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Pourquoi il fallait se méfier de Cenk Tosun
Vincent Aboubakar reparti cet été faire des misères au FC Porto, l’international turc est désormais la seule fléchette offensive de Beşiktaş. On le savait avant la visite du champion de Turquie à Louis-II, et le public français a depuis définitivement fait sa connaissance grâce à un doublé décisif en Principauté. Non, on ne marque pas deux buts en C1 par hasard. Voilà pourquoi il fallait flipper à l’idée d’accueillir Cenk Tosun dans son salon un soir de semaine.
Dommage, celle qui n’a plus sorti le moindre album depuis La musique en moi en 2011 aurait fait la rencontre de Cenk Tosun, solide bonhomme de 183 centimètres et propriétaire d’un prénom qui a de la gueule sur un CV. Selon les experts, le prénom Cenk aurait en effet cette belle définition : « Cenk est un être bouillonnant, autoritaire, ambitieux, confiant en lui-même et passionné. Cet homme d’action a besoin de se dépenser physiquement et d’aller de l’avant. Il en impose de prime abord, et apparaît comme quelqu’un de fort, sérieux et digne de confiance. C’est souvent aussi un caractère trempé, poussant parfois jusqu’à la contradiction, l’arrogance, qui déteste la flatterie et les contraintes. » Quand on sait en plus qu’en turc, le prénom Cenk signifie bataille, Leonardo Jardim aurait dû avoir les genoux qui claquent.
Depuis, celui qui est né en Allemagne, à Wetzlar, qui a été formé à Francfort, est devenu un homme grâce à Güneş, qui a su le bousculer, mais aussi à Demba Ba et Mario Gómez, rencontrés sur la piste d’Istanbul. « J’ai beaucoup appris d’eux, expliquait l’attaquant de 26 ans il y a quelques mois au site de l’UEFA. J’ai développé et gagné beaucoup d’expérience. Ce sont tous les deux des buteurs de grande qualité. Grâce à ça, j’ai augmenté mon nombre de buts la saison dernière et je suis désormais prêt à devenir un membre important du onze de départ. On croit en moi. » Ce qui signifie dans les chiffres 24 buts toutes compétitions confondues la saison dernière et déjà 7 cette année, dont 3 en C1. Non, Cenk Tosun n’est plus un élève.
L’œuvre a été reconnue comme la plus belle de la dernière campagne de C1 et Tosun expliquait encore récemment que s’il avait « marqué un but ordinaire, peut-être que l’équipe ne se serait pas réveillée » . Surtout, ce but fou a déclenché une addiction à la domination de tout ce qui touche au Portugal. Après avoir mis le Benfica dans sa poche, Cenk Tosun s’était amusé à y glisser le FC Porto le mois dernier. Mardi soir, il avait encore un peu de place pour Jardim, Moutinho et Rony Lopes. Un dépeceur.
Face à l’ASM, Cenk Tosun a transformé Jemerson en joli danseur, a claqué un doublé, balancé son torse contre celui de Ryan Babel façon LeBron James-Dwyane Wade de la belle époque. Tosun vient de ravager Louis-II, et Beşiktaş touche du doigt la première sortie de poules de C1 de son histoire – son meilleur parcours date de la saison 1986-1987, un quart de finale contre le Dynamo Kiev. Fini de rire.
Par Maxime Brigand