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Pourquoi la Juventus va battre le Napoli
Au match aller, Naples s'était imposé 2-1 grâce à Higuaín et Insigne. À l'époque, la Juve était 13e et en reconstruction. Presque cinq mois plus tard, elle est seconde et vient d'enchaîner quatorze victoires consécutives en Serie A. Alors ce samedi, c'est certain, le vainqueur sera bianconero.
Parce qu’à Turin, c’est le Scudetto ou rien
Dirigeants et tifosi le savent mieux que quiconque : face au Bayern, la qualification n’est pas impossible, mais sera très difficile à aller chercher. Partant de ce principe, et sachant que le club s’est profondément remodelé après les départs de Pirlo, Tévez et Vidal, l’objectif de la saison est surtout de conserver le Scudetto une année supplémentaire. Or, ce qui semblait impossible après un début de saison calamiteux, est désormais à portée de main. Comme le disait Pogba cette semaine à la presse : « Nous n’avons jamais douté du fait qu’on ferait une grande saison. » Mais alors qu’une élimination face à l’ogre bavarois serait pardonnable, un échec dans la course au titre le serait, en revanche, beaucoup moins. Et quand on connaît la philosophie du club présidé par Andrea Agnelli, on imagine mal l’équipe et les tifosi se satisfaire d’une place de second. Tandis que le Napoli, lui, est davantage coutumier du fait.
Parce que Dybala est en feu
Certes, le collègue argentin d’en face n’est pas ridicule non plus avec ses 24 pions en 24 matchs. Néanmoins, Paulo Dybala possède un truc en plus qui s’appelle l’insolence de la jeunesse. Avec ses 13 réalisations en Serie A (16 toutes compétitions confondues) et le niveau affiché depuis plusieurs mois, il y a fort à parier que La Joya va faire vivre un enfer à Pepe Reina et ses sbires. D’autant que lorsqu’il ne marque pas, le gamin endosse à merveille le costume de passeur décisif (déjà huit cette saison). C’est simple, sur ses trois dernières confrontations face au Napoli (une avec la Juve, deux avec Palerme), Dybala a offert trois buts. Ajoutez à cela son impact sur le jeu, sa vitesse d’exécution, sa faculté à provoquer le danger et à se projeter vers l’avant, et vous pouvez être certain que des occasions, La Joya en aura. Tout en rappelant que depuis que Mandžukić est blessé, son entente avec Álvaro Morata s’améliore de jour en jour.
Parce que jamais 14 sans 15
On a beaucoup parlé de la remontée folle des Turinois, moins de cette incroyable série de 14 victoires consécutives en championnat. C’est simple, il s’agit tout simplement de la plus belle série en Europe cette saison. Pour voir la Vieille Dame faire autre chose que gagner, il faut remonter au 28 octobre dernier et à la défaite 1-0 sur la pelouse de Sassuolo. Depuis cette date, et en jouant pratiquement tous les trois jours, la Juventus n’a rien connu d’autre que la victoire, si ce n’est ce petit accroc indolore en Ligue des champions face à Séville (1-0). Car si les Bianconeri ont démarré la saison de manière catastrophique, se retrouvant même 15es après six journées, personne ne s’attendait à un retour aussi tonitruant à partir de novembre. Pour sa deuxième année sur le banc turinois, Max Allegri aura réussi à entrer dans l’histoire en dépassant les douze victoires de rang d’Antonio Conte en 2013/2014. Alors franchement, avoir fait tout ce chemin pour ne pas enchaîner face au leader, à quoi bon ?
Parce que Naples a toujours perdu au Juventus Stadium
Les Partenopei ont beau avoir eu la peau du zèbre récemment (pas plus tard qu’au mois de septembre), ils n’ont tout simplement plus gagné à Turin depuis le 31 octobre 2009. À l’époque, la Juve jouait encore avec David Trezeguet et Sebastian Giovinco en attaque (les deux avaient d’ailleurs marqué), mais n’avait pu éviter la défaite face au puissant Napoli de Walter Mazzarri. Ce soir-là, les Azzurri s’étaient imposés 3-2 grâce à un doublé de Marek Hamšík et un troisième but de Jesús Dátolo. Oui mais voilà : à l’époque, le Juventus Stadium n’avait pas encore vu le jour et les Napolitains étaient donc venus gagner au petit Stadio Olimpico de Turin. Mais depuis que la Vieille Dame accueille au Juventus Stadium, le bilan est très compliqué pour les partenaires de Gonzalo Higuaín. Sur les quatre déplacements effectués par Naples au Juventus Stadium depuis son inauguration, la Juve l’a tout simplement emporté quatre fois, avec un score total de 11-1 en sa faveur. Quant à Sarri, l’an passé, il est venu perdre 2-0 avec Empoli. Les stats ne mentent jamais.
Parce que Lemina revient et va planter son deuxième but en deux matchs contre Naples
Il l’a répété sur Twitter le 26 janvier : tout se passe vraiment très bien pour lui à la Juve. Pour ceux qui doutaient de ses capacités à jouer et à s’imposer dans un club comme celui-ci, le début de saison de Mario Lemina a fait taire les médisants. Aligné dès la deuxième journée par Allegri en lieu et place de Claudio Marchisio (blessé), l’ancien Merlu a enchaîné les bonnes prestations jusqu’au retour du Petit Prince et cette blessure au genou qui l’a handicapé tout l’hiver. Mieux, il s’est même offert son premier but en bianconero le 26 septembre lors de la défaite des siens (2-1) au San Paolo. À présent remis d’aplomb, on imagine tout à fait le Franco-Gabonais entrer à l’heure de jeu à la place de Stefano Sturaro, un peu court physiquement. Après quelques ajustements tactiques, Mario finit par trouver ses marques entre Paul Pogba et Claudio Marchisio. Alors que le score est de 1-1, Lemina profite d’un cafouillage et d’une relance hasardeuse de Koulibaly pour tromper Reina et délivrer le peuple bianconero. Buteur à l’aller et au retour, le petit Mario devient la bête noire des Napolitains et la nouvelle coqueluche du Juventus Stadium.
Parce que Simone Padoin
Les vrais savent. Et les Juventini présents sur Twitter, aussi. Avoir un Simone Padoin dans son équipe, même s’il est parfois sujet aux moqueries, c’est un plus. Un plus, car le Pado est un homme qui ne se plaint pas, un joueur dévoué qui ne rechigne jamais à aider les siens, même pour quatre minutes. Un joker de luxe qui fait toujours le job, même quand la tâche est ingrate. Bref, un chic type. La logique voudrait donc que le destin le remercie enfin pour ces quatre années de bons et loyaux services. Ces quatre années durant lesquelles Simone a souvent joué les couteaux suisses et les bouche-trou du coach. Parce que tôt ou tard, le travail et la persévérance finissent toujours par payer, ce sacré samedi soir pourrait bien être celui du petit Italien.
Par Morgan Henry