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Pourquoi le Brésil ne jouait-il plus en blanc ?

par Steven Oliveira
Pourquoi le Brésil ne jouait-il plus en blanc ?

Organisateur de la Copa América 2019, le Brésil jouera son match d'ouverture face à la Bolivie avec un maillot blanc sur les épaules. Une première depuis le 16 juillet 1950 et une « finale » de Coupe du monde perdue face à l'Uruguay au Maracanã.

Alors que le Brésil s’apprête à accueillir cet été la 46e édition de la Copa América, la Fédération brésilienne de football (CBF) a dévoilé ce mardi les tuniques que porteront les Auriverdes. Si les deux premiers jeux de maillots – jaunes et bleus – font dans le classique, le troisième sort du lot avec une couleur blanche et un style rétro. Un maillot de toute beauté censé rendre hommage aux 100 ans de la première victoire du Brésil en Copa América (1-0 face à l’Uruguay). C’est en tout cas l’idée de Gilberto Ratto, le directeur marketing de la CBF : « Le Brésil a organisé la Copa América il y a 100 ans, et chez lui il a appris au monde entier à respecter une chose : son maillot. Si nous louons aujourd’hui le jaune et le vert, nous devons également nous souvenir de celui qui a ouvert la voie à la consécration de notre équipe nationale. » C’est donc en blanc que le Brésil disputera son match d’ouverture face à la Bolivie à l’Estádio do Morumbi de São Paulo. Une première depuis le 16 juillet 1950.

Souviens-toi l’été 1950

Retour en 1950. Alors que la Seconde Guerre mondiale s’est terminée sur une victoire des Alliés, la Coupe du monde peut reprendre ses droits après douze ans d’absence. Et c’est au Brésil que cette quatrième édition a lieu. Une édition que l’organisateur et son attaquant Ademir (8 buts) écrasent de toute leur classe. Après une première phase de poules terminée avec deux victoires contre le Mexique (4-0) et la Yougoslavie (2-0) et un nul face à la Suisse (2-2), le Brésil s’attaque à la poule finale. Là encore, tout se passe bien, puisque la Seleção écrase la Suède (7-1) et l’Espagne (6-1). Le dernier match face à l’Uruguay fait donc office de finale.

C’est donc dans leur tunique blanche, qui colore le Brésil depuis 1919, que les partenaires du capitaine Augusto foulent la pelouse du Maracanã. Un stade dans lequel près de 200 000 supporters sont présents pour assister au sacre annoncé des Auriverdes, qui ont seulement besoin d’un match nul pour soulever le trophée Jules Rimet. Tout commence parfaitement pour les Brésiliens qui ouvrent le score au retour des vestiaires par Friaça. Sauf que l’impensable va se produire, et Alcides Ghiggia va entrer dans la légende. Une passe décisive pour Juan Alberto Schiaffino puis un but, et voilà l’ailier uruguayen qui s’en va offrir la seconde Coupe du monde à la Céleste. Un cauchemar pour le peuple brésilien qui souffre encore de ce que le pays appelle le Maracanazo.

Aldyr Garcia Schlee, le plus uruguayen des Brésiliens

Au Brésil, les coupables sont vite ciblés : le portier Barbosa et la couleur blanche du maillot, jugée maudite. Et la réponse ne se fait pas attendre. Barbosa démarre alors sa nouvelle vie avec l’étiquette d’ennemi public n°1. De leur côté, le journal Correio de Manhã et la CBF organisent en 1953 un concours pour dessiner le nouveau maillot du Brésil. Un maillot que le président de la Fédération, Rivadávia Correa Mayer, veut plus patriotique et proche des couleurs du Brésil. Alors âgé de 19 ans, un certain Aldyr Garcia Schlee remporte le concours et décroche notamment un stage de trois mois dans la rédaction du journal. Son maillot ? Une tunique jaune avec un col et des manches verts, un short bleu et des chaussettes blanches. Un ensemble jugé « harmonieux » par les jurés.

Ironie du sort, si le passeport d’Aldyr Garcia Schlee est bien brésilien, cet écrivain-dessinateur ne jure en réalité que par la Céleste. Il est en effet né à Jaguarão, à l’extrémité sud du Brésil et à un pont de l’Uruguay. Pas étonnant, donc, qu’Aldyr Garcia Schlee se permette de dire aux joueurs brésiliens, qu’il a l’honneur de rencontrer dans la foulée de sa victoire au concours, que « ce sont des vauriens, des ivrognes, des coureurs de jupons » . Décédé le 15 novembre 2018, à une semaine de son 84e anniversaire, Aldyr Garcia Schlee ne pourra donc pas voir le Brésil retrouver sa couleur blanche d’antan. Une couleur qui pourrait de nouveau vite disparaître en cas de mauvais résultat face à la Bolivie.

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