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Pourquoi Messi mérite le Ballon d’or 2019
Lundi au théâtre du Châtelet, le Ballon d’or 2019 sera attribué au meilleur footballeur de l’année selon 180 journalistes internationaux. Parmi les favoris dans l’obtention du prestigieux trophée, Lionel Messi apparaît comme le candidat le plus légitime à acquérir la récompense pour la sixième fois de sa carrière. Voilà pourquoi.
C’est un record qui peut paraître assez anodin à première vue. Le 27 janvier 2019, le FC Barcelone s’impose sur la pelouse du voisin catalan, le FC Gérone (0-2). Leo Messi inscrit le deuxième pion de la rencontre et il ne s’agit pas de n’importe lequel : on parle là de celui qui scelle sa 328e victoire en Liga avec le Barça depuis le début de sa carrière professionnelle. À cet instant, La Pulga dépasse officiellement l’idole Raúl González Blanco au palmarès des plus grands détenteurs de victoires en championnat. Sur sa route, il ne reste alors plus que deux légendes à dépasser : Andoni Zubizarreta, auréolé de 333 victoires en 622 matchs, et l’icône Iker Casillas, vainqueur de 334 rencontres en 510 participations. Deux hommes que Leo Messi observe aujourd’hui dans son rétroviseur : l’Argentin facture désormais 345 victoires en 460 matchs de Liga, soit un ratio exceptionnel de 75% de victoires en championnat depuis 2004 sous le maillot blaugrana. Chaque jour, le règne de Messi s’étend un peu plus en Espagne. Et en Europe également, n’en déplaise aux mauvaises langues.
Juste une Liga remportée en 2019, et alors ?
Bien entendu, l’argument majeur pour évincer Messi de la course au Ballon d’or serait d’expliquer que le numéro 10 des Culés n’a pas remporté la Ligue des champions cette saison. À quoi cela s’est-il joué ? Un peu à cause d’une frappe topée d’Ousmane Dembélé à la dernière seconde du match aller contre Liverpool au Camp Nou (3-0), mais surtout à cause d’une manche retour complètement foirée où le Barça s’est retrouvé apathique dans l’enfer d’Anfield Road (défaite 4-0). En revanche, les opposants à l’obtention d’un sixième Ballon d’or pour Messi oublieront sans doute de rappeler deux choses : d’une part, Lionel Messi s’est montré irréprochable lors de cette fameuse double opposition contre Liverpool jusque dans les détails, offrant la fameuse balle de 4-0 à Dembélé avant la revanche sur les bords de la Mersey. D’autre part, Messi termine meilleur buteur de la compétition avec 12 buts en 10 matchs. Mieux encore, puisque Messi est parvenu à inscrire un doublé contre chaque équipe rencontrée dans le tableau final de la C1 2018-2019 : l’Olympique lyonnais, Manchester United et Liverpool.
L’autre rendez-vous que les détracteurs de Messi vont lui reprocher lors de cette année civile, c’est la demi-finale de la Copa América entre le Brésil et l’Argentine perdue sur le sol auriverde (2-0). Dans un élan de frustration, l’astre de l’Albiceleste s’était laissé aller à une virulente déclaration aux parfums de « corruption » à l’encontre du pays organisateur du tournoi continental. Au moment de synthétiser son exercice 2019, cette glissade médiatique de Messi constitue sa seule fausse note sur le plan individuel. D’ailleurs, le joueur en a payé les pots cassés avec une suspension de sélection nationale pour trois mois par la CONMEBOL. Et pour le reste ? L’année de Messi déborde de performances individuelles remarquables à partir du moment où il évolue avec le Barça : vainqueur de la Liga en 2019, Messi est également le meilleur buteur (36 buts en 34 matchs) et co-meilleur passeur (15 passes décisives) de Liga. Finaliste de la Coupe d’Espagne perdue contre Valence, Messi est tout de même parvenu à s’illustrer grâce à un but. Même dans la défaite, Messi apparaît toujours comme le meilleur élément de son équipe.
613 buts en 700 matchs avec le Barça
Si juger Messi à la simple échelle des statistiques serait sans doute réducteur, le rapport comptable suffit à conforter la thèse de l’obtention d’un sixième Ballon d’or. Peu importe si son absence de variété rappelle l’automate ou si le joueur a tronqué son début de saison 2019-2020 par une gêne physique. Désormais, Messi s’amuse via sa nouvelle arme fatale : le coup franc. En huit journées de Liga disputées, le quintuple Ballon d’or s’est déjà offert huit pions dont quatre inscrits sur coup de pied arrêté : un face au FC Séville (4-0), un contre Valladolid (5-1) et deux face au Celta de Vigo (4-1). Sans grande surprise, Messi est le meilleur artificier de l’année dans le domaine. Moins rapide, mais plus visionnaire, il apparaît également comme le joueur hybride capable de redescendre au milieu de terrain pour participer à la construction du jeu en tant que milieu relayeur, puis se retrouver à la conclusion de l’action collective en pur buteur quelques secondes plus tard. Contre Dortmund ce mercredi, le barbu s’est offert son 613e but en 700 matchs au Barça. Lauréat d’un historique sixième Soulier d’or européen cette saison, Messi entre toujours plus dans la légende du football grâce à des chiffres délirants. Alors, faut-il associer le soulier au ballon pour Messi ? Oui, six fois oui.
Par Antoine Donnarieix