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Pourquoi la France a perdu l’Euro 2016 à cause du 7-1 de Lyon à Zagreb
Dos au mur avant la dernière journée de la phase de poules de C1 fin 2011, les Lyonnais avaient créé l’exploit en s’imposant 7-1 sur la pelouse de Zagreb. Un succès historique qui leur avait permis de se qualifier pour les huitièmes de finale aux dépens de l’Ajax Amsterdam. Mais le scénario aurait pu être bien différent...
Lyon s’incline 2-0 contre le Dinamo Zagreb…
Après deux lourdes défaites contre le Real Madrid (4-0, 0-2) et deux matchs nuls et vierges concédés contre l’Ajax, les Lyonnais, troisièmes du groupe D à trois points des Ajacides, sont condamnés à créer l’exploit au stade Maksimir de Zagreb pour espérer voir les huitièmes de finale de la C1. Mais les hommes de Rémi Garde, peu inspirés offensivement, plient à deux reprises et laissent le jeune Mateo Kovačić, future pépite européenne, s’offrir un doublé. Les Gones ne prendront donc pas part aux huitièmes de finale de la compétition et sont reversés en Ligue Europa, une première depuis la saison 2002-2003.
Donc l’OL brille en Ligue Europa…
La frustration de cette élimination précoce évacuée, les joueurs de Rémi Garde débarquent en C3 le couteau entre les dents. Si la compétition n’avait pas franchement réussi au club au début des années 2000 (éliminations contre le FC Slovan Liberec et Denizlispor), les Lyonnais sortent le grand jeu dès les seizièmes de finale contre le Manchester United de Rooney, Giggs et Berbatov et tapent assez facilement l’Athletic Bilbao de Marcelo Bielsa au tour suivant. En quarts de finale, les Gones se font surprendre lors du match aller contre Schalke 04, mais Bafétimbi Gomis inscrit un triplé sous la toiture de la Veltins-Arena et qualifie l’OL pour le dernier carré de la compétition.
En demies, la double confrontation contre le Sporting Portugal s’achève sur le triste score cumulé de 0-0. Mais devant le Virage Nord de Gerland, Hugo Lloris sort deux tirs au but lusitaniens. Dernier tireur lyonnais, Yoann Gourcuff ne tremble pas et envoie ses partenaires à l’Arena Națională de Bucarest pour y disputer la finale contre l’Atlético de Madrid. Brillant dans ses transmissions, l’ancien Bordelais sort un match exceptionnel et donne le tournis à Godín et Miranda. En défense, Cris et Bakary Koné écœurent Falcao ; l’OL l’emporte 3-1 et devient le troisième club français à remporter une Coupe d’Europe après l’OM en 1993 et le PSG en 1996.
Donc le Qatar délaisse Paris pour Lyon…
Vexés de s’être fait souffler le titre de champion de France par le Montpellier de Louis Nicollin, les investisseurs qataris, nouveaux actionnaires majoritaires du club de la capitale, claquent la porte du Parc des Princes à la surprise générale et embarquent dans le premier TGV en direction de Lyon Part-Dieu. Interrogé sur ses motivations par Michel, barista « dans la voiture 4, au centre de la rame » , Nasser Al-Khelaïfi explique vouloir s’éloigner le plus vite possible de Diego Lugano, Mevlüt Erding et Guillaume Hoarau pour rejoindre « une vraie équipe de champions » , tandis que Leonardo bouscule un contrôleur venu lui demander son titre de transport peu avant l’arrêt en gare du Creusot TGV.
Donc Alex Morgan signe à l’OL…
Lors de ses premières semaines en qualité de directeur sportif au sein de l’organigramme lyonnais, à l’été 2012, Leonardo frappe fort. L’ancien international brésilien fait valider auprès du président Aulas et du vice-président Al-Khelaïfi les arrivées de Carlos Tévez, Ricardo Kaká et des jeunes prometteurs Antoine Griezmann, recalé par l’OL dans sa jeunesse, et Sergi Darder. Si les pistes menant à Samuel Eto’o et Luis Suárez ne se concrétisent finalement pas, les Gones parviennent à attirer la star américaine Alex Morgan pour leur équipe féminine pour le plus grand plaisir de Jean-Michel Aulas. Le président lyonnais, intenable lors de la présentation de la championne olympique à la presse, affirme être « tout excité à l’idée de voir le trident offensif Necib, Schelin, Morgan sur les terrains de la Plaine des jeux de Gerland. »
Donc Jean-Michel Aulas se présente pour l’élection présidentielle de 2017…
Le président lyonnais le sait bien, certaines femmes aiment les hommes de pouvoir. Son ami Nicolas Sarkozy est ainsi parvenu à séduire l’ex-mannequin franco-italienne Carla Bruni pendant son quinquennat à l’Élysée, alors pourquoi pas lui ? Chamboulé par l’arrivée de la belle Alex Morgan qu’il a tant convoitée, le président lyonnais, qui perd peu à peu son influence au sein du triumvirat qu’il forme avec Leonardo et Al-Khelaïfi, décide de se retirer du monde du football, vingt-six ans après son arrivée à la présidence de l’Olympique lyonnais. Le businessman lyonnais lance sa candidature le même jour qu’un certain Donald Trump, célèbre milliardaire américain qui vise la Maison-Blanche pour l’élection présidentielle américaine de 2016. N’importe quoi.
