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- Slovaquie-Allemagne
Pourquoi la Slovaquie va sortir les Allemands
L'Allemagne arrive en grandissime favori pour défier la Slovaquie. Et pourtant, les coéquipiers de Marek Hamšík vont créer l'exploit en se qualifiant pour les huitièmes de finale. Voici pourquoi.
→ Parce qu’elle a déjà prouvé qu’elle pouvait les battre
Il y a un mois maintenant, l’Allemagne commençait sa préparation pour l’Euro 2016 en se mesurant à la Slovaquie. Et contre toute attente, sous la pluie, à Augsburg, le rapport de force a basculé en faveur des visiteurs. Alors certes, l’équipe alignée par Joachim Löw, en 3-5-2, avec pas mal de remplaçants habituels, avait tout du onze expérimental. Mais n’empêche que la Slovaquie a su rester solide et a même décroché une victoire presque tranquille (3-1). Menés d’entrée 1-0, les Slovaques ont su faire le dos rond, laisser passer les occasions allemandes, et piquer en retour en inscrivant trois buts. Alors ce samedi soir, les Slovaques auront un début d’idée sur la tactique à adopter pour battre l’Allemagne.
→ Parce que Marek Hamšík
D’ailleurs, dans ce match amical, c’est Marek Hamšík qui avait sonné la révolte en inscrivant le premier but slovaque. Et depuis le début de l’Euro, la star de la sélection assume parfaitement son rôle, en atteste son but sublime inscrit contre la Russie. Le maître à jouer de la Slovaquie est toujours aussi juste techniquement, et surtout, il semble habité par une force et une motivation à toute épreuve. Ses célébrations de but, bouche très grande ouverte, gorge déployée, le prouvent bien. « Je préfère affronter l’Allemagne que l’Espagne » , expliquait-il après le match contre l’Angleterre, comme pour montrer qu’il n’a pas peur. La crête la plus folle d’Europe a rarement paru aussi forte et décisive.
→ Parce que l’Allemagne est trop confiante
Malgré les apparences, le parcours de l’Allemagne jusqu’ici est loin d’être convaincant. Déjà avertis par une préparation en demi-teinte, les hommes de Joachim Löw n’ont pas dégagé la même impression que d’habitude. Le mode rouleau-compresseur est bien loin. Si le premier match a été relativement tranquille (et encore) face à de très faibles Ukrainiens, la suite s’est révélée beaucoup plus compliquée. Impuissants contre la Pologne, les Allemands auraient même pu perdre si Milik avait été un peu plus réaliste. Enfin, dans le dernier match, face à de modestes Nord-Irlandais, le manque de réalisme a été criant. Il y a quelques mois, cette Allemagne-là en aurait passer minimum quatre à l’Irlande du Nord. Et pourtant, aucune remise en question ne semble au goût du jour. Attention à la grosse claque.
→ Parce que Thomas Müller n’est pas dedans
Aucun but en préparation. Aucun but pendant la phase de poules. Aucun but dans un Euro. Non, ce ne sont pas les statistiques de Lukas Podolski, mais celles de Thomas Müller, habituellement le joueur symbole de la gagne allemande. Sur son côté droit, sans Philip Lahm pour prendre le couloir et lui permettre de dézoner où il veut, les qualités du joueur du Bayern Munich semblent annulées. Et l’Allemagne ne peut pas gagner sans les buts de raccroc de Thomas.
→ Parce qu’il est temps qu’on assiste à une vraie surprise
Dans un Euro à 24 où quatre troisièmes sur six ont un billet pour les huitièmes, il est difficile d’assister à une mauvaise surprise pour les grosses nations. Certes, le Portugal a failli passer à la trappe. Mais finalement, les coéquipiers de CR7 sont toujours là. Certes, la Croatie a battu l’Espagne. Mais ça n’a pas eu de conséquences catastrophiques pour les hommes de Vicente del Bosque, malgré un tableau final plus compliqué. Alors, cette année, c’est l’Allemagne qui va être le premier gros à tomber face à une nation plus modeste. Chacun son tour, merde.
→ Parce que Martin Škrtel est pressé d’en découdre avec Mats Hummels
14 avril dernier, quart de finale retour de la Ligue Europa. Liverpool accomplit un véritable exploit en sortant le favori de la compétition, le Borussia Dortmund de Mats Hummels. Et avec la manière, qui plus est. Menés 3-1 depuis l’heure de jeu, les Reds finissent par l’emporter 4-3, et ce, grâce à leur charnière centrale, Mamadou Sakho et Dejan Lovren, auteurs des deux derniers buts. Un homme sur le banc tire la gueule, Martin Škrtel, mis de côté par son coach allemand pour faire de la place aux deux héros de la soirée. Cette fois-ci, Lovren et Sakho ne participent même pas à l’Euro, et Škrtel a l’opportunité de prouver à Jürgen Klopp que lui aussi, il peut éliminer Mats Hummels à lui tout seul. Gare au coup de tête sur corner à la 89e minute.
Par Kevin Charnay