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Pourquoi le Real va rouler la Juve
Ce samedi soir, la Vieille Dame et son vieux portier Gianluigi Buffon espèrent arrêter toutes les tentatives du Real Madrid et remporter la troisième C1 de son histoire. Mais ça n'arrivera pas. Voici pourquoi.
Parce qu’en face, Gonzalo Higuaín joue une finale
Le monde des attaquants se divise en deux catégories : Higuaín et Eder. L’un, invisible pendant tout un tournoi, entre pendant la prolongation de la finale de l’Euro, touche trois ballons et en fout un au fond. L’autre, un peu moins invisible, a trois occasions en finale, seul face au gardien, et rate le coche. La Juventus possède l’une de ces catégories d’attaquants dans ses rangs, et le Real compte bien en profiter. La tactique de Zidane est claire : laisser la balle à Higuaín, pendant que Ramos lui susurre à chaque opportunité qu’il s’agit d’une finale. Tant que l’Argentin aura le cuir dans les pieds, le danger sera écarté.
Parce que Cristiano Ronaldo va se blesser au quart d’heure de jeu
Après un début de match encourageant, l’ailier portugais s’écroule dans la surface. L’arbitre ne siffle pas malgré une semelle flagrante de Chiellini sur le tendon d’Achille de CR7. Le salaud en chef de l’équipe de la Botte a détruit le talon du Portugais. Le verdict du corps médical monté sur la pelouse est sans appel : Ronaldo ne peut pas se relever. Les supporters sentent alors le parfum de la défaite se répandre tel un Chianti Clasico renversé sur une nappe blanche. Le Madrilène sort, remplacé par Lucas Vasquez, et se transforme en adjoint de Zidane. Héros malheureux de la finale, il harangue ses troupes et encourage Zidane à tenter un coup de poker. Lors de la prolongation, alors que le score est toujours de 0-0, Karim Benzema laisse sa place à Danilo. À la surprise générale, Danilo se retrouve seul à l’entrée de la surface quelques minutes avant la fin. Buffon ne peut rien faire. Comme tout héros qui le mérite, Danilo est transféré à Lille.
Parce que Ramos
Seuls les footix sont assez aveugles pour encore affirmer que Cristiano Ronaldo est l’homme providentiel de cette saison madrilène. Le seul, le vrai, c’est Sergio Ramos. Il y a le Serge et ses tacles autoritaires, mais, surtout, le Serge et ses coups de tête à la dernière minute. Tellement prévisibles que la cote de Ramos buteur est à 1 tout rond. C’est certain : il va marquer. Que ce soit pour inscrire le but victorieux à la dernière minute ou, comme il y a trois ans, pour ramener son équipe à égalité, Ramos va sauter, et trouer Buffon. Même Gilbert Montagné le voit arriver depuis les sunlights. En plus, s’il peut se donner un prétexte pour chauffer Piqué sur Twitter, il ne se fera pas prier.
Parce leur prime donne envie
Une prime pareille, c’est comme le Red Bull : ça donne des ailes. Sans le goût chimique dégueulasse. Un million et demi par joueur, ça a le même pouvoir que Marcelo Bielsa en Ligue 1. Ça te transforme Lucas Digne en Marcelo. Quand tu as l’occasion de remporter en un match l’équivalent de quelques belles Ferrari, forcément, tu carbures à plein régime. Et tu écrases tout sur ton passage, particulièrement tous ces Italiens en costume sur leur Vespa. Même Chiellini sur son booster n’y résistera pas.
Parce que la vraie BBC vient de Madrid, pas de Turin
Barzagli, Bonucci, Chiellini ? Des vieux bons pour la casse. Elle a beau être amputée de l’un de ses membres, la BBC merengue est la seule, l’unique. Pire, des membres lui repoussent : avec Isco ressuscité par la grâce, et Marcelo divin qui transforme un ballon anodin en passe décisive plus vite que Jésus ne rompt le pain, l’attaque madrilène a plus d’un miracle dans son sac. Et ce ne sont pas les apôtres Kroos et Modrić qui vont nous contredire. En face, les Judas Higuaín et Khedira peuvent toujours courir : celui qui décidera de l’issue de la rencontre, le Ponce Pilate de Cardiff, porte le numéro 7 de la Casa Blanca.
Par Arthur Lejeune