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Pourquoi l’OL regrette déjà Rémi Garde
Ça y est, c'est officiel, Rémi Garde ne sera plus l'entraîneur de l'Olympique lyonnais la saison prochaine. Et après trois saisons passées sur le banc de l'OL, l'homme a de quoi se satisfaire de son bilan. La preuve.
Avoir continué à maintenir l’OL en Coupe d’Europe
Durant sa période à la tête de l’OL, Garde a donc dû composer avec un effectif limité, du fait de la nouvelle politique du club. Il n’était donc pas évident de continuer à qualifier Lyon pour une Coupe d’Europe, que ce soit la Ligue des champions ou la Ligue Europa, avec un effectif rajeuni et limité en nombre. Pourtant, les Lyonnais se sont bien qualifiés à chaque fois pour une compétition européenne, en finissant quatrièmes en 2012 et troisièmes en 2013. Le dernier challenge de Garde sera d’ailleurs de perpétuer cela, samedi prochain, en allant s’imposer à Nice, pour que l’OL aille chercher, encore une fois, une place européenne. Après tout, c’est tout de même une tradition qui dure depuis maintenant 1996 du côté de Gerland.
Avoir fait regagner des trophées à l’OL
Les années 2000 ont été riches en titres pour l’Olympique lyonnais. Au total, sept trophées de champion, une Coupe de France, une Coupe de la Ligue et six Trophées des champions. Mais rien depuis 2008 et le doublé Coupe-championnat glané par Alain Perrin. Les trois années de l’ère Puel ont vu l’OL ne remporter aucun titre, une première depuis 2000. Alors c’est déjà ça, car Rémi Garde, lui, a tout de même empoché deux trophées en trois ans de mandat. Une Coupe de France (2012) et un Trophée des champions (2012). De plus, il faut rajouter à cela deux finales de Coupe de la Ligue, certes perdues en 2012, contre l’OM, et en 2014, contre le PSG. Garde a donc su mobiliser ses troupes sur toutes les compétitions que l’OL a disputées pour, au final, écrire deux nouvelles lignes sur le palmarès du club lyonnais. Le désormais ex-entraîneur de Lyon a donc su refaire de l’OL un club qui gagne. Et ça, l’histoire s’en souviendra.
Avoir fait de certains jeunes du centre de formation des cadres de l’équipe
Arrivé sur le banc de l’OL alors que le club était en pleine transition, notamment avec une nouvelle politique de gestion financière, Rémi Garde a parfaitement su s’adapter à cette situation. Mieux que ça même, puisqu’il a su donner sa chance à plusieurs jeunes issus de la formation lyonnaise. Si des joueurs comme Grenier ou Gonalons n’ont pas été lancés sous ses ordres, c’est tout de même lui qui en a fait des cadres importants de l’équipe première. Et que dire d’Anthony Lopes, Umtiti, Ferri, Tolisso ou Lacazette, à qui Garde a donné la possibilité de s’exprimer en Ligue 1 et même en Coupe d’Europe. Un joueur comme Lacazette qui, aujourd’hui, postule pour une place dans les 23 pour le Brésil. Un Anthony Lopes qui a su s’imposer comme le titulaire indiscutable dans les bois lyonnais. Un Ferri qui, en cette fin de saison, a montré tout le potentiel qu’il a dans les pompes. Bref, ils seront nombreux, dans quelques années, à pouvoir dire que Garde est l’entraîneur qui les a vraiment lancés dans le grand bain du football professionnel.
Avoir réussi à faire rester Gonalons au club en janvier dernier
Plus besoin de le rappeler, l’OL est dans la merde au niveau financier. Dans ce genre de situation, on est prêt à tout pour s’en sortir. Et dans le cas présent, être prêt à tout signifie vendre ses meilleurs joueurs pour renflouer un peu les caisses du club. En janvier dernier, lors du mercato hivernal, Naples est arrivé avec une belle proposition pour s’acheter les services de Maxime Gonalons. En face, une offre qui aurait avoisiné les 13 millions d’euros. De quoi, on s’en doute, faire saliver Jean-Michel Aulas. Seulement voilà, Gonalons est un cadre indiscutable du vestiaire lyonnais, et pour Garde, il est impensable de s’en séparer en cours de saison. Surtout pas. Le joueur est quand même celui à qui il a confié le brassard de capitaine un an plus tôt. Garde aurait alors posé un ultimatum à son président en se disant prêt à remettre sa démission en cas de vente de son milieu de terrain. C’est ce qu’on appelle poser ses couilles sur la table, et ça a marché.
Avoir su gérer sa première fois en tant qu’entraîneur
Il ne faut pas l’oublier, Rémi Garde n’avait jamais entraîné un club avant sa prise de fonction à l’été 2011. Et pour une première, on peut clairement parler d’une réussite. S’il n’est jamais évident de coacher son club de cœur, il l’est encore moins quand celui-ci est à un tournant de son histoire, avec notamment une restriction budgétaire importante. Et pourtant, ses succès évoqués plus haut, que ce soient les qualifications en Coupe d’Europe ou les trophées gagnés, prouvent qu’il a su faire du bon boulot sur le banc de l’OL. Souvent moqué pour son soi-disant manque de charisme, le natif de L’Arbresle, dans la banlieue lyonnaise, a tout de même su gérer son groupe comme il le fallait, notamment en arrivant à faire cohabiter les anciens et les jeunes qui ont débarqué du centre de formation. D’ailleurs, Aulas a essayé jusqu’au dernier moment de le convaincre de rester. En vain, malheureusement.
Bonus : Avoir insulté Thiago Motta
Le milieu parisien fait partie d’une race spéciale de footballeurs : ceux que l’on adore quand ils sont dans notre club, mais que l’on déteste quand ils sont dans l’équipe d’en face. Diaboliquement génial, l’Italien a tout pour être détesté : provocateur, râleur, mesquin, fourbe et… terriblement bon. Alors, on ne va pas se mentir, on est nombreux à avoir voulu l’insulter. Garde, lui, l’a fait. Bravo.
Par Gaspard Manet