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Pourquoi l’échec de Severino Lucas à Rennes permet à Cavani d’être meilleur buteur de L1
Au début des années 2000, Severino Lucas débarque en fanfare en Bretagne avec l'intention de tout casser. Sauf que la mayonnaise ne prendra jamais. Et dire que tout aurait pu se passer autrement...
Severino Lucas casse la baraque avec le Stade rennais
À l’été 2000, Severino Lucas arrive au Stade rennais pour remplacer Shabani Nonda, au nez et à la barbe de l’Olympique de Marseille, pour un transfert de 21 millions d’euros. Considéré comme l’un des plus grands espoirs brésiliens de son époque, comparé aux plus grands, Severino réalise pourtant une première saison catastrophique dans le club breton. Quatre buts en 28 matchs, c’est peu. Mais c’est le temps qu’il fallait pour s’adapter au championnat de France. La saison suivante, le Brésilien claque but sur but dont un doublé contre l’OM et un triplé contre le FC Nantes. « C’est grâce aux conseils d’un grand joueur comme Olivier Monterrubio que j’ai réussi à avoir ce déclic » , explique-t-il. Severino reste huit ans au club avant de retourner, et s’impose comme la plus grande légende du stade de la route de Lorient.
Donc Jimmy Briand n’est pas retenu par le club breton
Pendant ce temps-là, un petit jeune du centre de formation monte en puissance. Il s’agit de Jimmy Briand. Après trente buts en cinquante matchs avec la réserve, l’attaquant français a sa chance dès 2003 avec l’équipe professionnelle, mais ne s’y impose réellement qu’en 2005. Au contact de l’immense Severino, il accélère considérablement sa progression et devient un buteur hors pair. À l’été 2006, le Paris Saint-Germain lui fait les yeux doux. Les Rouge et Noir commencent par refuser, jugeant les offres parisiennes insuffisantes. Mais, face au boycott du stage de préparation du joueur, et pour financer la revalorisation salariale record de l’idole brésilienne, la direction du Stade rennais cède aux avances de la capitale, malgré un prix de transfert en deçà de ses attentes. Severino se fait les croisés une semaine après l’officialisation du transfert de Briand. Pari gagnant pour le Stade rennais.
Donc Paris descend en Ligue 2
Tout content de leur coup sur le marché des transferts, les Parisiens annulent donc toutes les pistes offensives envisagées pendant le mercato. Dont ce petit attaquant ivoirien du RC Strasbourg, Amara Diané, qui file donc au FC Sochaux pour éviter la Ligue 2. Presque deux ans plus tard, le PSG est bien emmerdé et joue le maintien lors de la dernière journée de championnat. Jimmy Briand, irrégulier, est tout juste passable depuis deux saisons. Le jour où tout peut basculer, c’est le 17 mai 2008, à Bonal. Pour se sauver, Paris est obligé de s’imposer. Mais en face, Amara Diané est en feu. Même si Didier Digard égalise après l’ouverture du score de l’Ivoirien, le coup de tonnerre survient à la 83e minute. Complètement à l’arrache, bousculé par Mario Yepes, il parvient à glisser le ballon entre les jambes de Mickaël Landreau. Paris est relégué en Ligue 2.
Donc Nasser investit à Tottenham
Englué dans l’enfer de la Ligue 2, le club de la capitale échoue par trois fois aux portes de la montée, barré par les mastodontes que sont Troyes, Metz et Dijon. Dommage, parce qu’un certain Nasser Al-Khelaïfi et tous ses gros billets cherchent à investir dans un club de football en Europe. Il hésite entre Paris et Londres, pour frapper un grand coup. Désireux de gagner tout de suite, les Qataris abandonnent la piste du PSG et décident de racheter Tottenham, pour rapidement en faire un grand d’Europe, dans le championnat le plus médiatisé du monde.
Donc Edinson Cavani prend du ferme
Après de gros paris sur Javier Pastore, Marco Verratti et Lucas Moura, Tottenham attire des géants du marketing comme Zlatan Ibrahimović et David Beckham. Les performances commencent à être au rendez-vous, et pour parfaire leur ligne d’attaque, les Spurs jettent 64 millions d’euros sur Edinson Cavani, le goleador du Napoli. Dans l’ombre de Zlatan, l’Uruguayen est un peu irritable. C’est dans ce contexte qu’il croise un vieil ami dans un obscur match de League Cup contre Nottingham Forest : Gonzalo Jara. Le Chilien le pourrit toute la rencontre pour le faire sortir de son match et lui cale un petit doigt dans le cul. Encore une fois. Edinson réagit au quart de tour, mais ne parvient pas à s’arrêter. Il le roue de coups en mondovision et le laisse inerte sur la pelouse de White Hart Lane. L’affaire passe au pénal, et Cavani est incarcéré pour dix-huit mois. Carrière terminée.
Par Kevin Charnay