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Pourquoi l’OM a quand même réussi sa saison
Non, l'OM ne disputera pas la Ligue des champions la saison prochaine. Le club phocéen termine quatrième. Un échec ? Peut-être. Mais voilà tout de même quatre bonnes raisons de vanter le bilan de Marcelo Bielsa et de ses troupes.
Parce que l’équipe est ressuscitée
« La plupart d’entre nous aurait le niveau pour jouer à Paris. Mais aucun joueur marseillais ne rêve de jouer au PSG. » L’instant folie était signé André Ayew, avant une nouvelle défaite de l’OM au Parc des Princes, en mars 2014. La saison dernière, Dédé était bien seul à percevoir, au sein de la formation marseillaise, un talent semblable à celui des futurs champions de France. Avec Baup puis Anigo, l’an passé, Marseille n’arrivait pas à mettre un pied devant l’autre à domicile, décevait dans le jeu et achevait la saison hors des places européennes. Pourtant, il n’aura fallu qu’une intersaison à Marcelo Bielsa pour remodeler une équipe en ruines (Gignac, Morel, Imbula… autant de joueurs ressuscités), peu retouchée au mercato et promise à une longue reconstruction, en une véritable armada capable d’accrocher la première place du classement – jusqu’aux fêtes de Noël. Et ça, l’année dernière, personne ne l’aurait imaginé. Sauf Dédé Ayew, bien sûr.
Parce que c’est excitant
Marcelo Bielsa incarne l’esprit marseillais. Et l’Olympique de Marseille est à l’image de son mentor : loca. À commencer par un jeu léché et une attaque de folie. Les Phocéens terminent la saison à 76 buts marqués en Ligue 1 : le meilleur total en attaque sur une saison du club depuis 25 ans. Certes, le mois d’avril pourri (quatre défaites consécutives face au PSG, Bordeaux, Nantes et Lorient) vient ternir le tableau – qui laissait entrevoir un podium. Mais, même au plus mal, l’OM n’a jamais été ennuyeux. Et ce n’est pas un hasard si, derrière Évian et Guingamp et à égalité avec Toulouse, Marseille a le moins concédé de matchs nuls lors de l’exercice 2014-15 de L1. Preuve en est, le regain d’intérêt du public pour son équipe chérie : près de 53 000 supporters ont garni les travées du Vel’ en moyenne cette saison. Soit, de loin, la meilleure affluence du championnat. En 2013-14, 38 000 spectateurs de moyenne fréquentaient les tribunes du stade, quand il y en avait encore 5 000 de moins en moyenne la saison précédente. La rénovation de l’enceinte n’est pas la seule cause de cette progression fulgurante : à Marseille, la purge se conjugue au passé et perdre contre Caen ou Lorient n’empêche pas d’apprécier une soirée d’un football 100% tourné vers l’attaque.
Parce que la Ligue Europa
Quand on est de ceux qui voient en Marcelo Bielsa un coach surcoté, si ce n’est un pur imposteur, il est de bon ton d’invoquer le supposé manque de palmarès de l’Argentin. Comme si « le label Ligue 1 » ne reconnaissait pas tout ce que l’homme de Rosario avait accompli au-delà du continent européen. Son seul fait d’arme « valable » serait donc une finale de C3 avec l’Athletic Bilbao, au terme d’une compagne où il avait donné la leçon au Manchester United de Sir Alex Ferguson. Ça tombe bien, l’OM disputera bien cette Ligue Europa la saison prochaine, une compétition qui, à l’heure actuelle et au vu de la vague de départs qui s’annonce cet été, semble plus à sa portée que la Ligue des champions. Parce que jouer la C1, c’est bien, mais si c’est pour finir avec un zéro pointé comme la saison dernière… Non, cette Ligue Europa est bel et bien taillée pour l’OM et son coach. Un challenge qui aurait d’ailleurs de quoi inciter El Locoà prolonger sa tâche en Provence.
Parce qu’André-Pierre peut désormais faire le beau à la plage
Entre Mc Donald’s et Burger King, le choix fut cornélien. Difficile de dire quelle enseigne de la fine restauration s’attirait le plus les faveurs de Gignac à l’heure du déjeuner. Quand, dans les travées du Vélodrome, les fans olympiens exhortaient à « Un Big Mac pour Gignac ! » , on utilisait aussi son patronyme à l’affiche d’une publicité intitulée « Un Whopper pour Gignac » . Loin de s’en inquiéter, André-Pierre, le gourmet, s’amusait de cette réputation. Une certaine renommée qui ne l’a pas aidé à s’attirer les faveurs du sélectionneur, Didier Deschamps, pour décrocher son billet d’avion à destination du Brésil en 2014. Sauf que cet été, l’ancien Toulousain a remis le bleu de chauffe et troqué la graisse des burgers pour la suée des entraînements sous la houlette du coach argentin. Parce « qu’avec Marcelo Bielsa, tout est différent » , reconnaît aisément l’attaquant. Et les joues nouvellement affûtées d’André-Pierre ne diront pas le contraire. Bilan : 21 pions en championnat, son meilleur total depuis Toulouse. Et c’est sûr ça qu’il tire sa révérence. Dommage.
Par Florian Lefèvre