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Pourquoi la Coupe du monde à 48 est une idée de génie

Par Mathieu Rollinger et Steven Oliveira
4 minutes
Pourquoi la Coupe du monde à 48 est une idée de génie

C’est officiel, à partir de 2026, la Coupe du monde se jouera avec 48 équipes. Si, à première vue, ce nouveau format est juste un moyen pour la FIFA d’augmenter ses recettes, finalement tous les pays du monde pourront en profiter. La France en tête.

Pour que la Corée du Nord et Trinidad-et-Tobago se sentent moins seuls

Le premier intérêt d’augmenter le nombre de participants est de voir dès 2026 des petites équipes apparaître en phase de groupes. Comme l’Océanie qui gagne une qualification directe au lieu d’un barragiste, certaines confédérations pourront envoyer des nations jusqu’ici systématiquement refoulées du gratin mondial. Une dimension plus universaliste que jamais, avec la perspective de raconter de belles histoires, même si celles-ci se révèlent souvent cruelles sur le plan sportif. Cet élargissement va changer les plans de joueurs qui avaient pris l’habitude de réserver leurs vacances tous les quatre ans au moins de juin, comme Henrikh Mkhitaryan avec l’Arménie, Ryan Mendes avec le Cap-Vert ou Johny Placide avec Haïti. Que de belles promesses. Et puis une poule de trois avec Curaçao-Grenade-Canada, ça ferait un chouette cocktail qui nous fait déjà saliver.


Parce que ça évitera à la France de stresser en barrages

Depuis 2010, c’est devenu une habitude. La France doit passer par les barrages pour se qualifier en Coupe du monde. Et, à chaque fois, c’est le même combat, du stress, du stress, du stress et un événement inattendu pour sauver la patrie. En 2010, c’était la main de Thierry Henry, en 2014 le doublé de Mamadou Sakho, en 2018 on aura le droit à la frappe dans la lucarne de Patrice Évra, et en 2022, c’est Luca Zidane, titulaire dans les cages des Bleus, qui inscrira le tir au but décisif contre la Suède pour envoyer la France au Qatar. Heureusement, grâce à la FIFA, à partir de 2026, ces périodes de stress sont terminées. Avec seize équipes européennes qualifiées, l’équipe de France gagnera tranquillement son ticket pour le Mondial. L’adrénaline, c’est surfait.


Parce qu’on ne pouvait pas faire pire que l’Euro à 24

Seize groupes de trois, les deux meilleures équipes se retrouvent en seizièmes, une phase finale qui arrive un peu plus tôt dans la compétition : ça se tient, c’est fluide, c’est cohérent. En tout cas plus que de repêcher les quatre meilleurs troisièmes après un calcul complètement barré qu’on nous a soumis l’été dernier en France. Avec cette formule, la FIFA respecte sa volonté d’ouvrir la compétition aux petites nations du foot sans pondre un système qui fausse la logique sportive. Pas sûr de voir Eder offrir le trophée au Portugal sans qu’il ne gagne plus d’un match dans le temps réglementaire.


Parce que ça relancera l’économie française

Malgré le passage à quarante-huit équipes, le nombre de jours de compétition devrait rester bloqué à trente-deux. En revanche, le nombre de matchs passera, lui, de soixante-quatre à quatre-vingts. Le rêve pour tous les amateurs de football qui pourront se délecter de journées intenses avec quatre rencontres à la télévision. Un bonheur pour les amoureux du ballon rond, mais aussi pour les pizzerias, épiceries, kebabs, bars, restaurants, tabacs, boîtes de nuit… Mais aussi pour les musées, cinémas et expositions, dans lesquels les haters du football se réfugieront afin d’éviter de tomber nez à nez avec un écran plat diffusant un pays de Galles-Japon. Une hausse de la consommation qui profitera donc aux petits commerces et par extension à la France qui sortira de la compétition avec une victoire sur le plan économique, à défaut d’en avoir une sur le terrain.


Parce que 48, c’est autant de potentiels champions du monde avant les Pays-Bas

On les entend d’ici, ceux qui hurlent qu’une Coupe du monde à 48, c’est ouvrir aux quatre vents une compétition de prestige. Que ça ne servirait qu’à mettre dans les pattes des grandes nations des sparring-partners qui ne feront qu’un petit tour avant de rentrer dans leurs contrées exotiques. Les plus conservateurs peuvent se rassurer : quel que soit le nombre d’équipes au départ, la légende de la Coupe du monde n’est pas pour autant bradée et continuera à s’écrire au moins à partir des seizièmes de finale. Un exemple ? Qu’il y ait 16, 24, 32, 48 ou 64 équipes, les Pays-Bas n’arriveront pas plus à remporter un trophée qui leur a si souvent tendu les bras.

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