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Pourquoi la France a besoin de Giroud
Quatre jours après avoir marqué un but à Manuel Neuer, Olivier Giroud retrouve l'Emirates Stadium aujourd'hui pour la réception d'Everton (18h30). L'objectif : continuer de prouver que son nouveau statut de remplaçant à Arsenal n'est pas incompatible avec une place dans le groupe de Didier Deschamps pour l'Euro.
« On peut dire merci à Petr Čech. » Mettons ça sur le dos des 16 minutes éprouvantes qu’il venait de disputer, mais Olivier Giroud s’est planté dans son analyse d’après-match, mardi, lors de la victoire d’Arsenal sur le Bayern Munich en Ligue des champions (2-0). Car s’il y avait bien un homme à remercier, c’est Manuel Neuer, passé suffisamment au travers pour que le coup franc de Cazorla n’atterrisse sur la joue de l’ancien Montpelliérain, ou sur son bras, sa bouche, sa clavicule, personne ne sait vraiment (1-0, 77e). Qu’importe, Olivier Giroud, entré trois minutes plus tôt, a marqué avec son corps lors d’une rencontre d’un calibre assez important pour mériter de ne pas être enterré à 29 ans. Ce but est l’occasion de se rappeler que, parfois, Giroud a besoin de moins de 180 secondes pour effectuer ce que Robert Lewandowski, Thomas Müller, Alexis Sánchez et Laurent Koscielny réunis sont incapables de faire en une heure et demie. « Ce n’est peut-être pas mon plus beau but, mais c’est l’un des plus importants » , a poursuivi l’attaquant des Gunners, conscient de subir un petit lynchage populaire depuis les critiques publiques de Thierry Henry il y a six mois.
Plus fort que Neuer et Boateng
Alors quoi ? Alors il faut que Didier Deschamps se rende à l’évidence et emmène Giroud à l’Euro. Il n’y aura pas de place pour tous les attaquants ? Ce n’est un problème que pour le sélectionneur. Benzema est incontestable. Griezmann aussi. Lacazette ne peut pas être plus mauvais qu’en ce moment. Martial est déjà le meilleur d’entre tous. Et puis il y a Giroud, dont on dit qu’il ne marque pas assez, ralentit le jeu et passe plus de temps à vérifier si sa mèche est en place qu’à se salir. Des arguments solides, en somme. L’ancien goleador tourangeau est un buteur honorable, qui carbure à une moyenne de 0,42 but par match dans sa carrière en Premier League, ce qui est un peu moins bien que Benzema en Liga (0,48), mais mieux que Griezmann (0,35), tandis que Martial n’est qu’un teenager qu’on a déjà bien trop saoulé avec les chiffres l’été dernier. Peu importe, la présence de l’Olivier à l’Euro n’est pas quelque chose que l’on réclame en agitant des statistiques ou en rappelant cette productivité des deux dernières semaines (il a marqué quatre minutes après son entrée à Watford et planté les deux buts des Bleus au Danemark).
Plus fort que Varane
Son but en Ligue des champions à lui seul change la donne. Car il fallait avoir un sacré flair pour rôder à cet endroit en misant tout sur une boulette du meilleur gardien du monde. De la chance ? Peut-être. Uniquement de la chance ? Certainement pas. Pour marquer, encore fallait-il gagner son duel avec ce gros morceau qu’est Jérôme Boateng. Il n’y a que l’Espagne qui croit encore que le foot est un sport réservé aux petits rapides qui ont plus de technique que de muscles. La vérité, c’est que pour se débarrasser d’un marquage dans un petit périmètre, la malice n’a jamais été plus utile qu’un grand coup de cul. Le Savoyard, 1,92m pour 92 kg, a un gabarit qui lui a permis de battre sur la même action deux champions du monde. Au pire, si Didier cherche autre chose qu’une brindille pour museler Mats Hummels, l’avenir international de Giroud se trouve peut-être même en défense centrale.
Par Matthieu Pécot