Donc il se fait piéger chez Jean-Jacques Bourdin…
Si la campagne du natif de L’Arbresle suscite l’interrogation des spécialistes politiques dans les médias, le candidat sans étiquette voit sa cote monter en flèche dans les sondages au fil des mois. Mais à l’automne 2015, Jean-Michel Aulas, invité sur le plateau de la matinale de RMC et BFMTV, sèche face aux questions de Jean-Jacques Bourdin, qui se fait un plaisir d’enfoncer encore un peu plus l’ex homme-fort du football français : « M. Jean-Michel Aulas, vous pouvez donc affirmer que vous ne connaissez pas le prix d’une carte Velo’v ou Vélib’ ? Combien coûte un abonnement Técély au mois dans les transports en commun lyonnais ? Répondez. Et le prix d’une brioche aux pralines dans le Vieux-Lyon ? Hein, combien ? »
La scène fait le tour des réseaux sociaux, les détournements montrant Jean-Jacques Bourdin casquette sur la tête, lunettes de soleil sur le nez et chaîne en or autour du cou façon Thug Life affluent. Jean-Michel Aulas devient la risée du web et est forcé de mettre prématurément fin à sa campagne, déclinant ainsi l’invitation de Karine Le Marchand, qui lui proposait de venir échanger sur sa carrière de handballeur de première division dans les années 60, affalée sur un canapé tout en sirotant un jus d’abricot.
Donc Patrice Évra publie une vidéo sur Instagram…
Si les temps sont difficiles pour l’ancien président lyonnais, celui-ci peut compter sur le soutien du latéral gauche de la Juventus Patrice Évra. Le défenseur international français n’a jamais caché son admiration pour JMA lors de ses différentes sorties médiatiques. Alors, pour voler au secours de Jean-Michel Aulas, « Tonton Pat’ » publie une vidéo sur son compte Instagram dans laquelle il apparaît déguisé en chien qui aboie lorsque le visage de Jean-Jacques Bourdin s’affiche sur la télévision. La vidéo est visionnée plus de 14 millions de fois.
Donc la Juve achète Djibril Sidibé contre 25 millions d’euros…
Fatigués par les trop nombreux dérapages de leur latéral sur les réseaux sociaux, les dirigeants bianconeri décident alors de sanctionner Patrice Évra en l’envoyant jouer avec l’équipe réserve du club. La Juve se met alors à la recherche d’un nouvel arrière gauche lors du mercato hivernal en janvier 2016 et lorgne attentivement sur le LOSC et Djibril Sidibé. Si Michel Seydoux n’est pas très enclin à laisser partir son défenseur, l’enveloppe de 25 millions d’euros posée sur son bureau par le président turinois Andrea Agnelli suffit pour le convaincre.
Donc le LOSC ne recrute pas Eder…
À la recherche d’un attaquant pour pallier leurs difficultés dans le secteur offensif, les Dogues comptent bien utiliser les vingt-cinq millions d’euros offerts par les Turinois pour s’acheter les services d’un grand buteur européen. Les pistes menant à Emmanuel Rivière, Haris Seferović ou Eder sont donc rapidement oubliées, et Lille jette son dévolu sur Ciro Immobile, en manque de confiance du côté de Séville. Après des premières apparitions très remarquées sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy, l’attaquant italien subit une grosse baisse de régime et inscrit seulement trois petits buts en dix-sept apparitions avec le LOSC avant de repartir en Serie A l’été suivant.
Donc la France gagne l’Euro 2016
18 mai 2016, Fernando Santos dévoile sa liste des vingt-trois joueurs portugais qui disputeront l’Euro en France. En manque de temps de jeu du côté de Swansea, Eder ne figure pas parmi les vingt-trois chanceux appelés par le tacticien portugais. La suite, tout le monde la connaît…
Par Maxime Feuillet