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Pourquoi le pays de Galles va aller en finale
Pour leur première participation à l’Euro, les Gallois enchaînent les bonnes performances, ce qui leur donne le droit d’affronter le Portugal en demi-finales. Et ils ne vont pas s’arrêter là. Voici pourquoi.
Parce que les Gallois savent gagner, eux
Zéro victoire. Sur 90 minutes, les Portugais n’ont toujours pas réussi à remporter un seul match. Des nuls, des nuls et encore des nuls. Une absurdité de les voir encore là, donc. Qu’ils soient ennuyeux à mourir (Croatie, Pologne) ou renversants (Hongrie), ces scores serrés montrent en tout cas que les Lusitaniens ne maîtrisent que rarement leurs matchs (face à l’Autriche). Alors que dans l’autre camp, c’est tout l’inverse. Avec dix buts inscrits, le pays de Galles est la meilleure attaque de la compétition derrière la France (et ses cinq pions flanqués à l’Islande). Oui, la nation de Ryan Giggs prend quelques buts, oui, elle a déjà connu la défaite (contre l’Angleterre dans les dernières minutes), mais elle a mené dans chacune de ses confrontations et a remporté quatre de ses cinq rencontres. Jamais muette dans le tournoi, son attaque n’a pas besoin de prolongations ou de tirs au but pour faire parler la poudre et prendre le meilleur sur son adversaire. Une opposition de style qui va peut-être voir le football gagner.
Parce que Gareth Bale est meilleur que Cristiano Ronaldo
Même Gary Lineker les a comparés. Pendant que Ronaldo ne parvenait pas à débloquer son compteur but, lors des deux premières journées de poule, et foirait tous ses coups francs, son compère du Real trouvait la faille deux fois de cette manière. Vu qu’il n’a pour le moment pas le droit de se charger des coups de pied arrêtés à Madrid, Bale aura à cœur de montrer que les choses doivent changer.
Update….Ronaldo: no goals from 36 free kicks in major tournaments. Bale: 2 goals from 3 free kicks in major tournaments.
— Gary Lineker (@GaryLineker) 18 juin 2016
Si CR7 s’est réveillé depuis, avec deux goals salvateurs contre la Hongrie et une action de grande classe face à la Croatie, son pseudo pote est dans une forme resplendissante, en témoignent ses matchs et ses trois pions. Et si Bale a assuré que ce n’était pas « un duel entre deux joueurs, mais entre deux nations, donc entre onze joueurs de chaque côté » , son entraîneur a bien pris le soin de promettre que « toute amitié devra attendre la fin du match » . Il sera alors temps de consoler son collègue et de lui faire sécher ses larmes.
Parce qu’Aaron Ramsey ne peut pas partir comme ça
75e minute au stade Pierre-Mauroy. La balle vient toucher la main de Ramsey, auteur de deux passes décisives et meilleur joueur de son équipe dans ce quart de finale opposant sa nation à la Belgique. Le milieu de terrain le sait : la biscotte qu’il reçoit pour cette faute – pas vraiment intentionnelle – est la deuxième de son tournoi. Il ne pourra donc pas participer à la demi-finale. Dur. Sévère. Triste. Injuste. Impossible de ne pas le revoir dans la compétition. Rien que pour lui, ses coéquipiers vont se bouger et lui offrir une finale où il pourra de nouveau faire parler son talent. Les Gallois doivent bien ça à celui qui est impliqué dans cinq des huit derniers buts de son pays. Et non, l’ovation reçue à la 89e minute de jeu lors de son remplacement ne suffit pas.
Parce que la Grèce a besoin d’un successeur
Mai 2016 : « Ma confiance est au plus haut, spécialement après avoir gagné la Ligue des champions. Je suis impatient de disputer l’Euro. Tout le monde sera en forme et j’espère que nous pourrons le faire(…)Deux trophées en quelques mois ! » Fin juin 2016 : « On est venus en France pour gagner. Pas pour disputer quelques matchs au premier tour, mais pour gagner l’Euro. C’est le but, et tout le monde le sait. » Gareth Bale n’a jamais changé son fusil d’épaule : les Dragons sont là pour aller au bout. Et le plus beau, c’est que ce serait quand même une sacrée surprise si cela se produisait. Or, depuis que la Grèce s’est adjugée contre toute attente le titre en 2004, beaucoup attendent qu’un nouvel outsiderreparte avec la coupe, mais avec la manière cette fois. Histoire qu’on parle un peu moins du sacre un chouïa dégueulasse d’Otto Rehhagel, et qu’on puisse montrer que, gagner en jouant au ballon, c’est possible. Même si on n’est pas favoris. Avouez que ça aurait quand même plus de gueule.
Parce que Pepe est diminué
S’il y en a un qui n’a rien à se reprocher, malgré la collection de matchs nuls de son équipe, c’est bien lui. Depuis le début du tournoi, Pepe est juste immense. Patron incontesté de sa défense, pas mauvais dans la relance et imprenable au duel, l’arrière central est sûrement au top de sa carrière. Oui, mais voilà : Pepe a déjà 33 ans et il ne peut plus enchaîner au plus haut niveau comme un gosse de 20 piges. En début de semaine, le Portugais a ainsi ressenti une douleur à la cuisse et a même été considéré un temps comme incertain. S’il sera bien présent sur le pré, le numéro 3 ne devrait toutefois pas être à 100 %. Or, pour contrôler un Hal Robson-Kanu en chaleur, cela risque de ne pas être suffisant. Au moins, il aura une bonne raison de simuler.
Par Florian Cadu