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Pourquoi la Colombie est-elle si forte ?

Par Thomas Goubin
Pourquoi la Colombie est-elle si forte ?

Falcao, Jackson, Cuadrado, Bacca, Muriel… La liste de joueurs colombiens cartonnant en Europe ne cesse de s’allonger, tandis que sa sélection est sans doute la meilleure du moment en Amérique du Sud. Tentative d’éclairage de ce moment faste vécu par le football cafetero.

On appelle cela un cercle vertueux. Quand le succès engendre le succès. Falcao a ouvert la voie, et ses compatriotes se sont engouffrés dans la brèche, la confiance au zénith. Aucune période d’adaptation nécessaire. Leurs bagages à peine déballés, Carlos Bacca et Jackson Martínez ont ainsi commencé à multiplier les buts en Belgique et au Portugal. Comme aspirés par cette spirale positive, ceux qui avaient connu un retard à l’allumage, tels Pabón ou Muriel, font aujourd’hui le bonheur du Betis et de l’Udinese. Des réussites qui viennent s’ajouter à celles de Guarín, des Napolitains Armero et Zúñiga, de Cuadrado (Fiorentina), ou de James Rodríguez, l’un des rares joueurs de la planète à pouvoir faire la différence sur chaque prise de balle.

Mais au-delà de la saine émulation générée par ces réussites en chaîne, comment expliquer que la Colombie soit devenue une terre si fertile ? Sa production en masse de talents serait-elle le fruit d’une politique de formation novatrice et ambitieuse, comme ce fut le cas en France, ou l’est actuellement en Allemagne ? Ou alors, faudrait-il plutôt soutenir la thèse, moins rationnelle, de la génération spontanée ? Selon l’ex-international Gabriel « Barrabas » Gómez, deux Coupes du monde au CV (1990 et 1994), le footballeur colombien est surtout l’un des grands gagnants de la mondialisation du football. « Aujourd’hui, nos joueurs partent très jeunes à l’étranger, explique l’ex-milieu de terrain, pour moi c’est l’élément décisif, car le football pratiqué au sein de notre championnat est lent et prépare insuffisamment aux exigences du football européen. » Et de citer les exemples de James Rodríguez, parti à Banfield à 18 ans, et le départ de Falcao à River, alors qu’il était à peine pubère. « En Argentine ou au Mexique, nos joueurs pratiquent un football plus proche de l’européen, plus rapide, plus physique, poursuit Gómez, et comme ils sont au-dessus du lot techniquement, ils arrivent parfaitement préparés en Europe. » Une fois à l’étranger, que ce soit en Amérique latine ou en Europe, les Colombiens reçoivent, en quelque sorte, un complément de formation. Ce fut le cas de Jackson Martínez. Avant de s’installer à Porto, le meilleur buteur du championnat portugais n’évoluait pas à l’Atlético Nacional ou aux Millonarios, l’un des grands du football cafetero, mais venait de passer trois ans au Mexique, au service des Jaguares Chiapas. « Des joueurs déséquilibrants et puissants, nous en avons toujours produits, conclut Gómez,mais ils partaient peu à l’étranger, ou y partaient tard, comme Valderrama. »

L’effet Pékerman

Généreusement dotée en talents, la Colombie se trouve logiquement lancée vers sa première Coupe du monde depuis 1998. Asprilla, Rincon et consorts se sont trouvé des héritiers. Lors de leurs trois derniers matchs éliminatoires, les cafeteros ont éparpillé la concurrence. Neuf buts inscrits pour un seul encaissé. La sélection cornaquée par José Pékerman pointe actuellement à un solide troisième rang, qu’elle devrait au moins conforter ces prochains jours, la victoire lui semblant promise, vendredi, lors de la réception de la Bolivie. Cette sélection, malgré son cheptel racé, peinait pourtant à briller il y a seulement un an. Le facteur José Pékerman est alors entré en jeu. L’ex-sélectionneur de l’Argentine a récupéré un groupe talentueux mais inconstant. Pour redresser la trajectoire cafetera, il n’a pas tardé à faire des choix forts, privilégiant les associations efficaces à l’alignement commode des meilleurs.

L’une des trouvailles du pédagogue argentin a été de jouer avec un véritable numéro 10 et de choisir Macnelly Torres pour tenir cette position stratégique. Considéré par Carlos Valderrama comme son successeur, le milieu offensif de 28 ans a réalisé l’intégralité de sa carrière en Amérique latine. Exception qui confirme la règle, il évolue actuellement à l’Atlético Nacional. « La réalité, c’est que Macnelly est meilleur en sélection qu’en club, juge Barrabas Gómez, il est mieux entouré, et cela facilite son travail. » Victime de cette promotion, Fredy Guarín est désormais cantonné au banc, comme Jackson Martínez. Pour accompagner Falcao, Pékerman préfère miser sur Teófilo Gutiérrez. Attaquant talentueux, mais sanguin, « Teo » doit être le goleador le plus expulsé de la planète. Reste qu’en sélection, le joueur de Cruz Azul se tient à carreau.

À 63 ans, Pékerman apporte toute sa bouteille et son expertise à la Colombie. Il a succédé en janvier 2012 à Leonel Alvarez, représentant de la précédente génération dorée du football cafetero. « Pékerman est venu avec une équipe de travail extrêmement professionnelle, a expliqué Luis Bedoya, le président de la Fédération, dans une interview à Terra Colombia, ils travaillent 24h/24, réalisent un travail invisible, au jour le jour, et je crois que cela fait la différence pour nos joueurs. » Un sélectionneur chevronné, des talents à ne plus savoir qu’en faire, tous les indicateurs sont au vert pour la Colombie à un peu plus d’un an de la Coupe du monde. Et l’avenir semble assuré. En janvier, le championnat sud-américain des moins de 20 ans a été remporté par la Colombie.

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Ils ont marqué le foot anglais, de 70 à 61
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