Parce que Porto est la seule équipe à avoir pris des points contre Benfica
19 matchs, 18 victoires, une défaite. Tel est le bilan du Benfica Lisbonne en Liga Nos, cette saison. Un unique revers, dont le responsable se nomme Porto. C’était lors de la troisième journée, à l’Estádio da Luz. Les hommes de Sérgio Conceição s’étaient alors fait pardonner leur défaite inaugurale à Gil Vicente (2-1) et leur élimination en barrages de Ligue des champions face à Krasnodar. De quoi montrer aux Lisboètes qu’ils comptent bien aller chercher le titre cette saison ? Eh bien non, puisque les
Dragões ont laissé quelques points en route sur la pelouse de Maritimo (1-1) et de Belenenses (1-1) avant de s’incliner dans leur antre face à Braga (1-2). Quand le Benfica, lui, a enchaîné les victoires et pointe à sept longueurs de leur dauphin. Autant dire qu’en cas de victoire, les hommes de Bruno Lage pourront déjà commencer à fêter leur 38
e titre. Dans le cas contraire aussi, puisqu’ils auront toujours quatre points d’avance et plus aucun match face à Porto.
Parce que Pizzi va vous régaler
Ne vous fiez pas à sa première saison ni à son strabisme : Pizzi est un joueur superbe. Il n’y a qu’à voir ses statistiques de la saison dernière, où le milieu portugais a terminé en double-double (treize buts, 18 passes décisives). Des chiffres fous que Pizzi compte bien améliorer cette année, lui qui est actuellement meilleur buteur du championnat avec douze pions et meilleur passeur avec huit offrandes. Ce ne sont pas l’Olympique lyonnais et Anthony Lopes, victimes d’une frappe de trente mètres du Portugais en Ligue des champions, qui vont nier que Pizzi est le meilleur joueur de Liga Nos (depuis le départ de Bruno Fernandes à Manchester United).
Le garçon est loin, très loin du milieu offensif qui se faisait balader de club en club en Espagne (Deportivo la Corogne, Atlético, Espanyol) par son agent Jorge Mendes avec comme unique fait d’armes un doublé inscrit contre le Barça. Désormais âgé de trente ans et repositionné milieu droit, Pizzi régale sur son couloir. Après Jonas et João Félix, c’est désormais Carlos Vinícius qui profite des caviars de celui qui s’imagine déjà à l’Euro 2020. Après avoir raté la Coupe du monde 2018, et remporté la Ligue des nations un an plus tard.
Parce que Tiquinho Soares ne s’arrête pas de marquer
Remplaçant lors du match aller – où les titulaires Zé Luis et Moussa Marega ont chacun marqué un pion -, Tiquinho Soares est la sensation du moment à Porto. Il faut dire que l’attaquant brésilien a marché sur l’eau lors des mois de décembre et janvier, où il a enchaîné neuf titularisations avec au moins un but marqué. Pour un total de onze pions. Costaud. Une belle revanche pour un joueur qui a vadrouillé dans toutes les divisions inférieures du Brésil, avant d’arriver au Nacional en janvier 2015 quelques jours après avoir soufflé sa 24
e bougie. C’était il y a cinq ans. Un temps suffisant pour s’acclimater à un nouveau pays, et apprivoiser un championnat qui n’a plus de secrets pour lui. Mais surtout un temps suffisant pour obtenir la nationalité portugaise, et ainsi postuler la
Selecção. Cela tombe bien, Fernando Santos est en galère d’avant-centre. Au point même d’aligner de temps en temps Dyego Sousa, un Brésilien naturalisé récemment revenu de Chine pour signer… au Benfica Lisbonne. Un match dans le match, en somme, pour ces deux hommes qui ont l’Euro 2020 dans le viseur.
Pour voir en action la meilleure défense d’Europe
C’est un doux euphémisme de dire que la défense de Benfica est difficile à manœuvrer, en championnat. Il n’y a qu’à voir les chiffres : les Lisboètes n’ont encaissé que huit pions en Liga Nos. À titre de comparaison, le Real Madrid – meilleure défense de Liga – en a pris treize. Le Paris Saint-Germain et Liverpool, quinze. Tandis que l’Inter et le Bayern Munich ont déjà vu leurs filets trembler à respectivement 18 et 23 reprises. Si la forteresse du Benfica est infranchissable, c’est en grande partie grâce à sa jeune charnière portugaise Ferro-Rúben Dias, 22 ans chacun.
Mais aussi grâce aux mains fermes de son portier Odisseas Vlachodimos. Un international grec né et formé à Stuttgart venu rappeler que depuis l’Euro 2004, seul le Benfica Lisbonne arrive à s’entendre avec les Grecs. Et ils leur rendent bien. Sauf en Ligue des champions, où le SLB a encaissé onze pions en phase de poules. Cela tombe bien pour eux, le FC Porto n’est pas une équipe de Ligue des champions.
Pour découvrir le futur vainqueur de la C3
Avec quatre clubs qualifiés pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa – Benfica, Porto, Braga, Sporting -, le Portugal est le pays le plus représenté à ce stade de la compétition. Pas illogique, tant l’amour entre la C3 et la patrie d’Amália Rodrigues est connu. Vu que les seuls clubs espagnols qui restent sont Getafe, l’Espanyol et le FC Séville et que Unai Emery a quitté l’Andalousie, il y a fort à parier que le futur lauréat se trouve au Portugal. Et donc dans ce match, entre Porto et le Benfica Lisbonne. Et donc à Porto, unique équipe portugaise à avoir remporté la compétition (2003 et 2011). Le SLB a, de son côté, encore 42 ans de malédiction à vivre. Heureusement pour les Lisboètes, le sort jeté par Béla Guttmann ne prend pas en compte les finales du championnat portugais. Mais ça, Porto commence à le savoir.
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