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Pourquoi l’OL doit absolument recruter Jeff Reine-Adélaïde
Samedi, Jeff Reine-Adelaïde a fait mal, très mal aux Girondins de Bordeaux. Auteur de l’égalisation (27e) puis passeur décisif pour Mangani sur le troisième but angevin (45e), JRA aurait même signé un doublé en deuxième mi-temps si la VAR ne s’en était pas mêlé pour quelques centimètres. Connaisseur, le public du Stade Raymond-Kopa n’a pas manqué de saluer sa performance. L’ovation a même surpris Stéphane Moulin : « J’ai rarement vu ici à Angers, le public se lever pour un joueur comme il l’a fait pour lui ».
En même temps, cela devait faire quelques saisons que le SCO (et la Ligue 1 du samedi soir ?) n’avait pas assisté à pareille performance individuelle. Au-delà de son impact sur le score, Reine-Adélaïde a roulé sur ses adversaires de la 1re à la 80e minute. À l’heure du bilan, sa douzaine de ballons perdus (dans le camp adverse) ne pèse pas bien lourd par rapport aux différences faites (9 dribbles réussis sur 11 !), aux dizaines de mètres gagnés balle au pied et aux ballons récupérés (4). Une prestation de premier ordre pour un joueur qui n’a retrouvé ce poste dans le coeur du jeu qu’au printemps dernier !
Forcément, une telle démonstration en plein mois d’août remonte très vite jusqu’au sommet des cellules de recrutement. Avec la fermeture précoce du marché anglais, c’est tout le reste de l’Europe qui a l’occasion de faire l’affaire. Parmi les prétendants, l’Olympique Lyonnais se retrouve à portée d’un joueur capable de s’intégrer parfaitement au puzzle commencé par la paire Juninho-Sylvinho en juin dernier.
Remplacer Ndombele
Commençons l’argumentaire de manière simple : cet été, l’OL a perdu son running-back avec le départ de Tanguy Ndombele (comprendre un milieu de terrain capable de casser des lignes en portant la balle). Reine-Adélaïde en a fait sa spécialité à Angers depuis son repositionnement dans le coeur du jeu… et cela en conservant un volume défensif suffisant pour satisfaire Stéphane Moulin. À Lyon, Sylvinho semble prôner la même rigueur lorsqu’il s’agit de faire face au jeu sans le ballon. Sur ce point, JRA semble être prêt à faire le grand saut, d’autant plus qu’il évoluerait exactement au même poste dans le 4-3-3 lyonnais.
Mais l’idée devient particulièrement intéressante lorsque l’on se penche sur l’animation offensive. En Principauté, les Gones sont restés très prudents avec le ballon : les latéraux ne sont quasiment pas montés, laissant la charge de toute l’animation dans le camp adverse aux relayeurs et aux trois offensifs.
Sur ce match, la domination de Dembélé devant a largement facilité la tâche de l’OL lorsqu’il fallait progresser rapidement dans le camp adverse. Mais qu’en sera-t-il lorsque les défenses auront plus de répondant et les blocs seront plus compacts ? Dans un contexte plus resserré, la qualité individuelle et la capacité de certains joueurs à gagner des mètres avec le ballon sera primordiale. C’est là que JRA pourra prendre de l’envergure au sein du collectif lyonnais.
Polyvalence et compta
Encore plus intéressante, sa polyvalence héritée de son tout récent passé sur l’aile fait de lui un complément idéal à des joueurs excentrés attirés par le coeur du jeu (Depay, Traoré, etc.). Dans un contexte prudent où les latéraux ne se découvrent pas, il est capital que les relayeurs et offensifs soient complémentaires afin d’éviter les embouteillages dans le coeur du jeu. Dans ce contexte, la polyvalence de Reine-Adélaïde pourrait l’amener à partir de l’intérieur pour finir extérieur. Le genre de menaces qui risque de forcer certains latéraux à laisser quelques mètres de liberté supplémentaires aux ailiers lyonnais, de peur d’être pris dans le dos par un appel de l’ancien Gunner.
En résumé, pour une vingtaine de millions d’euros, l’OL a l’occasion de recruter un élément capable de s’intégrer rapidement à son système de jeu (n°8 dans le 4-5-1), d’apporter des qualités de percussion qu’il ne possède plus vraiment aujourd’hui dans sa zone tout en étant un atout supplémentaire pour l’animation pour le moment assez rigide de Sylvinho. Et si le sportif ne suffit pas, ajoutons qu’une belle plus-value devrait attendre la compta d’ici 2-3 ans. Alors, qu’est-ce qu’on attend ?
Par Florent Toniutti