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Pourquoi il faut (encore) regarder la Bundesliga cette saison
L'élite allemande reprend ses droits ce week-end et il y aura encore de quoi s'offrir un bon paquet de frissons cette saison.
Parce que Lucien Favre est de retour, même si ce n’est plus le même Borussia
L’ex-grand manitou de Nice n’aura pas à sa disposition un groupe aussi sexy que ceux dont avaient pu bénéficier certains de ses prédécesseurs, comme Jürgen Klopp ou Thomas Tuchel. Il devra notamment composer sans Michy Batshuayi, prêté par Chelsea à Valence après son excellent intermède d’une demi-saison en Allemagne (14 matchs, neuf buts toutes compétitions confondues). Favre a cependant quelques arguments en stock pour épicer le menu de la Buli sauce 2018-2019 : de 2011 à 2015, lorsqu’il entraînait le Borussia Mönchengladbach, il s’était ainsi fait une spécialité de tirer dans les pattes du Bayern, contre qui les Fohlen présentaient un bilan alors tout à fait honorable (3 victoires, 4 défaites, 4 nuls).
Parce que les trentenaires Tedesco et Nagelsmann vont continuer à faire de jolies choses
Avec le temps, la Bundesliga a fini par devenir le championnat des révélations (et paf !, prends ça la Ligue des Talents !). Sur le terrain et aux abords. La preuve avec Julian Nagelsmann, 31 ans et qui entame sa quatrième saison sur le banc de Hoffenheim, faisant passer l’écurie de Sinsheim d’un candidat à la relégation à un challenger en Ligue des champions. Pas mal comme dernier chapitre de la première partie de sa jeune carrière, lui qui a déjà prévu de rejoindre le RB Leipzig à la fin de son contrat. Quant à Domenico Tedesco et ses airs de perdreau de l’année, sa première sur le banc de Schalke s’est conclue par un titre de vice-champion d’Allemagne et une qualification directe pour la C1. Cette année, son défi sera de faire aussi bien malgré le départ de plusieurs valeurs sûres comme Leon Goretzka, Thilo Kehrer, Benedikt Höwedes ou encore Max Meyer. Mais rien ne fait peur à un homme qui a commencé sa carrière en sauvant l’Erzgebirge Aue de la relégation en D3.
Parce que le trio Bailey-Havertz-Brandt va nous faire frissonner
L’année dernière, Leon Bailey avait commencé la saison de manière tonitruante, avant de baisser un peu de régime. Julian Brandt, lui, avait été un peu discret, avant de monter en puissance en fin d’exercice. Quant à Kai Havertz, il a connu de bons et de mauvais moments tout au long de la saison. Cette année, le Bayer Leverkusen compte beaucoup sur son trio offensif pour atteindre les sommets. S’il est vrai que Brandt (22 ans), Bailey (21) et Havertz (19) sont encore jeunes, ils ont montré qu’ils étaient capables de faire de très belles choses, d’allier vitesse, percussion et précision. Si ces trois-là arrivent à se montrer réguliers et parviennent à combiner tout au long de l’année, il ne faudra pas s’étonner de voir le Bayer truster les premières places du classement.
Parce que Paulinho est peut-être « the next big thing »
Officiellement transféré au Bayer Leverkusen le 15 juillet 2018, le jour de son 18e anniversaire, Paulo Henrique Sampaio Filho a probablement fait un très bon choix en allant jouer sur les bords du Rhin pour sa première aventure européenne, plutôt que chez l’une des grosses écuries où il était annoncé (Bayern Munich, Manchester City, FC Barcelone, Juventus…). En effet, à Leverkusen, Paulinho sera tranquille : la pression est moindre, personne ne viendra le critiquer s’il met du temps à s’adapter, et encore moins s’il connaît des prestations en dents de scie. De plus, le Bayer Leverkusen peut lui offrir l’Europe assez rapidement, et la mentalité offensive prônée par le club lui permettra sûrement de trouver ses marques rapidement. Et peut-être que ce passage lui permettra ensuite de s’envoler vers d’autres cieux, comme certains de ses aînés auriverde avant lui, à savoir Lúcio, Paulo Sergio, Jorginho, Emerson… ou encore Cris.
Parce que la Buli est un peu l’autre Ligue 1
C’est inévitable. Tous les étés, la Ligue 1 est pillée. Si la Premier League a depuis longtemps l’habitude de jouer les vautours autour de l’Hexagone, c’est la Bundesliga qui se met à parler français cette année. Et les coups ont l’air un peu plus réfléchis. Avec Pléa à Mönchengladbach, Mendyl à Schalke, Niakhaté et Mateta à Mayence, Roussillon à Wolfsburg et Mukiele à Leipzig, les clubs allemands ont misé sur la jeunesse et le talent. D’ailleurs, le dernier cité risque de faire un vrai malheur.
Parce que Benjamin Pavard
La Bundesliga, ça représente avant tout un moment. Ce moment qu’on attendait le dimanche soir sur Canal+ pour voir des grandes pralines décochées des trente mètres qui venaient casser les filets. Les fameuses « Bundesfrappes » . L’environnement parfait pour Benjamin Pavard qui aura alors l’occasion d’entretenir sa « frappe de bâtard » , puisque le champion du monde aux bouclettes rempile pour une année à Stuttgart. Rien que pour voir sa bouille et se souvenir de ce but contre l’Argentine, il faudra regarder la Bundesliga. Surtout dans les moments de spleen.
Parce que la Buli reste jeune et jolie
À l’exception du Bayern où pullulent les super stars confirmées, l’Allemagne reste avant tout une terre de wonderkids. Cette année, il conviendra de zieuter encore d’un peu plus près du côté de Leipzig et du défenseur français Dayot Upamecano, une des révélations la saison dernière outre-Rhin, de l’Argentin Santiago Ascacíbar (21 ans), machine à aspirer les ballons de l’entrejeu de Stuttgart dont le style de jeu est parfois comparé à celui de Mascherano, ou encore de la montagne vivante du Bayern, Niklas Süle, qui devrait continuer à gratter du temps de jeu dans l’axe central munichois. Sans oublier la paire de teenagers américains, Weston McKennie et Christian Pulisic, qui, du haut de leurs 19 piges, ont déjà fait chavirer pas mal de cœurs sensibles du côté de Schalke 04 et du Borussia Dortmund.
Parce que cette année enfin, il y aura un autre champion que le FC Bayern Munich (nan on déconne)
Comme le disait Paulinho à Sport Bild, « il n’est pas écrit que le Bayern doive terminer champion. En début de saison, tout le monde a une chance de remporter le titre. » Touchante démonstration de naïveté du virevoltant Brésilien de 18 ans à qui l’on a probablement oublié de préciser que son nouveau club est depuis toujours surnommé… Neverkusen. Le match de Supercoupe l’a prouvé : tel Zidane au Real, Niko Kovač est arrivé aux commandes d’une équipe parfaitement rodée et dans laquelle presque aucun ajustement n’est nécessaire. Alors pourquoi chercher à se prendre la tête ? Une fois de plus, c’est la deuxième place qui sera le véritable enjeu de cette saison. Comme pour rappeler que les Allemands ne font jamais rien comme personne.
Par Adrien Candau, Kévin Charnay, Julien Duez et Ali Farhat