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Pourquoi le maintien de Fillon va pousser Wenger à démissionner
Dimanche, François Fillon a une nouvelle fois affirmé qu’il ne renoncerait pas à la course pour la présidentielle. Une décision qui pourrait conduire à l’émergence d’un plan alternatif et à la démission d’Arsène Wenger. Voilà pourquoi.
François Fillon fait de la résistance…
Le 5 mars 2017 fera date, le tableau avec. Paris, le Trocadéro, une pelouse transformée en gadoue, un temps pourri, des drapeaux qui s’agitent, des badges #FillonOuRien histoire d’afficher un côté PNL et donc le tribun François Fillon qui continue de servir sa défense dans sa cape d’indestructible sous la pluie. Que raconte-t-il ? Qu’il n’est « pas du tout enfermé » qu’il n’est « pas du tout autiste » et qu’il écoute ce qu’il se raconte autour de lui. Son objectif : « Convaincre mes amis que le projet que je propose est le seul capable de redresser le pays. » Fillon ne va donc pas quitter le navire qui vogue vers une présidentielle indécise. Le lendemain matin, Alain Juppé confirme « une bonne fois pour toutes » qu’il ne prendra pas la suite du chantier et en profite pour glisser une droite à « l’obstination » de l’homme qui l’a battu sur le ring fin novembre. Après tout, pourquoi Fillon poserait-il les gants vu que Pénélope a expliqué dimanche dans les colonnes du JDD qu’elle a effectué « des tâches très variées » pour son mari. La résistance continue.
… Donc Nicolas Sarkozy retourne dans son laboratoire…
La plaie est ouverte, la droite s’entretue et les divisions se multiplient. Au milieu de la tempête, les réunions s’enchaînent. La solution d’une candidature parallèle est favorisée et un seul nom ressort. Le sauveur doit revenir, ses fanzouzes le supplient, alors Nicolas Sarkozy annonce dans un communiqué publié sur Facebook sa candidature à l’élection présidentielle : « Face à la crise que connaît actuellement ma famille politique, je me dois, en tant qu’ancien chef de l’État, de répondre à votre appel pour rassurer le peuple français. Je suis le seul en mesure de rassembler. Le combat commence dès maintenant. » Le maître redescend de son vaisseau pour sauver la galaxie, récupère tous les parrainages nécessaires en quelques jours et voilà donc la preuve définitive qu’il n’y a d’amis en politique. Le dernier round Fillon-Sarkozy aura donc lieu. Et c’est la duchesse de Neuilly qui fait briller ses canines.
… Donc Baroin quitte les bras de Fillon…
Comme attendu, la candidature alternative de Sarkozy est une respiration pour tous les déçus de Fillon. Mieux, l’ancien président recueille le soutien du caméléon Baroin avec qui il claque un dîner le soir de la défaite d’Arsenal contre le Bayern (1-3). En bons amateurs de foot, la paire débat sur la situation d’Arsène Wenger dont l’avenir semble bouclé après ce revers. La presse anglaise s’excite de nouveau, balance un Dirty Papy en titre au lendemain de l’élimination des Gunners alors qu’Alexis Sánchez n’hésite pas à flinguer son entraîneur en zone mixte après la rencontre, histoire d’empirer la situation. Quatre jours plus tard, Arsenal est séché par Lincoln (1-2) en FA Cup.
… Donc Michèle Laroque revient au Parc des Princes…
Pendant ce temps, le PSG va toujours aussi bien. Le Barça a été éliminé en C1, Lorient s’est fait marcher dessus en Ligue 1 et la réception de l’OL le 19 mars est une belle occasion pour se prendre une belle cuite en famille. Nicolas Sarkozy en profite donc pour lever une coupe dans le carré VIP à la mise en examen des sourcils épais de Fillon. Avec lui, François Baroin s’agite et danse avec Michèle Laroque face à la démonstration parisienne. Michel Aulas tweete : « Tsssss… et après on vient me parler d’indécence. #vipères » . Le couple est habitué du Parc, Nasser al-Khelaïfi décide donc de l’inviter au dîner annuel de la Fondation PSG qui a lieu quelques jours plus tard. Le tout avec un Nicolas Sarkozy qui renfile son masque de Gargamel. Son plan est en route.
… Donc Nasser al-Khelaïfi l’invite à dîner…
Sauver la France, oui, mais quitte à lâcher une dernière danse, Sarkozy veut le faire avec les finitions. Sous sa cape, le Nicolas de Nagu-Bocsa rêve d’un gros coup. Alors, au dîner de la Fondation PSG, l’ancien président souhaite faire de Nasser son pion : « Nasser, j’ai besoin de toi. Il faut qu’on organise une rencontre avec Arsène. Je peux lui offrir une porte de sortie par le haut. Tu es le seul capable de le charmer. Alors s’il ne veut pas devenir ton entraîneur, il peut devenir le mien. » Une semaine plus tard, Wenger est convoqué au stade de l’Aube de Troyes où Baroin a ses entrés en tant qu’ancien maire. L’histoire se décidera donc lors d’un Troyes-Orléans. Sexy et décisif.
… Donc Arsène Wenger démissionne et devient Premier ministre
Car lors de ce rendez-vous, Nicolas Sarkozy arrive à convaincre Arsène Wenger de tout plaquer pour plonger dans ses bras. Le deal est le suivant : attendre l’entre-deux tours, voir le résultat du sauveur et laisser ensuite le technicien français préparer sa sortie. Le 30 avril, Arsenal chute lourdement à Tottenham (1-4) et Wenger annonce en conférence de presse qu’il quittera ses fonctions « dans les prochains jours » pour « écrire l’histoire » . Première secousse. Le 7 mai, deuxième secousse : Nicolas Sarkozy danse à travers la vitre du Fouquet’s et fait tourner sa cravate de nouveau président de la République. Le messie est de retour avec une nouvelle retentissante : Arsène Wenger sera son Premier ministre, Thierry Henry son nouveau ministre des Sports. La première mesure de l’Alsacien est simple. Reconstruire un nouveau palais à la hauteur de Nicolas Sarkozy, soit un investissement massif et plusieurs années de récession. Classique Wenger, le Sarkozy Palace sortira de terre trois ans plus tard. Fou.
Par Maxime Brigand