- Trophée des Champions
- Monaco-PSG
Pourquoi Mamadou Sakho doit revenir au PSG
Mamadou Sakho, 27 ans, devrait quitter Liverpool pour de bon cet été. En dépit de son prêt remarqué à Crystal Palace, le défenseur tricolore n’a pas été convoqué par Jürgen Klopp pour le stage de préparation des Reds en Allemagne. Dans le même temps, Juan Foyth, le défenseur central argentin pisté par le PSG, semble s’échapper à Tottenham. De fait, l’issue est toute trouvée : le retour de Mamad’ à Paname, évidemment.
Parce qu’il est chez lui à Paris
Rentrée 2013. Sur la pelouse du Parc des Princes, Mamadou Sakho prend le micro pour faire ses adieux au public parisien. « J’ai tout donné pour ce club… Vraiment. Avec le cœur… » , lâche le gaillard en partance pour Liverpool, la voix tremblante et les yeux humides. Sakho voit défiler onze années de sa vie au PSG. Il se rappelle alors peut-être qu’avant la consécration du titre de champion de France avec Paris, le gamin a connu la misère, en dormant sous des tentes sur la pelouse de Reuilly et plus tard dans des hôtels sociaux, avant de devenir chef de famille à quatorze piges quand son père est décédé. « C’est vraiment ma ville, j’ai grandi ici, toute ma famille habite là » , poursuit-il, en tentant comme il peut de contenir ses émotions devant sa fille. Pour conclure son discours, Sakho donne rendez-vous aux supporters parisiens : « j’ai juste une phrase à dire : l’histoire n’est pas finie » . Quatre ans après, il est temps d’écrire un nouveau chapitre.
Parce que le Parc a besoin de s’identifier à un titi parisien
À l’époque où pléthore d’espoirs de la formation parisienne se cassaient les dents au moment de percer en pro dans une équipe à la ramasse sportivement, Mamadou Sakho a saisi sa chance pour s’imposer ensuite comme le symbole du club parisien. « On rêve d’un destin à la Paolo Maldini pour lui » , lâchait l’ex-président du PSG Robin Leproux en 2011. « C’est un enfant du club, comme Steven Gerrard à Liverpool, des joueurs qu’on imagine difficilement porter un autre maillot » , renchérissait Nasser Al-Khelaïfi en 2013. Aujourd’hui, quel Parisien pur jus présente l’aura d’un Sakho ? Jean-Kévin Augustin a préféré se lancer un nouveau défi en Bundesliga, Alphonse Areola a besoin de temps pour s’imposer dans les cages, quand Adrien Rabiot et Presnel Kimpembe commence seulement à prendre de l’ampleur. À défaut de rester fidèle au maillot rouge et bleu toute sa vie, Sakho peut encore retrouver le club qui l’aime d’amour et réciproquement.
Parce que Sakho sera sous les yeux de Deschamps
Sakho, bidon ? Dans l’esprit de Jürgen Klopp, peut-être, mais allez demander ça aux fans de Crystal Palace qui ont vu débouler le défenseur central à l’hiver dernier, lorsque le club londonien regardait la relégation dans les yeux. Quatre victoires pour ses quatre premières titularisations, un Diego Costa muselé et beaucoup de hargne auront suffi à Sakho (blessé sérieusement au genou après huit matchs) pour être nominé aux côtés de Christian Benteke & co au titre de meilleur joueur de l’année chez les Eagles. Preuve qu’à 27 ans, celui qui avait loupé l’Euro à cause d’un contrôlé positif à un brûleur de graisse – il sera finalement blanchi par la commission de discipline de l’UEFA -, a encore les moyens de rattraper le train des Bleus. Et quoi de mieux qu’un grand club de Ligue 1, où le secteur « défenseur central » est bien peu fourni (Thiago Silva, Kimpembe, Marquinhos… et c’est tout), pour se montrer dans la rotation entre les compétitions nationales et la Coupe d’Europe ?
Parce qu’il a bien plus de charisme que Thiago Silva
Regarder défendre Mamadou Sakho dans la surface de réparation ressemble parfois à agiter un pantin désarticulé. Tout sauf académique. Reste que c’est ça, le style Sakho. Au delà de sa technique toute rudimentaire, l’homme sait se comporter comme le patron dans les grands rendez-vous, à commencer par ce puissant barrage retour contre l’Ukraine qui permis aux Bleus de rallier le Brésil en juin 2014 ou, plus récemment, l’incroyable Liverpool-Dortmund. On parle là d’un joueur promu capitaine à dix-sept ans par Paul Le Guen pour souder le vestiaire parisien. Qu’on se le dise : avec Sakho au Camp Nou, le PSG aurait sûrement fini à dix contre onze, mais avec Mamad’, il aurait surtout pu compter sur un vrai capitaine pour électrifier les troupes.
Par Florian Lefèvre