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Pourquoi l’Olympique de Marseille doit croire au titre
Même s’il reste encore la bagatelle de dix-sept journées de championnat à disputer, l’OM se doit de penser au titre. Petite liste non exhaustive des raisons de croire que cette année, Marseille va enfin redevenir l’Olympique des merveilles.
Parce que le PSG dispose d’une avance équivalente à un tapis de sol
Prétendant naturel au titre final, les hommes de Galtier ne sont pourtant pas souverains en leur royaume. Cinq points, c’est la mince avance que possède le PSG sur Marseille, son nouveau dauphin, au crépuscule de la 21e journée de Ligue 1. Une avance non considérable pour une équipe qui joue à se faire peur ces dernières semaines. Sur les six derniers matchs de championnat, les coéquipiers de Léo Messi restent sur un bilan mitigé : trois victoires (face à Montpellier, Angers et Toulouse), un nul (face à Reims) et deux défaites (face à Rennes et Lens) ; tandis que les Marseillais déroulent : cinq victoires (face à Toulouse, Nantes, Lorient, Troyes et Montpellier) et un nul (face à Monaco). La dynamique et le beau jeu sont clairement marseillais, et pour une fois, le titre risque de se jouer dans les derniers instants de la saison.
Parce qu’il n’y a pas de Coupe d’Europe pour fatiguer les Marseillais
Les hommes de Tudor peuvent rester concentrés à 100 % sur le championnat – et un peu sur la Coupe de France, 34 ans sans la gagner, c’est long – contrairement à leurs concurrents directs, à l’exception de Lens. Paris, Monaco et Rennes sont toujours engagés dans une compétition européenne, et du lourd attend les clubs français. Le Bayern Munich pour le PSG, le Shakhtar Donetsk pour Rennes et le Bayer Leverkusen pour Monaco ; voilà de jolis os à ronger sur lesquels ils peuvent se casser quelques dents. Dans le sprint de fin de saison, avoir un calendrier allégé ne peut qu’être bénéfique pour les hommes de Tudor. Finalement, cette contre-attaque fatidique de Tottenham lors de la dernière rencontre de phase de poules était peut-être un mal pour un bien pour les Olympiens.
Parce que que tout un peuple n’attend que ça
Seuls trois clubs ont réussi à briser l’hégémonie parisienne depuis l’arrivée des Qataris à la tête du club : Montpellier (2011-2012), Monaco (2016-2017) et Lille (2020-2021). À tel point que les supporters parisiens engloutissent entre-temps les sacres aussi machinalement et avec autant de plaisir qu’on avalerait des pistaches à l’apéro. Adieu défilé sur les Champs-Élysées, les célébrations sont dignes d’une kermesse de fin d’année. Le dernier championnat remporté par les Phocéens date d’il y a plus de dix ans, du côté de la Canebière certains minots n’ont même jamais vu le club remporter ne serait-ce qu’une Coupe de la Ligue. Nul doute que si l’OM, au terme d’une saison folle, s’adjuge le championnat, les Marseillais sauront faire preuve d’inventivité pour célébrer le retour du club au sommet du football français. Il ne faut pas rater une occasion de sauter dans le Vieux-Port et, cette fois, ce ne sera pas pour célébrer une élimination du PSG en Ligue des champions.
Parce que Marseille a réussi son mercato
Marseille va jouer cette deuxième partie de saison avec des renforts aussi bien quantitatifs que qualitatifs. Un milieu de terrain offensif en la personne de Ruslan Malinovskyi, un milieu relayeur avec le Lion de l’Atlas Azzedine Ounahi et celui qui a pour mission d’être le tant attendu « grantakan », Vitinha, devenu également la recrue la plus chère de l’histoire du club. Des prétendants au titre, Marseille est l’équipe qui a su se renforcer au mieux en ciblant les secteurs clés de l’animation de jeu du technicien croate. De son côté, le PSG n’a enregistré aucune arrivée, alors que le club de la capitale est plus qu’en délicatesse défensivement et, avec le départ de Pablo Sarabia, se retrouve sans doublure au poste d’ailier. Monaco a réalisé une belle opération financière en vendant Benoît Badiashile pour 37 millions d’euros à Chelsea, mais n’a enregistré aucune arrivée cet hiver. Lens a aussi recruté intelligemment avec les arrivées d’Adrien Thomasson et d’Angelo Fulgini pour renforcer le secteur du milieu de terrain. Deux hommes incapables d’inscrire le même pion qu’Ounahi face à Nantes.
🕺 gauche, droite, frappe ⚽️
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— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) February 1, 2023
Parce que la dernière fois que l’OM a gagné son match d’ouverture sur le score de 4-1, il a été champion
C’était lors de la saison 1989-1990, année où Marseille est allé glaner son sixième championnat. Lors du match d’ouverture, la bande à Deschamps était allée en coller quatre à l’autre Olympique dans son antre à Gerland. L’histoire pourrait bien se réécrire cette saison, malgré les sifflets du Vélodrome pour la première à domicile, les hommes de Tudor avaient dominé de la tête et des épaules une équipe de Reims bien trop friable et timorée. « Tout ça c’est le destin(g) mon pote » comme le dit si bien Ninho.
Parce que c’est une année de Coupe du monde et que deux Marseillais ont été sélectionnés, comme en 2010
Alors oui, les saisons ont été inversées, tout comme les performances des Bleus, mais les circonstances demeurent. Le dernier titre en championnat des Marseillais remonte donc à une année où deux Olympiens faisaient partie du voyage en Afrique de Sud : Steve Mandanda et Mathieu Valbuena. Douze ans plus tard, l’équipe de France est partie au Mondial avec de nouveau deux Marseillais dans ses valises : Mattéo Guendouzi et Jordan Veretout. Et si le vrai chiffre porte-bonheur des Marseillais était finalement le deux ?
Parce que Deschamps a aussi gagné le titre lors de sa première saison sur le banc phocéen
Arrivé sur la Canebière à l’été 2009, après le départ volontaire d’Eric Gerets, il n’aura fallu qu’une saison au Basque pour ramener la coupe sur le Vieux-Port. Décrié au début pour avoir pris la place de l’icône qu’était devenu le Belge au Vélodrome, très vite les critiques se sont tues pour apprécier les points engrangés journée après journée. L’histoire est similaire pour Tudor, venu remplacer le volcanique Jorge Sampaoli qui avait su conquérir les âmes marseillaises. Des résultats et un projet de jeu décevants lors de la phase de préparation, son baptême du feu pour son premier match à domicile de la Ligue des talents s’est fait sous les sifflets des supporters marseillais. Puis petit à petit, les critiques se sont apaisées, et Sampaoli a presque été oublié grâce à un jeu de qualité et des résultats positifs. Encore une raison de croire que le destin se doit de mener les Marseillais au sacre.
Par Léna Bernard