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Pourquoi Koh-Lanta et Lyon-Dijon se ressemblent
C'est l'habituel dilemme d'un vendredi qui allie football et divertissement à la télé : que faut-il regarder ? D'un côté, Koh-Lanta - les 4 Terres, le retour des tenues impeccables de Denis Brogniart et la découverte d'aventuriers qui ne jurent que par le manioc et les poteaux. De l'autre, un Lyon-Dijon aussi fabuleux qu'exécrable, où la seule île que fréquentent les 22 acteurs est Ibiza. Mais au fond, sont-ils si différents, ces deux programmes ?
Koh-Lanta et la Ligue 1 sont au peuple ce que l’aquagym est aux mamans du camping : le lien qui unit, rassemble, entretient et crée des amitiés. Si vous êtes seuls, vous ne l’êtes pas vraiment, ou alors seulement sur votre canapé, car partout autour de vous, beaucoup partagent cette passion, celle de crier des noms d’oiseaux après un face-à-face manqué de Toko-Ekambi, d’accrocher des posters de Sam au-dessus de son lit, puis dans la cuisine et dans la salle de bain. Oui, cette même passion qui réunit les poètes du vendredi soir, bien décidés à composer leurs meilleurs alexandrins : « Eh, mais Moussa, c’est vraiment une fraude en fait. » Ces deux retours, après un été comme celui-ci, quel pied, ah quel pied ! Oh putain !
Parce qu’il faut Dubois pour que le feu prenne
Dans Koh-Lanta, le feu est très souvent source de controverses et de débats parfois plus tumultueux, mais depuis quelques mois, tout le monde s’est mis d’accord sur un point : c’est Joseph qui s’occupe du feu. Vendeur de meubles dans le Calvados, le jeune homme de 27 ans est arrivé surentraîné dans la tribu des rouges, clamant haut et fort que si quiconque tentait d’allumer le feu à sa place, il le paierait cash. Un appétit de gloire très rapidement contrasté par sa nullité dans l’exercice, puisque les premières étincelles ne se sont pointées qu’après quelques jours sur l’île.
Puis arriva ce qui arriva : le feu prend, Joseph est éliminé, empoigne une marmite vide, remplit d’eau ce chaudron rouillé, et se dirige avec un élan de garagiste vers le feu. Oui, Joseph a éteint le feu, rappelant aux pompiers de Paris qu’ils ne sont pas les meilleurs dans leur domaine. Aujourd’hui, Rudi Garcia propose à Joseph un challenge encore plus complexe, plus délicat : éteindre le feu que prend Léo Dubois à chaque rencontre sur son côté droit. Nul doute que Joseph est un sapeur-pompier qui s’est fait les croisés, mais ce challenge-là n’est à la portée de personne.
Parce que Maxence Caqueret et Denis Brogniart sont les deux seuls actionnaires de chez Vivelle Dop
Ils auraient tous deux pu entonner : « Mais trois nuits par semaine, c’est sa peau contre ma peau… » devant une AccorHotels Arena en ébullition, mais ont choisi de devenir présentateur et footballeur. Si Maxence Caqueret dépense 50% du budget transfert de l’OL dans les pots de gel, Denis est quant à lui excusable. Qu’on se coiffe avec un peu de texture collante à 53 ans, histoire de paraître apprêté devant les caméras, c’est compréhensible et presque honorable. Mais alors Caqueret, ça fait sept ans qu’il joue à « si un cheveu touche ton front t’as perdu » contre Antho Lopes ?
Parce que Ahmad est de retour
Moins marrant que le Ahmad des Fidji, on vous l’accorde, Ahmad Ngouyamsa devrait bel et bien commencer la rencontre du côté dijonnais. Arrière droit de formation, le jeune Camerounais de 19 ans tentera de ne pas prendre l’eau : Rico la défonce et Pholien ne disputant pas la rencontre, personne ne pourra lui éviter de couler. Heureusement, Stéphane Jobard dispose d’une carte que ne possède pas le grand Denis : les changements.
Parce que Fred Sammaritano a le profil pour faire Koh-Lanta
Qui d’autre qu’un Bourguignon de 34 ans pour 1,62m, qui de plus est père de famille. Le couvert est dressé : il se fera surnommer Fred, s’imposera chez les rouges avant de se blesser tout seul avec le harpon et de ne disputer qu’une épreuve sur sept : « Oh merde, tain, Fred s’est fait mal les gars ! » crie Valérie.
Parce que si quelqu’un doit se faire éliminer, ça sera Lopes ou Marçal
Que ce soit à Koh-Lanta ou sur un terrain de football, la sentence du maître du jeu est irrévocable. Ce soir, a minima, un aventurier repartira des Fidji, flambeau à la main et sourire effacé. Même topo pour le Lyon-Dijon, où deux aventuriers quitteront le pré avant l’issue du match. Pour Marçal, il s’agit plutôt de maladresse, lui qui a écopé de trois cartons rouges la saison dernière, mais le Brésilien est finalement parvenu à régler ses problèmes de coordination dans les matchs importants de C1. Anthony Lopes, quant à lui, ne scanne que le ballon et oublie parfois qu’un joueur en est le propriétaire, résultat : il l’encastre douze fois plus violemment que ne l’aurait fait Inès, puis repart torse bombé aux vestiaires.
Parce que Dijon joue gros
Déjà dans l’obligation de réagir après cette première défaite contre le SCO, Dijon joue gros à tous les niveaux. Ce vendredi soir, Bertrand-Kamal va défendre la Côte-d’Or en intégrant la tribu de l’Est. Denis Brogniart himself qualifie l’animateur comme « le fils prodigue de la Bourgogne », ayant tout du véritable ambianceur. Le ton est donné, et vu la carrure du bonhomme, il aurait fait beaucoup de bien dans un rôle de pivot.
Parce qu’on verra autant Bertrand Traoré dans les deux programmes
Bertrand a sauvagement disparu des radars sur cette fin de Ligue des champions, et pour le plus grand plaisir des amateurs de pied droit. Il est arrivé d’apercevoir son joli dégradé au troisième plan lorsque la caméra focalisait sur Moussa Dembélé, de passage sur le banc. À moins d’une entrée en jeu, on peut s’attendre à voir autant Traoré sur la plage des Yukanaki que sur la pelouse du Parc OL ce soir.
Parce que Grégoire Margotton et Denis Brogniart sont les mêmes
« Second poteau Ahmaaaad, oh, il nous fait une Moussa, mais non ça n’est pas une Moussa, c’est une Ahmad ! Et ça ne fait plus que deux personnes sur les poteaux, incroyable ! » Oui, il n’est pas compliqué d’imaginer les deux présentateurs/commentateurs échanger leurs rôles le temps d’une soirée, tant leur niveau de sympathie est le même. « Ah ! Est-ce qu’on peut parler d’un match raté côté montpelliérain ? »
Parce que dans les deux cas, c’est du sport
Il suffit de voir la transformation physique des aventuriers pour comprendre que le manque de nourriture, combiné aux activités sportives, nécessite un mental d’acier pour ne pas abandonner au bout de trois jours. Alors oui, ce n’est pas forcément comparable au sport de haut niveau duquel se sont épris les joueurs de Ligue 1, mais l’esprit est là. Comment ça, Ahmad est reparti avec la même cave à vin qu’à son arrivée ?
Par Arthur Baudin