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Pourquoi Marseille devrait garer le bus devant son but
Ce mercredi soir, l’OM reçoit Monaco en Coupe de France. Pour éviter une nouvelle débâcle défensive, les Marseillais devraient réfléchir à jouer la sécurité.
Dimanche 23 octobre, il est presque 23 heures au Parc des Princes. Pendant que Parisiens et Marseillais se saluent respectueusement sur le terrain, les supporters grondent dans les tribunes. Depuis le coup de sifflet final, les premiers observateurs se fendent de tweets et de déclarations au micro, regrettant le pauvre spectacle proposé lors de ce classique. Outre le score nul et vierge, l’OM a tout simplement pourri le jeu. Pour son premier match sur le banc marseillais, Rudi Garcia a décidé de jouer la sécurité, en alignant une défense à cinq ultra-défensive. Pendant 90 minutes, l’Olympique de Marseille se contente de défendre très bas, en bloc, et ne se donne même pas la peine de jouer les contre-attaques. Pas question de se découvrir. Résultat, aucun but encaissé, aucun corner, aucun tir cadré. Pas vraiment fidèle à la devise « Droit au but » , mais au moins, l’OM n’a pas perdu face à un adversaire jugé plus fort. Pour une fois. Face à l’attaque de feu des Monégasques, les hommes de Rudi Garcia devraient peut-être retenter l’expérience.
Incapable de rivaliser
La statistique fait mal. Cette saison, les Marseillais n’ont pas remporté un seul match contre un membre du top 6 de la Ligue 1 (Monaco, Paris, Nice, Lyon, Bordeaux, Saint-Étienne). En neuf confrontations face à ces équipes-là, l’OM a perdu cinq fois, en encaissant au minimum trois buts. Lors des quatre autres rencontres, les Phocéens ont réussi à décrocher le match nul… à chaque fois sur le score de 0-0. Et lorsque l’on se penche sur les équipes qui sont indiscutablement meilleures que l’OM, à savoir les quatre premiers du classement, le constat est encore pire. C’est indéniable, le Marseille d’aujourd’hui semble incapable de pouvoir rivaliser avec les gros en jouant un jeu trop ambitieux. À chaque fois, le retour de bâton a été terrible, avec trois buts encaissés contre Nice et Lyon, deux fois quatre pions contre Monaco, et bien sûr, les cinq coups de massue au Vélodrome contre le PSG. Simplement, les joueurs du onze de départ ne permettent pas de jouer le jeu du pressing intense pour mettre en difficulté les gros. Comme les résultats l’ont prouvé cette saison, dans ce schéma-là, l’OM est obligé de craquer face à des adversaires rapides et surtout techniques. La faute à une défense incapable de jouer haut. Si Hiroki Sakai semble avoir la capacité d’enchaîner les allers-retours dans son couloir droit, on ne peut pas en dire de même de l’autre côté, que ce soit Bedimo, Rekik, Hubočan ou plus récemment Évra.
Garcia habitué aux déroutes
Et en défense centrale, c’est tout simplement impossible. La doublette Rolando-Fanni, même si elle est pleine d’expérience, n’est clairement pas capable de rivaliser s’il y a trop d’espaces dans son dos. Et encore moins de relancer proprement lorsqu’elle est sous pression. D’ailleurs, le meilleur match de Rolando cette saison, c’est au Parc des Princes. Lorsqu’il devait assumer un rôle de guerrier, prêt à se battre bec et ongles pour défendre son but. Même si Rudi Garcia a la réputation de vouloir bien faire jouer ses équipes, son passif contre les grosses écuries est compliqué. En Ligue des champions, il avait sombré 7-1 contre le Bayern Munich et 6-1 contre le Barça. Pourtant, au match aller à l’Olimpico, Garcia avait garé le bus contre les Blaugrana, et s’en était très bien sorti avec un match nul 1-1. Exactement la même physionomie que contre le PSG cette saison. Alors, après deux défaites cinglantes contre l’AS Monaco, il serait peut-être temps de (re)devenir un petit peu plus pragmatique. Car la Coupe de France, dans un tableau bien dégagé, reste une des dernières cartouches de l’OM.
Par Kevin Charnay