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Pourquoi la prolongation de Draxler est un bon signe pour le PSG
Ce lundi, le PSG annonce la prolongation de Julian Draxler jusqu'en 2024. Une demi-surprise pour celui qui était annoncé partant certain - en fin de contrat en juin - avant l'arrivée de Mauricio Pochettino, mais qui peut augurer une évolution positive à Paris : ne plus traiter la majorité des joueurs comme des produits à usage unique.
Janvier 2017, le PSG claque plus de 40 millions d’euros pour arracher Julian Draxler à Wolfsburg. À 23 ans, le milieu offensif est une recrue prometteuse : régulier en équipe d’Allemagne, champion du monde 2014 et une qualité technique au-dessus de la moyenne. Les premières sorties du joueur formé à Schalke 04 sont enthousiasmantes avec quelques buts et des gestes de classe. Avant que sa situation ne se détériore dès la saison suivante, soit parce que son inconsistance devient trop constante, soit parce qu’il joue parfois dans un rôle de relayeur pour lequel il n’est pas taillé. Et comme beaucoup d’autres depuis que l’ère QSI a débuté à Paris, Julian Draxler est rapidement classé dans la catégorie des flops par un public parisien trop habitué à ce que son club signe de gros chèques avant de brader ses joueurs ou de les voir partir libres.
Aimons les intermittents du spectacle
Normalement, l’Allemand aurait dû appartenir à cette seconde catégorie, son profil d’international à plus de 50 sélections et son confortable salaire limitant ses portes de sortie depuis plusieurs mercatos. Et si Draxler était parti libre en juin, la question se serait posée de savoir s’il s’agissait d’une bonne affaire – libération de masse salariale – ou d’un énième fiasco industriel. Lequel aurait incombé autant au milieu qu’à un club qui ne sait faire évoluer un contexte où les éléments sous contrat sont sur la sellette à la moindre baisse de régime, où les entraîneurs ne s’installent pas, mais ont le temps de griller quelques cerveaux, que ce soit en les mettant au placard ou à un poste qui n’est pas le leur…
Oui, on parle du choix de mettre Danilo en défense centrale. En plus de 170 matchs à Paris depuis janvier 2017, Draxler a claqué 24 buts et 39 passes décisives. Pas de quoi revendiquer un Ballon d’or, ni même un statut de titulaire indiscutable. Mais pas de quoi non plus cataloguer le milieu offensif comme un imposteur. Au pire, la dénomination d’intermittent du spectacle lui siérait mieux. Avant l’arrivée de Mauricio Pochettino, le PSG était prêt à le laisser filer libre, lui qui est toujours sélectionné en équipe d’Allemagne, lui dont Arsenal avait étudié le profil et pour lequel le Bayern Munich avait proposé un salaire légèrement supérieur à ce que lui offrait le club de la capitale.
From Mauricio Pochettino with love
Draxler a bénéficié d’un revirement de situation, et c’est a priori une bonne nouvelle pour le PSG. D’une part parce que l’Allemand, quoi qu’en disent ses détracteurs, reste un excellent joueur sur le plan technique, capable, quand il est en confiance, de sortir des gestes de classe et de faire la différence. D’autre part, parce que sa prolongation est un choix fort de Mauricio Pochettino, un entraîneur qui ne l’a pas choisi, mais qui a décidé de lui tendre la main. Le signe, il faut l’espérer pour les Parisiens, d’une gestion des ressources humaines un peu moins expéditive et plus bienveillante qu’elle ne l’a été jusqu’à présent.
Car le football est un sport où les fluctuations de forme existent et face auxquelles les joueurs ne sont pas égaux. Mais le football est aussi un sport qui ne se perd pas grâce à des joueurs sans faille façon Marquinhos, mais qui se gagne aussi avec des joueurs imparfaits qui font la différence, façon Draxler. Des joueurs qui ont parfois besoin d’indulgence ou simplement de temps. En prolongeant Julian Draxler, Mauricio Pochettino a décidé de donner sa confiance à un joueur dont il connaît les limites – le volume de jeu et le travail défensif en sont deux criantes -, mais dont il apprécie aussi les solutions qu’il offre sur le plan de la créativité offensive. Une signature qui ne changera peut-être pas la vie du PSG dans la même proportion que le prochain choix de carrière de Kylian Mbappé, mais qui augure un PSG peut être plus serein.
Par Nicolas Jucha