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Pourquoi l’Atlético de Madrid va remporter la C1
Pour la deuxième fois en trois ans, la finale de la Ligue des champions opposera le Real Madrid à son rival citadin rojiblanco. Si la première rencontre au sommet avait tourné en faveur de la Maison-Blanche, celle-ci sera pour la bande du Cholo Simeone. Voilà pourquoi.
Parce que la tercera est toujours la bonne
En Espagne, la tradition veut que le grand champion continental soit le Real Madrid. 10 titres en 60 éditions de C1, ça prend beaucoup de place dans le musée du club, et la moisson des Blancos pourrait encore s’agrandir. Oui mais voilà, cette fois-ci, l’Atlético de Madrid est qualifié en finale de C1 pour la troisième fois de son histoire. Les Colchoneros devancent ainsi le FC Valence, bloqué à deux rendez-vous manqués, en 2000 et 2001. En vérité, la troisième finale de C1 pour un club espagnol s’est toujours bien passée. La preuve : en 1958, le Real Madrid dispute déjà sa troisième finale de C1, face à l’AC Milan, et soulève le trophée. Idem pour le FC Barcelone, vainqueur de la C1 en 1992 face à la Sampdoria, après deux finales perdues contre Benfica en 1961 et le Steaua Bucarest en 1986. Un exemple dont l’Atlético peut se servir ce soir. Pour être le troisième club espagnol vainqueur de la Ligue des champions d’une part, et de l’autre, pour faire mentir toute la planète sur sa réputation de froussard face à la dernière marche.
Parce que Griezmann file vers le Ballon d’or
Il court, il court, le furet. Enfin, il courait. S’il s’est assagi sur sa coupe de cheveux, Antoine Griezmann avale les kilomètres et marque les esprits, qui plus est dans les matchs couperets. Le match retour contre le Barça en avril dernier ? Un doublé pour inverser la tendance. Le match retour contre le Bayern début mai ? Le fameux but à l’extérieur. Diego Simeone poursuit dans l’éloge : Toto possède un poids aussi grand dans son équipe que la MSN du Barça. Alors autant le dire, Griezmann est fin prêt pour remporter le titre suprême, puis enchaîner sur un Euro taille patron. Besoin de plus d’expérience ? Les pleurs après la défaite, c’était en 2014 contre l’Allemagne. Deux ans plus tard, son mental s’est fortifié, son influence est décuplée. Avec le forfait de Benzema, Griezmann possède toutes les cartes en main pour avoir le charisme du leader. Après Raymond Kopa en 1958, Michel Platini en 1983, 1984 et 1985, Jean-Pierre Papin en 1991 et Zinédine Zidane en 1998, Antoine Griezmann sera donc Ballon d’or en 2016, devant Lionel Messi et Luis Suárez. Ah, au fait, qui avait marqué le seul but du match lors du dernier derby madrilène ?
Parce que le Real Madrid se croit en Ligue Europa
Il faut bien le dire, le parcours des Matelassiers pour parvenir jusque Milan relève d’une sacrée bataille. Après être sortis premiers d’une poule composée des champions du Kazakhstan, de Turquie et du Portugal (Astana, Galatasaray et Benfica), l’Atlético de Madrid a vaincu le PSV Eindhoven, champion des Pays-Bas, après les tirs au but, le FC Barcelone, champion d’Espagne et grandissime favori, puis le Bayern Munich, champion d’Allemagne tout aussi gourmand sur la scène continentale. Un parcours étoilé digne d’un futur vainqueur de la C1.
Et le Real Madrid dans tout ça ? Un parcours plus du domaine de la Ligue Europa que de la vraie cour des grands. Vainqueur de Malmö, du Shakthar Donetsk et du Paris Saint-Germain en poule (16 points sur 18 possibles, différence de +16), le Real s’est ensuite amusé contre l’AS Rome (2-0, 2-0), fait très peur contre Wolfsburg (0-2, 3-0), puis contenté d’un score petit bras face au bizut du dernier carré, Manchester City (0-0, 1-0). Très clairement, il y a un gouffre entre le mérite de l’un et l’opportunisme de l’autre. Et pas besoin de faire un dessin supplémentaire…
Parce que c’est mathématique
Parfois, il ne faut pas chercher plus loin qu’un bon vieux tableau noir, une craie et des calculs mentaux (ou un peu moins mentaux, enfin avec une calculette quoi). Voilà donc la preuve irréfutable que l’Atlético de Madrid va remporter la Ligue des champions ce samedi soir.
Parce que Diego Simeone est un homme ponctuel
Diego Simeone aime la discipline, certes, mais il aime aussi la numérologie. Et le chiffre 6 a une signification toute particulière pour lui. En 1986, à 16 ans et demi, il intègre pour la première fois le groupe pro de Vélez Sársfield, pour faire ses premiers pas quelques mois plus tard. Dix ans plus tard, en 1996, il remporte les premiers trophées de club de sa carrière : le doublé Coupe-championnat avec l’Atlético de Madrid. Dix années s’écoulent à nouveau, 2006, et hop, le Cholo remporte son premier trophée en tant qu’entraîneur : un championnat argentin d’Apertura avec Estudiantes. 1986, 1996, 2006. Vous voulez la suite ? 2016, vainqueur de la C1 avec l’Atlético. 2026, champion du monde sur le banc de l’Argentine.
Par Antoine Donnarieix, avec Éric Maggiori