept, le chiffre magique. Celui sur lequel repose la prophétie qui enverra Michael Owen et son Calder Prince galoper au milieu des cratères.
Michael ApollOwen
Wimbledon n’est pas qu’un carré de gazon où des gens en tenue blanche s’envoient des grands coups de raquette pour mettre un trophée du Grand Chelem sur leur cheminée. Fut un temps où le Wimbledon FC était une bande de fous furieux qui fracassait tous les tibias d’Angleterre et enchaînait les saisons en Premier League. Un beau jour de mai, dans le charmant Selhurst Park au Sud de Londres, les gars de Wimbledon tiennent une victoire de prestige contre Liverpool quand un minot à la gueule insolente se permet de réduire le score en fin de match. Michael Owen vient de marquer le premier but pro de sa carrière, costaud pour un gosse qui a alors… dix-sept ans. Un souvenir lointain, forcément, puisque la scène se déroule en mille neuf cent quatre-vingt… dix-sept. La suite, c’est huit saisons passées en rouge, un Ballon d’or, un statut de légende du côté d’Anfield et des statistiques de goret : plus de cent cinquante buts en deux cent quatre-vingt… dix-sept matchs. Dieu seul sait pourquoi, Owen tente ensuite le grand saut vers le Real et démolit sa carrière gentiment à grands coups de blessures et de performances nulles, avant de remonter sur son île faire des piges à Newcastle, puis à Manchester United. Où il marquera très exactement dix-sept buts… Un dernier passage moisi à Stoke, et le compte est bon, Owen peut dire adieu aux terrains. Après avoir joué pendant dix-sept saisons, comme par hasard. Les signes sont évidents, plus limpides que dans une enquête de Robert Langdon, Michael Owen s’apprête à faire revivre l’esprit d’Appolo 17. Quand ça ? Un 14 décembre pardi, et pour fêter les dix-sept ans de son canasson, donc en l’emmenant cavaler là-haut en 2030. Une prophétie qui aurait eu toute sa place au milieu de celles de Nostradamus. Tiens tiens, un homme né un… 14 décembre.
Par Alexandre Doskov