le 17/12/2017 à 21:00
Ligue 1 Conforama
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« Dans la guerre des Olympiques, la force a atteint son point d’équilibre. L’heure est venue d’un nouvel affrontement. Il est temps de savoir de quel côté la force va basculer. » Voilà ce que déclame la voix off de la bande annonce de Canal+ à propos du match entre Lyon et Marseille. Une courte vidéo sous forme de trailer Star Wars, qui rappelle que les deux équipes sont toutes les deux à 35 victoires en confrontation directe. En gros, Canal+ a mis le paquet, même un poil trop pour vendre son « Olympico » de dimanche soir. Mais les velléités marketing de la chaîne cryptée ne sont pas la seule explication à cette bande-annonce un poil excessive. C’est surtout parce qu’elle a compris que Lyon-Marseille est désormais la vraie rivalité du championnat de France.
Parce que leurs ennemis historiques ne jouent pas dans la même cour
Pas besoin de remonter très loin pour comprendre que l’AS Saint-Étienne n’a plus grand-chose à offrir en matière d’opposition à l’Olympique lyonnais. Il suffit de se souvenir de ce qu’il s’est passé il y a un peu plus d’un mois, quand l’OL est allé humilier Sainté 5-0 à Geoffroy-Guichard. Si la lutte pour la suprématie régionale et les tensions entre les supporters sont toujours intactes, les deux clubs ne boxent clairement pas dans la même catégorie. Et l’enjeu sportif s’en retrouve amoindri. Du côté de l’Olympique de Marseille, le dernier classique contre le PSG (2-2) a montré que les Marseillais avaient toujours autant à cœur de briller face au grand rival. Mais il a aussi prouvé que, de leur côté, les Parisiens considèrent de plus en plus ce match comme banal et regardent plutôt le mois de février et le début des joutes européennes au moment de se pencher sur le calendrier. Et puis, aujourd’hui, dans une autre dimension, le PSG n’a plus perdu depuis quinze rencontres face à l’OM.
Parce qu’ils ont les mêmes ambitions
Depuis dix ans, l’OL et l’OM terminent à chaque fois le championnat au combat. À l’exception des saisons 2011-2012 et 2015-2016 où l’OM a connu des trous d’air (10
e et 13
e), les deux Olympiques finissent systématiquement à maximum deux places d’écart. Lyonnais et Marseillais sont en concurrence. Et c’est encore plus vrai cette année, puisque après 17 journées de championnat, les deux équipes sont toutes les deux à 35 points, à la lutte avec Monaco pour la deuxième place derrière le PSG. Des ambitions et des objectifs qui électrisent les confrontations directes, et qui créent un certain embouteillage sur le marché des transferts. Outre Jérémy Morel, Nicolas Nkoulou ou Mathieu Valbuena qui filent à Lyon, et Henri Bedimo, Clinton Njie ou Bafé Gomis qui signent à Marseille ces dernières saisons, les deux clubs se retrouvent souvent à cibler les mêmes joueurs pour se renforcer. Ainsi, que cela se soit concrétisé ou non pour un des deux clubs, Claudio Beauvue, Morgan Sanson ou encore Olivier Giroud cet été se sont trouvés sur les tablettes des deux clubs. Des exemples parmi tant d’autres.
Parce qu’ils sont jaloux l’un de l’autre
Depuis le début des années 2000, et même si l’OL n’est plus l’ogre de la Ligue 1 depuis une décennie, il est objectivement admis que Lyon s’en tire mieux sportivement que l’Olympique de Marseille. Club le plus régulier sur la scène nationale, constamment qualifié pour les compétitions européennes, les Marseillais ne peuvent qu’envier la stabilité lyonnaise et son incomparable qualité de formation. Les Lyonnais, quant à eux, malgré de brillants résultats en Ligue des champions lors de leurs années fastes, n’ont jamais su provoquer le même engouement national autour de leur parcours que l’OM des années 1990. En règle générale, Lyon est toujours considéré comme un club froid, et n’arrive pas à la cheville de l’OM en matière de popularité, d’image, de visibilité dans les médias et de potentiel marketing. Et ce, peu importent ses résultats. Cette année encore, sur 17 journées de championnat, l’OM a été diffusé onze fois le dimanche soir à 21h sur Canal+. L’OL, seulement deux fois pour ses matchs contre Paris et Saint-Étienne.
Parce que la rivalité Aulas-Labrune a laissé des traces
Depuis que Frank McCourt et Jacques-Henri Eyraud ont repris en main l’Olympique de Marseille, les tensions entre l’OM et l’OL se sont quelque peu apaisées. En même temps, elles avaient atteint leur point d’orgue lors de la fin de présidence de Vincent Labrune. Entre les tweets incessants de Jean-Michel Aulas, les piques par presse interposée, les polémiques sur l’arbitrage à chaque rencontre, le dossier compilé par Labrune à charge contre Aulas en reprenant seize ans de ses déclarations envers le corps arbitral, les deux présidents cristallisaient la rivalité autour de leur personne. Aujourd’hui, l’un des deux a rendu les armes, mettant ainsi fin à la guéguerre. Mais cette passe d’armes qui a duré des mois a laissé des traces en exacerbant la rivalité entre les supporters des deux camps.
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