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Pourquoi il faut regarder la Coupe des confédérations

Par Steven Oliveira
Pourquoi il faut regarder la Coupe des confédérations

Quel intérêt de regarder une compétition internationale où il n'y a ni le Brésil, ni l'équipe de France, ni Lionel Messi, ni même Éder ? Il est vrai qu'à première vue, cette édition de la Coupe des confédérations, qui débute aujourd'hui en Russie, ne fait pas vraiment rêver. Mais seulement à première vue.

Pour se mettre l’eau à la bouche avant la Coupe du monde Depuis 2001, la FIFA confie l’organisation de la Coupe des confédérations au futur pays hôte de la Coupe du monde. Ainsi, un an avant le Mondial tant attendu, huit équipes se retrouvent pour offrir du bonheur aux téléspectateurs impatients. Une petite entrée qu’on déguste avec plaisir avant le plat principal 365 jours plus tard. Comme dans un restaurant gastronomique, les clients n’ont, en revanche, le droit qu’à un petit échantillon de ce qui se fait de mieux sur la planète football. Les stades sont les mêmes, les arbitres, les spectateurs, les stars aussi. Autre similitude, la tête de Vladimir Poutine lorsque son équipe s’inclinera au premier tour de SA Coupe des confédérations, un an avant de subir le même affront lors de SA Coupe du monde.

Pour dénicher la future pépite allemande Assis sur son canapé, une main dans le pantalon, une autre sur la souris de son ordinateur, Joachim Löw contemple le palmarès de la Coupe des confédérations depuis 2001. Un petit coup d’œil lui suffit pour s’apercevoir qu’aucune équipe n’a remporté cette compétition puis le Mondial l’année suivante. Résultat, le sélectionneur allemand, qui veut défendre son titre en Russie, décide alors de laisser quelques joueurs cadres en vacances. Auf Wiedersehen Toni Kroos, Mats Hummels, Thomas Müller, Jérome Boateng et Manuel Neuer. Willkommen en Nationalmannschaft Kerem Demirbay, Marvin Plattenhardt et Lars Stindl. Seul rescapé du Mondial brésilien avec Matthias Ginter et Shkodran Mustafi, Julian Draxler (23 ans, 30 sélections) sera le capitaine de cette jeune équipe (23,8 ans de moyenne d’âge) aux 8,5 capes de moyenne. Le Parisien a déjà pris son rôle très à cœur, comme le prouve sa petite escapade récente à Ibiza.

Pour voir Alexis Sánchez devenir le meilleur buteur du Chili Grâce à son but face au Venezuela le 29 mars dernier, Alexis Sánchez a rejoint le légendaire Marcelo Salas en tête du classement des meilleurs buteurs de la Roja (37 réalisations). Le match se déroulant à 23 h sur sa montre londonienne, l’attaquant d’Arsenal n’avait pas envie d’effacer le record de l’ancien buteur de la Lazio dans l’indifférence la plus totale. Résultat, Sánchez laisse le portier vénézuélien briller en stoppant son penalty. Idem lors des matchs amicaux face à la Russie et la Roumanie lors desquels l’ancien ailier du Barça préfère faire des passes décisives que de frapper au but. Décidé à faire les choses en grand, Alexis Sánchez a coché depuis quelques mois les dates de la Coupe des confédérations pour briller. Alors, si vous ne voulez pas que l’histoire s’écrive sans vous, ne manquez pas la moindre seconde des Chiliens en Coupe des confédérations. En cas d’échec de Sánchez, il y aura toujours les pralines de Vidal et les tacles de boucher de Gary Medel pour vous procurer du plaisir.

Pour admirer le talent de Bill Tuiloma Il est apparu sur nos écrans de télévision un samedi après-midi lors d’un déplacement de l’Olympique de Marseille sur la pelouse du Stade rennais le 7 février 2015. Remplaçant Lucas Ocampos, il a juste eu cinq petites minutes pour briller et prouver son talent dans l’entrejeu marseillais. Lui, c’est Bill Tuiloma, arrivé sur la Canebière en juillet 2013. Après son apparition au stade de la route de Lorient, l’ancien milieu du Waitakere United aura le droit de fouler la pelouse du Vélodrome durant treize minutes face à Reims. Puis, plus rien, ou presque. Une petite poignée de matchs avec Strasbourg en National et une place de titulaire indiscutable en CFA avec l’OM cette saison. Heureusement pour lui, Bill Tuiloma est d’origine néo-zélandaise. Champion d’Océanie avec ses compatriotes en 2016, le Marseillais est donc qualifié pour la Coupe des confédérations. L’occasion pour ceux qui ont flashé sur lui de mettre fin à ces seize mois d’attente et au principal intéressé de montrer à Rudi Garcia qu’il n’a rien à envier à Rémy Cabella ou Zambo Anguissa.

Pour savoir si le Portugal peut réaliser la passe de deux Il y a un an encore, le Portugal était ce pays de losers magnifiques qui n’avait pour lui qu’une SkyDome Cup – mais cette compétition à quatre équipes disputé en 1995 avec les remplaçants des remplaçants a disparu – et un titre honorifique d’équipe la plus spectaculaire de la Coupe du monde 2006. Mais cette époque est révolue. Vainqueur de l’Euro 2016 face à son meilleur ennemi français, le Portugal ne s’arrête plus de vaincre : Eurovision, poste de Secrétaire général des Nations unies ou encore Leonardo Jardim qui survole la Ligue 1 avec Monaco. C’est donc avec une nouvelle stature que le Portugal s’avance vers sa première Coupe des confédérations. Une compétition que la Selecção va vouloir ajouter à son tout petit palmarès. D’autant plus que Cristiano Ronaldo tentera de terminer son travail de sape pour remporter le prochain Ballon d’or et ainsi égaler Lionel Messi avec cinq trophées. À moins que Bill Tuiloma n’en décide autrement.

Pour savoir si la malédiction Moukandjo va encore sévir Tout commence à l’Entente Sannois Saint-Gratien en 2009. Prêté dans le Val-d’Oise par le Stade rennais, Benjamin Moukandjo connaît un premier coup dur avec une descente en CFA. Depuis cette date, l’attaquant camerounais a fait de la relégation une spécialité. Un chat noir tellement puissant qu’il a réussi l’exploit de connaître deux descentes en une saison. Alors à Nîmes, Moukandjo débarque en janvier 2011 du côté de l’AS Monaco. Résultat, les Crocodiles descendent en National à la fin de la saison, tandis que les Monégasques rejoignent la Ligue 2. Un joli coup double qu’il agrémentera de deux autres relégations avec l’AS Nancy-Lorraine, puis le FC Lorient en mai dernier. Véritable poissard en club, Benjamin Moukandjo se pensait immunisé avec les Lions indomptables avec qui il gagnera la CAN cette année. Et voilà que tout bascule avec ce tirage au sort de la Coupe des confédérations qui place le Cameroun dans la poule du Chili et de l’Allemagne, principaux favoris de la compétition. Mais Benjamin n’est pas venu en Russie pour souffrir, ok ?
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Par Steven Oliveira

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