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Pourquoi il faut suivre le premier tour préliminaire de la Ligue des champions 2021-22
Ce mardi soir est une vêprée de classique international sur le Vieux Continent. Mais le choc Italie-Espagne ne doit pas faire oublier la tant attendue reprise des tours préliminaires de la reine des compétitions européennes, en ce début de semaine. Parce qu'un rush de Myrto Uzuni avant une coupure de stream illégal vaut bien un enroulé de Lorenzo Insigne. Parce que la vraie épine dans le pied de la Superligue, c'est bien le serre-tête de Stojan Vranješ. « Un peu d'exotisme pour la classe bobo ! »
Les Bleus n’ont pas fait long feu à l’Euro. Et alors ? Revoilà leurs alter ego plus anonymes, parfois de sang mêlé, ces promesses de l’aube parties en exil prolongé. Au total, une bonne vingtaine sur la ligne de départ : Kévin Théophile-Catherine (Dinamo Zagreb), Vincent Bezecourt (Alashkert), Steven Joseph-Monrose (Neftchi Bakou), Mike Cestor et Billel Omrani (CFR Cluj), Jean-Baptiste Léo (Riga FC), Joël Bopesu et Hugo Vidémont (Žalgiris Vilnius), Christy Manzinga (Linfield), Claude Gonçalves (Ludogorets), Didine Djouhary (Shakhtyor Soligorsk), ainsi que la colonie de neuf joueurs du Fola Esch menée par Julien Klein. Sans oublier les internationaux étrangers nés en France, à l’instar d’Aïssa Laïdouni (Ferencváros et Tunisie), Jordan Ikoko (Ludogorets et RD Congo) ou Olivier Verdon (Ludogorets et Bénin). Combien parmi ces bourlingueurs iront au bout du labyrinthe ?
Se acerca la primera ronda de la #UCL y los 32 equipos involucrados están listos para empezar su sueño.Un breve repaso a las 16 eliminatorias que disputarán su ida entre el martes 6 y el miércoles 7 pic.twitter.com/mWfcwgycuw
— Camino al fútbol europeo (@CaminoUEFA) July 3, 2021
Entre 2010 et 2013, le frère aîné du sulfureux Ognjen a évolué en Roumanie. Vous l’avez ? Son passage en coup de vent au CFR Cluj (quatre mois en 2012, en prêt des Pandurii) ne convainc personne. Malgré des titularisations récurrentes en fin de saison et un titre de champion à la clé, le milieu offensif n’est pas conservé et se heurte à un plafond de verre en carrière, avant de rentrer en Serbie puis en République serbe de Bosnie, à Banja Luka, dont il est originaire. Heureux de croiser le fer avec son ancien employeur, l’homme au serre-tête ne se fera toutefois pas prier s’il pouvait jouer les trouble-fêtes sur une feuille morte décisive en faveur du Borac. « C’était l’adversaire le plus coriace qu’on pouvait tirer. Je garde un bon souvenir de ma période CFR, même si j’aurais préféré avoir la chance d’y disputer la Ligue des champions », s’exprimait Vranješ en juin, auprès de Telekom Sport. Et on le comprend, la meilleure équipe roumaine du XXIe siècle battait, quelques mois plus tard, le record de points du pays en phase de poules de la coupe aux grandes oreilles (10). Sans pour autant rejoindre les huitièmes de finale.
Même sans ses Vatreni (Livaković, Gvardiol, Ivanušec, Oršić, Petković) et son Suisse Mario Gavranović, en vacances prolongées, le GNK Dinamo fait figure d’épouvantail contre le Valur Reykjavik. Le champion islandais risque de voir du pays, au propre comme au figuré. Car ce qui anime les élèves de Damir Krznar, le remplaçant de Zoran Mamić, ce n’est pas de retrouver l’Omonia Nicosie au second tour. Enfin, si. Mais c’est surtout le désir de rééditer leur flamboyant parcours européen de la saison passée. Défaits en quarts de finale de Ligue Europa par le futur vainqueur Villarreal, les anciens partenaires de Jérémy Taravel viseront cette fois la Ligue des champions. Avant de trouver une porte de sortie vers la C3 à cause d’un groupe trop relevé, guidés par la patte gauche de Lovro Majer ?
Ils ont fracassé les records d’Eliteserien, l’élite du football norvégien. Les Jaune et Noir de Bodø/Glimt, sacrés pour la première fois au pays des supersubs en 2020, ont aussi réchauffé les cœurs au nord du cercle polaire arctique, en devenant le club le plus septentrional au monde à ravir un titre de champion. Au nez et à la barbe des Islandais d’Akureyri, détenteurs de la particularité depuis ce fameux mois et demi précédant la chute du mur de Berlin. Le nouveau défi ? Exister sur la scène européenne, après une première représentation avortée par le poids lourd rossonero en septembre dernier. Les atouts charme Philip Zinckernagel (Watford), Kasper Junker (Urawa Red Diamonds) et Jens Petter Hauge (AC Milan), auteurs de 60 des 103 pions la saison passée ne sont plus là, mais le Legia Varsovie devra se coltiner le sens du placement d’Erik Botheim et la vista folle de Patrick Berg. Lykke til !
Nouveau roi de Biélorussie, quinze piges après son premier titre et après treize longues années de dictature du BATE Borisov, le Shakhtyor Soligorsk n’a pas hérité d’un cadeau à première vue. Mais bien partis pour finir à nouveau dans le top 2 et pourquoi pas conserver leur titre, les Mineurs ont réussi la principale passation de pouvoir et s’avancent sereins. Sans perdre au change, ils ont en effet troqué leur prolifique buteur ouzbek Jasur Yakhshiboev (parti au Legia Varsovie) contre Dembo Darboe, l’ancienne gâchette gambienne de Shkupi, le dauphin de Shkëndija en Macédoine du Nord. 13 buts en 14 matchs, soit bientôt autant que son prédécesseur sur toute une saison.
Filipenko, Stasevich, Kendysh (quand il ne tente pas des panenkas) assurent une ossature crédible à un ensemble qui doit laver l’affront d’il y a un an (élimination au premier tour de Ligue Europa aux tirs au but contre une petite formation moldave). Et si Ludogorets, l’équipe aux deux Bulgares titulaires (bel hommage au PSG), croit avoir l’avantage du terrain grâce à la délocalisation du match retour, la poutre Leroy Merlin dans son œil droit est proéminente. Car oui, le Shakhtyor sera hôte… à Belgrade et non à Soligorsk, à cause de l’interdiction de survol de l’espace aérien biélorusse imposée par l’Union européenne, à la suite du hijacking d’un vol Ryanair transportant un opposant au régime Lukashenko. La motivation, l’injustice, tout ça…
Par Alexandre Lazar