- Jeux olympiques (H)
Pourquoi le foot à 5 doit-il remplacer le foot à 11 aux JO ?
Grotesque, l’élimination de l’équipe de France olympique est d’abord symptomatique des maux du football masculin à 11. Face à l’absence d’intérêt de la discipline aux JO, le temps du foot à 5 a sonné. Beach soccer, futsal ou five, les possibilités sont nombreuses et déjà plus adaptées aux Jeux.
Parce qu’on bouffe déjà du foot à 11 le reste de l’année
« Lundi des patates, mardi des patates, mercredi des patates… » Eh bien avec le foot à 11, c’est pareil. Du dernier match de Premier League le lundi soir, en passant par le combo Ligue des champions-Ligue Europa, puis le début des hostilités le vendredi soir avant le bouquet final le week-end, le foot à 11 est omniprésent. De quoi ravir les amoureux du ballon rond. Cependant, il faut tout de même reconnaître au break estival son côté bénéfique. Pour les joueurs, d’abord, qui ont eux aussi le droit de souffler au milieu d’une année qui ressemble de plus en plus à un interminable marathon. Et puis pour les supporters, ensuite. Car au lieu de s’endormir sur leur serviette de plage devant les matchs de préparation de leurs clubs préférés, ceux qui font vivre ce sport devraient avoir le droit de nourrir leur curiosité en découvrant de nouvelles disciplines.
Parce que c’est la saison des five entre potes
Qui dit Jeux olympiques d’été, dit fin de saison des clubs amateurs et donc des entraînements. Voici donc venu le moment de ressortir sa vieille paire de baskets pour taper dans le ballon sur le bitume du quartier, ou même pieds nus à la plage entre une sieste et une baignade dans les eaux fraîches de la Bretagne. C’est donc le timing idéal pour mater du beach soccer ou du futsal afin d’impressionner ses potes en reproduisant les gestes de Ricardinho.
Parce qu’il faut que ce soit plus court et spectaculaire
Rien à voir avec les demandes d’Andrea Agnelli. Mais avouez que se poser une heure et demie devant sa télé pour mater un seul match, ce n’est pas l’esprit JO. Surtout lorsqu’on assiste à un vieux 0-0. À l’inverse, le beach soccer, le futsal, le five ou même le sixte semblent être plus adaptés au format olympique. Entre les retournés acrobatiques à tout bout de champ, les grigris dans des trous de souris ou les frappes du milieu de terrain, ils ont tous l’avantage de proposer du spectacle. Et puis, soyons honnête, les vrais amoureux des JO optent pour le multiplex sports de France 2. Des mi-temps de 12 minutes, 25 au maximum, c’est l’idéal pour suivre le match en entier, tout en zappant à la mi-temps afin de ne pas louper la nouvelle médaille française en judo.
Parce que la nouveauté, c’est rafraîchissant
Le charme des JO, c’est aussi les nouveaux sports olympiques introduits lors de chaque édition. Cette année, le CIO offre ses premières médailles au surf, au karaté, au skate et à l’escalade. L’idée derrière est simple : toucher un public plus jeune et rester à la page. Dans la même veine, le basket 3×3, nouvelle épreuve olympique, a fait une apparition remarquée. Alors, pourquoi pas le foot 5×5 ? Le concept est sensiblement le même : une discipline urbaine populaire, boostée par la construction de mini-terrains publics où on joue autant au basket… qu’au foot.
Parce que le foot masculin à 11 a la flemme olympique
Qui pourrait citer les trois derniers vainqueurs du tournoi olympique masculin ? A part l’épopée nigériane de 1996 ou celle du Cameroun quatre ans plus tard à Sydney, les médaillés d’or tombent souvent dans l’oubli. Et pour cause, le football est clairement une discipline isolée aux Jeux. La faute à une compétition qui démarre avant même le gong de la cérémonie d’ouverture car le calendrier est trop chargé, à la FIFA qui refuse d’intégrer la compétition dans son calendrier et donc minimise son importance, au refus des clubs de lâcher leurs meilleurs joueurs, et logiquement au niveau de jeu globalement décevant. Alors certes, André-Pierre Gignac nous a rappelé que les JO restaient avant tout un rêve de gosse pour les pros. Mais ça pourrait être sympa de partager un peu le gâteau en laissant d’autres joueurs vivre, au moins une fois dans leur vie, une parenthèse enchantée, non ? Voir des mecs peu connus du grand public qui dorment, mangent et respirent JO verser une larme au moment d’enfiler leur médaille d’or autour du cou, c’est bien à cela que l’on veut assister à Paris en 2024.
Par Tara Britton