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Pourquoi il faut impérativement regarder les play-offs de Serie B cette saison

Par Florian Cadu
5 minutes
Pourquoi il faut impérativement regarder les play-offs de Serie B cette saison

Plus que de simples successions de finales, les play-offs permettant de monter en deuxième division italienne représentent un vrai tournoi où un seul ticket est disponible. Devenu encore plus important (financièrement parlant, notamment) avec la pandémie de coronavirus, ce parcours du combattant livre son verdict final le mercredi 22 juillet. À ne louper sous aucun prétexte, pour au moins cinq bonnes (ou mauvaises) raisons.

Pour le parcours du combattant que c’est

En Italie, il faut être surarmé pour espérer passer de la troisième à la deuxième division. Deux chemins mènent à Rome, ou plutôt à la Serie B : la première place du championnat, ou les barrages. Sauf que dans ce dernier cas, il y a beaucoup de monde pour un seul et unique lauréat (contre deux en 2018-2019, qui s’appelaient Trapani et Pise) : pas moins de… 28 clubs ! Soit les équipes positionnées de la deuxième à la dixième position, dans chacun des trois groupes de Serie C1, plus le lauréat de la coupe ou un des onzièmes (si le vainqueur de coupe est au moins dixième). 9X3+1 = 28, le compte est bon. Pire que Koh-Lanta ou qu’une campagne politique, donc. « Tu te tapes un nombre incalculable de matchs, c’est hyper chaud !, témoigne l’habitué Gaël Genevier, qui s’est arrêté dès le premier tour avec Albinoleffe et qui est allé jusqu’en demi-finales de ce tournoi fou dans le passé. Ça fait un mini-championnat, tu peux disputer une petite dizaine de rencontres. Et encore, ils ont réduit le format cette saison en supprimant l’aller-retour en raison de la pandémie de coronavirus. En revanche, le laps de temps disponible a été fortement réduit vu que le calendrier a dû tenir sur vingt jours. Donc les mecs jouent tous les trois jours, après une pause interminable. » De quoi faire souffrir les organismes.


Parce qu’un huitième pourrait monter

Bari-Carrarese, et Reggiana-Novara. Telles sont les affiches des demi-finales, prévues ce vendredi. Soit le deuxième du groupe C contre le deuxième du groupe A, et le dauphin du groupe B contre le… huitième de la poule A. Oui, Novara est arrivé jusque-là en terminant à la huitième place de son championnat (un match en retard, tout de même). Enfin, pas tout à fait. « Sur le papier, ils ont fini huitièmes. Mais après les réajustements et les calculs imposés avec l’arrêt des matchs dû à la crise Covid, ils sont remontés au classement et sont passés devant nous, ajuste Genevier, qui s’est fait éliminer sur la pelouse de Novara alors que son Albinoleffe était sixième avec un point de plus au moment de l’interruption. Selon les journées réalisées à domicile ou à l’extérieur, ils ont fait une moyenne qui a favorisé – peut-être légitimement – Novara. » Pour atteindre le dernier carré, les Azzurri sont ensuite allés battre Renate (troisième du groupe A) et Carpi (troisième du groupe B). Pas rien.


En hommage à ceux qui ont pris des risques

En 2020, la troisième division italienne a découvert quelque chose qu’elle n’avait jamais connue : des barrages facultatifs. « Les clubs participaient selon leur volonté, parce que ça a réclamé un certain coût. Pour les examens tous les quatre jours et les prises de sang hebdomadaires, il faut des sous ! rappelle Genevier. Nous, on était dans une zone extrêmement touchée par le virus. Mais le président a voulu apporter un message positif, alors il a fait l’effort. » D’autres structures n’ont pas pu ou pas voulu, et ont donc déclaré forfait. Comme, au hasard, Pontedera (quatrième de la poule A, et éligible au deuxième tour). Ce qui a fait les affaires de Novara, passant directement du premier au troisième tour en profitant de cette absence. Selon leur classement, les équipes n’entrent en effet pas dans les play-offs au même moment (le deuxième entre pour les quarts, par exemple). Au sein de ce bordel assez complexe, il faut ajouter le vainqueur de la Coupe d’Italie de Serie C – comme évoqué précédemment – qui se pointe directement au tour 3 (la Juventus B en l’occurrence, dixième du groupe A et dégagée par Carrarese en quarts). À noter aussi que ceux qui reçoivent (avantage obtenu suivant leur bon classement, encore) n’ont besoin que d’un nul pour passer au tour suivant. Les maigres espoirs de l’Albinoleffe de Genevier se sont ainsi éteints à cause d’un 0-0 à Novara, tandis que les trois autres demi-finalistes ont pu se contenter d’un nul pour monter sur l’avant-dernière marche. Prise de risque financière, mais pas forcément sportive…


Pour encourager l’économie… ou l’esprit du jeu

Genevier ne le nie pas : ces barrages dingues ont avant tout été installés pour « faire rentrer de l’argent, avec une partie des recettes pour la ligue et l’autre pour les clubs ». Mais aussi dans l’objectif de contrer un problème sportif, observé il y a quelques années sur les pelouses italiennes. Genevier, encore : « Auparavant, les clubs qui n’avaient plus rien à espérer ou à craindre ne jouaient pas le jeu et laissaient filer des matchs en fin de saison. Le championnat était donc un peu faussé sur les dernières journées, ce n’était pas vraiment clean. » Ces play-offs, ouverts à la moitié (ou presque) des 60 entités de Serie C1, permettent dès lors d’éviter les petits accords entre amis. Alors, autant les encourager.


Pour retrouver d’anciennes connaissances

Andrea Costa, ça vous parle ? Mais si, cet ancien espoir qui a connu la Serie A avec pas moins de cinq employeurs (Parme, Sampdoria, Reggina, Empoli et Benevento). Portant désormais les couleurs de Reggiana, il s’apprête à affronter Novara où évolue Giammario Piscitella. Qui ? Piscitella, ailier à promesses qui a commencé à la Roma avant de passer au Genoa et de se perdre entre les prêts dans les divisions inférieures. Sans oublier Francesco Bolzoni à Bari, ancien de l’élite (Inter, Palerme et Sienne). Et si Fabio Grosso n’est plus sur le banc, squatté en 2018-2019, Filippo Costa (ex de SPAL et du Chievo, qui appartient à Naples) pourrait en sortir pour venir à bout de Carrarese. Autant de joueurs qui rappelleront quelques souvenirs, surtout aux amateurs du Calcio.

Dans cet article :
Le roman de Nzola
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Par Florian Cadu

Propos de GG recueillis par FC

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